AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 91 notes
5
11 avis
4
21 avis
3
10 avis
2
0 avis
1
0 avis
Les romans avec des tueurs en série dedans ont sur moi le même effet que les crucifix sur Nosferatu ou les fringues de chez Vet'Affaires sur Brigitte Macron. Je détale. Mais celui-ci a un titre des plus intrigants. Et il est diablement bien écrit.
Nan Aurousseau se met dans la tête d'un tueur, et avec ce monologue le lecteur assiste impuissant aux agissements d'un homme dénué de la moindre empathie. François possède toutes les caractéristiques du sociopathe que les thrillers cinématographiques et les bouquins de Stéphane Bourgoin nous ont longuement énumérées: le sang froid, les impulsions, les comportements antisociaux. Mais Nan Aurousseau a un truc en plus. Il ne diabolise ni ne sublime l'assassin, il le dépeint tel qu'il est; un homme obsédé par la réalisation immédiate de ses désirs, quelque que soit leur nature, mais qui n'est pas dénué d'une certaine conscience sociale. Et le vocabulaire, comme le style, vont de pair avec la personnalité du bonhomme: « Les gens aiment pas les histoires de prison et pourtant c'est bien crade ce qui s'y passe. Ils aiment que les saloperies de la téléréalité qui n'a rien à voir avec la vraie réalité, les mômes qui se bouffent le cul dans des lofts ou alors les pires histoires de crimes sordides mais arrangées, nettoyées, toutes floutées de partout et racontées par des belles nanas blondes à un expert, raide comme l'injustice derrière son pupitre en verre, qu'a lui aussi tout lu dans le journal ou dans des livres, un peu comme dans « les histoires de l'oncle Paul » qu'on lisait dans Spirou, revues à la sauce des années 2000, en plus épicées. »
Dans Des coccinelles dans des noyaux de cerise, Nan Aurousseau, tel le docteur Frankenstein, a donné vie à une créature répugnante et féminicide qui serait un hideux mélange de Francis Heaulme et de Michel Fourniret, car le fond de cette sombre histoire n'est pas sans rappeler l'affaire Farida Hamiche/ Jean-Pierre Hellegouarch/ trésor de guerre du gang des postiches, le dindon de la farce macabre n'étant pas celui qu'on croit.
On peut lire ce roman comme la version française d'Un tueur sur la route de James Ellroy, qui nous avait offert il y a quelques années déjà le "portait de l'intérieur » du tueur en série Martin Michael Plunkett. La France, c'est moins spectaculaire, mais tout aussi glaçant car il n'y a de divin dans ce roman noir que les bêtes à Bon Dieu. Pas d'espoir, ni de chaleur, juste la misère, sociale, morale et intellectuelle et une bonne louche de cynisme.
Commenter  J’apprécie          707
Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel...

Tout juste sorti de Fresnes, François, un petit délinquant tombé pour vol avec ruse, mène une vie pour le moins paisible. À 43 ans, il n'est pas fatigué ayant au final peu travaillé dans sa vie. Il a finassé, embobiné, volé et fait beaucoup de misères à autrui. En ce moment, il vit dans une caravane, prêtée par un ami, avec sa grosse qu'il a rencontrée au parloir. On peut pas dire qu'il l'aime vraiment, elle a pas vraiment les atouts pour ! Pas grave... François a deux grands projets qu'il compte bien mener à bout... Surtout depuis qu'il a rencontré Medhi, un gars du grand banditisme avec qui le vieux et lui partageaient leur cellule...

