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Citations sur Casablanca (7)

C’est parce que nous avons besoin de croire à l’amour, à l’héroïsme et au renoncement que nous adhérons d’instinct à la version la plus romantique de l’histoire et, dans le secret de notre mémoire, laissons opérer le montage intime et personnel de notre film, de film dont le titre « Casablanca », chaque fois que nous le prononcerons, résonnera dorénavant en nous comme un souvenir venu de loin.
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Revoir un film, c’est retrouver un passé qui garde toute la vivacité du présent.
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La relecture d’un roman, à quelques années d’intervalle, peut donner lieu à des impressions et des interprétations différentes. Le lecteur est toujours un peu l’auteur du roman qu’il li ou relit. Au théâtre, il est habituel qu’une même pièce soit reprise dans une autre mise en scène et avec d’autres acteurs : c’est une autre interprétation de la pièce et éventuellement de ses personnages qui est alors proposée aux spectateurs.
Rien de tel au cinéma (si le mets à part le cas des « remakes ») : c’est toujours le même film que l’amateur de cinéma retrouve, les mêmes personnages, les mêmes acteurs. Lorsque le film qu’il revoit lui semble avoir « vieilli », comme l’on dit, c’est lui qui a changé, en fait.
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Nous ne pouvons nous empêcher de pleurer au spectacle du mélodrame. À cause des visages, d’abord, ces visages émus et émouvants, en plans rapprochés, dont nous décryptons les moindres nuances comme si elles nous étaient destinées. À cause de ce léger « flottement » dans l’attitude des personnages, qui provient peut-être des hésitations du réalisateur, mais exprime surtout les incertitudes de la vie, de nos illusions – celles de la mémoire, bientôt, comme si les incertitudes de la mémoire, par une sorte d’étrange fidélité, reproduisaient celle du passé. À cause de ce besoin de tristesse et de beauté qu’il nous arrive de ressentir dans les hauts lieux de la détresse et de la séparation, les gares, les aéroports, et qu’un refrain, de temps à autre, fait resurgir sans raison.
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Un film est la combinaison de trois regards : celui de la caméra, qui obéit au réalisateur ; celui du personnage principal, avec lequel il arrive que le premier se confonde quand la caméra se fait « subjective » ; celui du spectateur, enfin, qui est pris en charge par les deux autres, le temps d’une séance de projection. Paradoxalement, c’est en définitive le dernier regard, le regard du spectateur, pourtant tributaire des deux autres, qui fait ou défait le film, selon qu’on se laisse guider ou non par le premier et s’identifie ou non au second.
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Je ne suis pas toujours en train de penser au cinéma et à « Casablanca », mais, aujourd’hui, quand je me remémore diverses péripéties de mon existence, sans trop savoir pourquoi elles m’occupent encore l’esprit, des visages et des paysages qui, bien qu’ils appartiennent à la fiction, survivent en moi comme des souvenirs.
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Il y a une suite aux souvenirs, et c’est ce qui en rend la gestion délicate. Le film du souvenir est toujours inclus dans un film plus long, le film de la vie, qui en infléchit le sens, parce que le regard de celui qui en est tout à la fois le personnage, l’acteur et l’auteur change. Julien Gracq, dans son livre de souvenirs, « Les Eaux étroites », décrit dans le détail une promenade, souvent faite depuis sa première jeunesse, au bord d’un petit affluent de la Loire, l’Èvre, et termine en expliquant pourquoi il ne souhaite plus vraiment la refaire. Car la magie de cette excursion tenait non seulement à la beauté du lieu, sans doute toujours intacte, mais aussi à son désir, au « sang jeune » de celui qui le parcourait « tourné vers l’avenir ». L’avancée en âge rend cette perspective caduque. Tout retour sur les lieux du rêve initial est nécessairement décevant, comme Proust en avait fait l’expérience, parce qu’il impose l’épreuve de l’impossible retour vers soi – ce « soi » qui a bougé et ne considère plus le temps du même point de vue.
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