- Tu as remarqué le changement d'attitude de ton frère envers l'homme-oiseau ?
- Bien sûr. Il lui parle désormais comme à un ami. Il a fait du chemin...
- Et crois-tu qu'un tel rapprochement puisse se faire sans que ça soit réciproque ? C'est une danse à deux.
Prends le bonheur quand il passe. On verra bien pour demain.
Compagnons d'infortune,
fortune du cœur,
cœur comblé
Vogue, vogue, petit bateau
mon cœur à la dérive
abandonné, au fil de l'eau,
les malheurs sur la rive
Les yeux fixés sur la colonne humaine loin devant, Babette raconte à son frère la légende que sa mère leur a narrée mille fois. Une terre d'accueil où tous les rêves seraient permis. Ils la reconnaitront à l'immense arbre planté sur sa plus haute colline et à l'homme aux manteaux multicolores qui les y accueillera, les bras grands ouverts. La jeune fille n'y croit pas, mais la simple possibilité d'une vie sans guerre la tire vers l'avant aussi bien que si on la tenait à son tour par la main.
Aucun mot n'est prononcé, mais ils flottent au-dessus de leurs têtes aussi sûrement que s'ils avaient été écrits dans des bulles de pensée.
Des teintes de gris s'immiscent dans sa vision noire et blanche du monde.
- Je ne t'oublierai jamais, petit homme. Si tous les Avifauniens avaient la chance de rencontrer un Odilon, juste une fois dans leur vie, la face du monde serait changée à jamais !