Nan Aurousseau donne la parole à François qui se dévoile petit à petit. de sa cellule à Fresnes en compagnie du vieux et de Medhi à cette caravane sise sur un bout de terrain en pente sur les bords de Marne, l'homme se livre et narre ses (més)aventures, ses ruses qui l'ont conduit en taule, ses gros pépins avec les femmes (surtout les vieilles et les handicapées), son quotidien avec la grosse, sa rencontre avec Muriel, la fille du vieux, ses fameux projets et ses coccinelles dans des noyaux de cerise. Bien malgré nous, l'on s'attache avec cet homme malin, froid, cynique, faussement naïf et sans aucune pudeur. Outre ses coups bas, François va se révéler un fin philosophe de la vie. L'on se délecte de ses quelques réflexions non dénuées de sens. Un ton résolument jouissif de par cette narration directe à la première personne. Un roman noir jubilatoire, surprenant, parfois cru et déjanté.
Un petit j(n)oyau d'humour noir...
Commenter  J’apprécie          680
François est une petite frappe, il s'est fait prendre pour vol ; une petite arnaque basique et bien pensée mais sans grande envergure. Un peu comme lui. Avec sa tronche de gars moyen, son train de vie de pauvre type et ses lunettes rafistolées au scotch, tout le monde le prend de haut. Seulement les apparences sont parfois trompeuses… Avec une tronche de pauvre type on a l'avantage de ne pas attirer l'attention et ça, ça arrange bien François. L'attention et la célébrité lui ce n'est pas ce qu'il recherche. Lui il fait travailler ses méninges en sous-marin tout en se faisant passer pour un looser de première classe. Mais sous la couche de vernis se cache un type plutôt brillant qui va se révéler au fil des pages machiavélique.

Une histoire de misère sociale, de misère humaine. C'est crasseux, noir, cynique. le ton froid à la première personne nous enferme dans la tête de François et nous dévoile peu à peu le psychopathe étrangement humain par ses réflexions. Une humanité malade, dévoyée. Pas étonnant quand on connaît son histoire. Pourtant François a un côté attachant avec ses réflexions sur la vie, sa philosophie à part et sa vision du monde. Un personnage déroutant il faut bien l'avouer.

Une intrigue bien construite, une histoire noir de jais, de l'humour noir, a priori tout pour me plaire et pourtant je n'ai pas accroché avec la plume. le narrateur étant François, le langage est adapté de manière très cohérente. C'est le langage d'un taulard, d'un gars sans éducation qui a poussé comme la mauvaise herbe entre deux dalles de béton. L'exercice est difficile et souvent me séduit, mais ici je n'ai pas été emportée. J'ai buté sur les mots.

Un bon roman noir, brut, parfois cru mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. A lire tout de même ne serai-ce que pour l'intrigue rondement menée. Sans compter que certains ont beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          4737
Des coccinelles dans des noyaux de cerise, c'est joli comme titre, c'est printanier, et pourtant....
Ça commence comme à l'apéritif, comme ces biscuits qu'on déguste, naissance du héros, puis, à peine digérée l'entrée, présentation des autres protagonistes, c'est le plat principal, et là, ça commence à peser sur l'estomac, vous ne vous attendiez pas à ça, c'est du lourd, fini les gentillesses, si vous avez oublié le citrate de bétaïne, c'est trop tard car arrive le dessert, on frôle l'indigestion... Euh ! c'est au fond à gauche messieurs dames...
Si vous mettez dans votre menu Des coccinelles dans des noyaux de cerise, vous ne serez pas déçu et je vous l'assure, vous irez de surprise en surprise.
Bienvenue dans le monde de François, petit délinquant à peine sorti de Fresnes. Petit délinquant, mais avec de grandes ambitions. Pourtant il ne paye pas de mine le François, vivant chichement dans une pauvre caravane, avec sa grosse, c'est comme ça qu'il l'appelle, et occasionnellement Muriel, la fille de son ami, qui vient, armée d'une bombe de chantilly, lui procurer un peu de.....plaisir....
Mais Nan Aurousseau est un malin, il nous sert l'apéritif a grand coup d'humour noir et plus on avance dans le repas, plus notre appétit s'éveille, plus le plat devient consistant, ce qui démarrait comme une comédie, s'enfonce dans la noirceur du récit, jusqu'à l'apothéose, le dessert, la surprise du chef.
Parce que le talent de l'auteur, il est là, nous faire croire qu'on est invité pour s'amuser, d'ailleurs, on entre dans le jeu, on y croit.
Amateurs de romans noirs, vous ne serez pas déçu. le maître vous accueille avec un grand sourire, mais, méfiez-vous, dans le dos du cuisinier sa main tient un grand couteau....
Une première rencontre avec l'oeuvre de cet écrivain et quelle rencontre étonnante. Un roman que j'ai dévoré en quelques heures.
Je donne quatre étoiles, sur mon guide du lecteur gourmet, à Nan Aurousseau sans doute reviendrai-je goûter à une autre de ses spécialités.

Merci aux Editions Buchet Chastel et a Masse Critique Babelio pour ce bon moment de lecture.

