Vous ne pouvez pas aller contre votre destinée. Vous n'avez pas le droit !
« Être forte, c’est vital. Comme ça, les autres te respectent. Et sans le respect, t’es rien. Sans le respect, tu portes les sacs des autres. »
- Oui, bah notre boulot, je pensais que c'étaient tnde protéger les innocents et combattre le mal. Pas baby-sitter des cadavres.
- Pitié, qu'on devienne pas comme elle...
- Tu rigoles ! On va continuer à botter des culs encore longtemps ! Au pire, on deviendra formatrices ! Tout sauf bibliothécaires !
Les études c’est pas trop fait pour moi, en fait. Avec toutes les absences qu’on a eues à force de combattre le mal... Mon dossier scolaire fait de toute façon peine à voir. Je me trouverai bien un petit boulot dans le coin. C’est pour ça que le bal me branche pas plus que ça. Comme dit Emi, ça va marquer la fin de ce qui risque d’être pour moi les meilleures années de toute ma vie passée, présente et future. Je me fais pas trop d’illusions sur la suite, c’est tout.
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Mais les violences faites aux femmes sont loin d’être l’apanage unique de l’Inde. Les autres pays du monde ne sont pas en marge. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son époux/conjoint/compagnon/ex. En 2007, l’association Osez le féminisme dénombre cent trente et un féminicides, c’est-à-dire les victimes familiales d’un crime conjugal destiné à punir une femme. Les « tiers victimes » sont également comptés dans ce chiffre (les enfants, les nouveaux compagnons...). En 2007, ces tiers sont au nombre de six. Si les hommes sont aussi victimes des violences conjugales puisqu’ils représentent tout de même 10% des décès, ce sont bien les femmes les premières visées.
Si le cycle de la violence conjugale est bien connu par les associations de soutien, ce sont les réactions de l’entourage qui sont finalement les plus surprenantes aux yeux des médias et de l’entourage de la victime. Bien souvent spectateur des violences, l’entourage des victimes a tendance à ne pas réaliser l’ampleur de la situation. Les témoignages et les plaintes ne sont pas pris au sérieux, la victime elle-même ayant beaucoup de difficultés à aborder les faits. Cette dernière, souvent culpabilisée et rabaissée par des violences morales précédant quasi systématiquement les violences physiques, aura tendance à accepter son sort ou à minimiser les conséquences auprès d’un entourage qui peine forcément à réaliser l’ampleur de la situation.