Digne des plus grands thrillers, 100 Bullets possède une présence à la fois graphique et scénaristique indiscutable. Ce premier tome réunit en fait trois histoires : celle de Dizzy, jeune latino-américaine tout juste sortie de prison, qui tente de se reconstruire après l'assassinat de son petit garçon et de son compagnon. Lorsque l'agent Grave lui remet la mallette meurtrière ainsi qu'une photographie dévoilant l'identité des meurtriers, la jeune femme devra démêler le vrai du faux pour avancer…
La seconde histoire nous plonge aux côtés de Lee Dolan, un homme qui a tout perdu après que la police a retrouvé sur son disque dur des images pédophiles. Ces deux récits, très différent, laissent entrevoir l'immense champ de possibilités qui s'ouvre aux auteurs pour développer le concept sans lasser le lecteur. La dernière histoire est davantage un clin d'oeil, une anecdote, qui vient néanmoins éclairer le paysage global.
L'aspect psychologique m'a beaucoup plu : chaque récit est une réflexion sur le libre-arbitre, le destin, la vengeance, le pardon et la rédemption. Que ferions-nous à la place de ces personnes brisées ? Et surtout, qui est ce mystérieux agent Grave ? Ami, ennemi ? Il faudra lire la suite pour en savoir plus... et c'est d'ores et déjà prévu !
Côté graphisme,
Eduardo Risso possède un style extrêmement particulier. Son trait appuyé est particulièrement expressif et contrasté. Malheureusement, j'ai eu beaucoup de mal avec les vastes aplats de couleurs ternes qui, s'ils contribuent à donner une ambiance glauque plutôt réussie, sont loin d'être ma tasse de thé.
Ce premier tome de 100 Bullets réussit en tout cas haut la main le pari d'accrocher le lecteur grâce à une narration rythmée et efficace, qui plaira sans nul doute à tous les amateurs de polars psychologiques.
Lien :
http://livr0ns-n0us.blogspot..