Commenter  J’apprécie          462
Des coccinelles dans des noyaux de cerise, des pépins avec les femmes, des femmes qui tombent, des éléphants sur des grains de riz, des moustiques sur les c*uilles, des jambes lourdes, une caravane au sol fragile, des copains de taule, des magouilles, un plan d'enfer pour bloquer Paris, un JJ flic trop gentil ou pas futé...

Il y a tout cela et beaucoup plus dans ce roman noir qui s'annonce rigolo et gentillet comme du Marie-Sabine Roger, se poursuit avec un humour mordant façon Iain Levison et JB Pouy, et qui devient de plus en plus sordide, comme certains Jonquet et le film très noir 'C'est arrivé près de chez vous' (de/avec R. Belvaux, A. Bonzel, B. Poelvoorde, 1992).

Lu quasi d'une traite, avec un sentiment de nausée croissant et un intérêt décroissant malgré l'envie de connaître le fin mot, quand même. L'intrigue est surprenante, l'humour noir ne manque pas, mais bon... Tout ça pour ça, bof.

• Merci Marina pour le prêt ! 😊
Commenter  J’apprécie          345
François, quarante balais, sorti de Fresnes depuis quelques mois, vit dans une caravane au bord de la Marne. Sa compagne, Micheline, une grosse fille un peu tarte lui file parfois quelques tornioles. C'est vrai qu'il est de bonne composition, François, et puis il a un projet François, un très gros coup dans Paris, du jamais vu.

Alors il attend la sortie prochaine de Medhi son compagnon de cellule, un vrai caïd lui.

Faut pas se fier aux apparences, la Micheline elle sera bien étonnée quand Medhi va venir chercher son pote François dans cette caravane moisie sur ce putain de terrain vague.

Affreux sale et méchant et d'après une histoire vraie. Nan Aurousseau a du vécu, dans une autre vie il a fait centrale, la prison, pas l'école. Aurousseau est un vrai écrivain, son écriture est crue et dure, c'est du Céline passé à la moulinette. Mais bon sang, cette histoire de sérial killer dans une France grise et boueuse est parfois insupportable.

Le romancier, roué, tient son lecteur en haleine et donc ce roman insupportable devient impossible à lâcher. le problème devient alors : à qui le conseiller sans passer pour un sociopathe ?
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          300
Avant de commencer cette lecture, j'ai deux conseils à vous donner si vous ne voulez pas manquer cette expérience, hors des sentiers battus. Avant toute chose, ne vous fiez pas au titre poétique de ce livre. « Des coccinelles dans des noyaux de cerise » n'est pas un roman tendre plein de bons sentiments comme on pourrait l'imaginer. C'est même tout le contraire !

Nan Aurousseau nous fait suivre le quotidien de François dans des situations plus pathétiques les unes que les autres. On est dans sa tête. Et autant dire que ce narrateur est plutôt brut de décoffrage. Ses pensées et ses paroles sont retranscrites telles quelles, le tout dans un style littéraire populaire fait de phrases décomplexées à outrance. François est un simple d'esprit et dans tout ce qu'il décide ou réalise, il ne fait pas dans la dentelle. Ses dialogues sont vulgaires, ses moeurs décadentes, ses réflexions parfois lumineuses mais trop souvent dégénérées. C'est assez surprenant au départ, mais on est vite entraîné avec lui, dans les bas-fonds de son existence.

Deuxième conseil et pas des moindres : Même si le titre vous intrigue, que vous ne savez pas à quoi vous attendre, ne lisez sous aucun prétexte la quatrième de couverture (j'ai l'impression de me répéter, de me répéter, à chaque fois !). Dans ce cas présent, ce n'est pas dans le résumé fait par l'éditeur, mais dans les commentaires qui suivent, qu'un élément primordial est divulgué…donc par pitié, ne faites pas ça !

