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Citations sur Trilogie new-yorkaise, tome 1 : Cité de verre (30)

- Le mensonge ne peut jamais être effacé. Même la vérité n'y suffit pas.
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Un mensonge ne peut jamais être effacé : même la vérité n'y suffit pas.
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Si vous arrachez le tissu du parapluie, reste-t-il un parapluie ? Vous déployez les baleines, les mettez au dessus de votre tête, vous allez sous la pluie et vous voilà trempé. Est-il possible de continuer à appeler cet objet un parapluie ? En général, on le fait. À l'extrême, on dira que le parapluie est cassé. Selon moi, c'est une grave erreur, c'est la source de tous nos ennuis. Du fait qu'il ne peut plus remplir sa fonction, le parapluie n'en est plus un. Il peut bien y ressembler, il se peut que dans le passé il en ait été un, mais maintenant il s'est transformé en autre chose. Or, le mot est resté le même. Par conséquent, il ne peut plus exprimer la même chose. Il est imprécis ; il est faux ; il cache ce qu'il est censé révéler. Et si nous sommes incapables de nommer une chose ordinaire, un objet de tous les jours, comment pouvons-nous espérer parler des choses qui nous concernent vraiment ?
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Il n'est pas possible de haïr quelque chose avec une telle violence si une partie de soi-même n'en est pas aussi amoureuse.
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Quinn s'était souvent représenté cette situation : le plaisir soudain, inattendu, de tomber sur un de ses lecteurs. Il avait même imaginé la conversation qui s'ensuivrait : lui, délicieusement embarrassé pendant que l'étranger faisait l'éloge du livre, puis, avec beaucoup de résistance et de modestie, acceptant («puisque vous y tenez») d'inscrire une dédicace sur la page de titre. Mais maintenant que la scène avait lieu, il se sentait très déçu, voire irrité. La jeune fille assise à côté de lui ne lui plaisait pas, et il était offensé de la voir parcourir avec désinvolture ces pages qui lui avait demandé tant d'efforts. Il se retint pour ne pas lui arracher le livre des mains et s'enfuir dans la gare avec.
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Je suis surtout poète, maintenant. Chaque jour je reste dans ma chambre à écrire un nouveau poème. J'invente tous les mots moi-même, comme lorsque je vivais dans le noir. C'est comme ça que je commence à me souvenir, en faisant semblant d'être revenu dans le noir. Je suis le seul à savoir ce que ces mots signifient. Ils ne peuvent pas être traduits. Ces poèmes me rendront célèbres. J'ai tapé dans le mille. Ya, ya, ya. De beaux poèmes. Si beaux que le monde entier pleurera.
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Etait-il possible de persuader ceux qui l'écoutaient au point de leur faire approuver ses paroles alors même qu'ils ne le croyaient pas ? En d'autres termes, jusqu'à quel point les gens toléreraient-ils le blasphème pourvu qu'ils s'en divertissent ? La réponse est évidente n'est-ce pas ? Jusqu'à n'importe quel point. La preuve en est que nous lisons encore ce livre. Il reste pour nous extrêmement amusant. Et c'est finalement tout ce qu'on veut d'un livre - être diverti.
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On ne pouvait pas dire qu'il était content d'être vivant. Mais, au moins, il n'en éprouvait pas de déplaisir.
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Prenez le mot qui désigne une chose "parapluie" par exemple. Lorsque je dis le mot "parapluie", vous voyez l'objet dans votre esprit. Vous voyez une sorte de manche, muni de rayons de métal rabattables formant une armature pour un tissu imperméable, et qui, lorsqu'il est ouvert, vous protège de la pluie. Ce dernier détail est important. Non seulement un parapluie est une chose, c'est aussi une chose qui remplit une fonction - en d'autres termes, qui exprime la volonté humaine. Si vous voulez bien y songer, tout objet est semblable au parapluie en cela qu'il remplit une fonction. Un crayon sert à écrire, un soulier est fait pour être porté, une voiture pour être conduite. Voici maintenant ma question. Que se passe-t-il lorsqu'une chose ne remplit plus sa fonction ? Est-elle toujours la même chose ou est-elle devenue autre ? Si vous arrachez le tissu du parapluie, reste-t-il parapluie ? Vous déployer les baleines, les mettez au-dessus de votre tête, vous voilà sous la pluie et vous voilà trempé. Est-il possible de continuer à appeler cet objet un parapluie ?
En général on le fait. A l'extrême on dira que le parapluie est cassé. Selon moi c'est une grave erreur, c'est la source de tous nos ennuis. Du fait qu'il ne peut plus remplir sa fonction, le parapluie n'en est plus un.
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Même avant de devenir William Wilson, Quinn avait été un lecteur assidu de romans policiers. Il savait que la plupart d’entre eux étaient mal écrits et qu’en général ils ne résistaient pas au plus faible des examens critiques, mais malgré tout il y avait en eux une forme qui l’avait séduit. Il lui fallait vraiment tomber sur un spécimen d’une rare médiocrité, incroyablement mauvais, pour refuser de le lire. Alors que ses goûts dans les autres domaines de lecture étaient rigoureux au point de paraître bornés, il n’exerçait dans ce genre-là pratiquement aucune discrimination. Lorsqu’il était dans une disposition favorable, il pouvait en lire dix ou douze d’affilée sans effort. C’était une sorte de faim qui s’emparait de lui, l’envie irrépressible d’un mets particulier, et il ne s’arrêtait pas avant d’avoir mangé tout son soûl.
Ce qui lui plaisait, dans ces livres, c’était leur sens de l’abondance et de l’économie. Dans un bon roman policier rien n’est perdu, il n’y a pas de phrase ni de mot qui ne soient pas significatifs. Et même s’ils ne le sont pas en fait, ils le sont potentiellement, ce qui revient à la même chose. Le monde du livre s’anime et foisonne de possibilités, de secrets et de contradictions. Comme toute chose vue ou dite, même la plus petite, la plus banale, peut influer sur le dénouement de l’histoire, rien ne doit être négligé. Tout devient essentiel ; le centre du livre se déplace avec chaque événement qui le pousse en avant. Le centre en est donc partout et on ne peut en dessiner la circonférence avant que le livre n’ait pris fin.
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