Ouvrez simplement la première page et laissez-vous secouer par ce court roman, véritable concentré de dure réalité. Et si vous avez bien respecté mes préconisations, vous allez être baladé pendant un bon moment avant que le twist de fin vous envoie définitivement au tapis. Après tout ça, il ne vous restera plus qu'à faire comme moi…prendre cette pépite et la classer tout en haut, sur l'étagère de vos coups de coeur !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          250
Connaissant Nan Aurousseau de nom et de réputation (ancien taulard, devenu écrivain, scénariste, etc...), je n'avais jamais tenté l'aventure de ses romans, ne sachant pas trop à quoi m'attendre.
Avec ces "coccinelles dans des noyaux de cerise" (titre venu d'une saine occupation du narrateur en prison), je suis à la fois estomaquée et séduite. Séduite par la langue (c'est très cru, parfois familier, mais maîtrisé, un peu à la façon de Romain Gary dans "La vie devant soi"), par l'histoire, par le rythme (on sent une montée du suspense vraiment maîtrisée), par la peinture des personnages (paumés, ratés, combinards, tout ça bien glauque et réaliste). Estomaquée par l'efficacité de ce roman, il ne paie pas de mine, ne sort pas de gros sabots et justement on ne le voit pas venir. C'est d'une noirceur insoupçonnée, ce portrait de malfrat est vraiment excellent, habile.
Un livre haletant, sans temps mort, habile et très réussi.
Commenter  J’apprécie          150
François le narrateur est un petit délinquant avec de grandes ambitions. Il faut préciser qu'il a eu une naissance sordide qui vous intrigue dès le début du roman, ses fréquentations en cellule, sa petite vie tranquille avec sa grosse dans une caravane, mais où Nan Aurousseau veut il nous amener ? Et bien l'intrigue, crescendo, nous entraîne du petit vol à la ruse à la noirceur la plus totale.
Un roman noir perfide, immoral qui se laisse dévorer.

Je remercie les Editions Buchet Chastel et Babelio pour ce roman
Commenter  J’apprécie          140
Je ne regrette absolument pas d'avoir découvert ce petit bijou offert par l'éditeur dans le cadre de la masse critique. C'était une surprise de taille, une lecture drôle et intelligente, un gros oeil au beurre noir sur la face lisse de la gentille petite littérature.
Le vocabulaire et le style de la narration rapide ne sont pas sans rappeler les histoires de Charles Bukowski, mais tandis que chez ce bon vieux Charles ça pète et ça se saoule pratiquement en boucle, l'histoire de François galope droit devant.
C'est François qui raconte. Vous avez l'impression qu'il est assis tranquillement en face de vous, une bouteille de pinard à portée de main, et il vous déverse sa vie sans trop se soucier de votre opinion. De toute façon, que pourriez-vous dire ? La vie de François est carrément pourrie; déjà une naissance comme la sienne, il n'y a pas deux ! Il sort tout juste de taule à Fresnes, dans laquelle il se retrouve une fois de plus à cause d'une de ses petites combines pas si futées que ça, car au fond, François n'est pas vraiment un méchant. Cette fois, il essaye de se ranger un peu en se la coulant douce dans une caravane louée à Dédé-la- tumeur (ce livre manque cruellement d'une galerie-photo des protagonistes, j'aimerais vraiment voir la tête de Dédé, "un homo geignard alcoolique au dernier degré"...). Il a une compagne, sa "grosse"; il ne l'aime pas plus que ça, mais après tous les "pépins" qu'il a eu avec les précédentes, il s'accroche. Il continue à sculpter ses petites coccinelles dans les noyaux (eh oui, après la quarantaine sa vue baisse, alors les combats d'éléphants sculptés dans un grain de riz sont du passé maintenant, dommage !) et il mijote sa nouvelle super-combine.
Car en prison notre petit paumé de François a partagé la cellule avec Medhi, un super-caïd, du gros gabarit qui a une belle copine et qui porte des survêtements à mille euros. Ce Medhi, c'est un autre monde; il considère François à peu près comme une coccinelle sculptée dans un noyau de cerise, et la proposition de s'associer à sa nouvelle super-combine le fait bayer. Mais qui sait ?
Le jour de la sortie arrive aussi pour Medhi et il est obligé de rendre visite à François tout de suite ! C'est vraiment à cause de son "super coup sur Paris"? Ou un coup peut en cacher un autre ?! Pourquoi François reçoit une visite de Jean-Jacques, un inspecteur de police assez sympa, qui veut juste vérifier deux trois choses ?
François, François, c'est pas gentil de porter un coup si bas à ton cher fidèle lecteur qui n'a rien vu venir et qui reste planté là comme un pauvre noyau !
En tout cas, bravo à Nan Aurousseau pour sa combine magistrale !
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (164) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}