Un premier livre « académique » où rien n'est laissé au hasard pour captiver le lecteur. J'ai été tout de même frappée par les remerciements de l'auteur à ses proches, son éditeur, son agent : là aussi à mon avis ça laisse penser que tout est calculé, mesuré et que ce livre devient artificiellement un bon livre...
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Que s'est-il passé exactement dans Barnard ParK au sein d'une petite ville d 'Angleterre ce dernier 8 août ? Qui a frappé durement le petit Benjamin, âgé de seulement huit ans, avec une force telle qu'il en est mort peu de temps après ? L'arme du crime, une brique, a été utilisée de façon extrêmement brutale.
Les soupçons se portent immédiatement sur un petit voisin de onze ans, Sébastien, jeune garçon supérieurement intelligent, visage d'ange et sensibilité à zéro ou à peu près. C'est d'ailleurs cette indifférence à l'horreur du crime, voire un certain attrait pour tout ce qui touche le morbide, qui va faire de lui l'accusé.
L' expert en psychiatrie s'interroge sur le profil de Sébastien, répondant plus ou moins au syndrome d'Asperger. Car, en fait de preuves, il n'y a rien. Un témoignage incertain quant à une dispute entre gamins, deux autres issus du voisinage ou du milieu scolaire, rien de suffisamment étayé pour être déterminant.
Le roman s'écrit sur deux temps, celui de la narration aujourd'hui (enquête, procès) et celui du passé de l'avocat, Daniel, personnage principal finalement. L'empathie qu'il manifeste à l'égard du jeune accusé provient de sa propre enfance de jeune rebelle, susceptible d'actes graves en résonance avec sa douleur d'enfant éloigné d'une mère droguée et infantile, mais tellement aimée ! le placement chez une mère d'accueil exigeante et dévouée le remettra un peu sur pied et lui permettra de devenir cet avocat (« sollicitor », représentant l'accusé mais ne plaidant pas) doué et acharné, trop sensible peut-être. Il n'est pas bon « d 'aimer » celui qu'on défend.
La longue et douloureuse, mais très positive, histoire de Daniel avec Minnie, sa mère adoptive, est retracée avec beaucoup de sensibilité. On comprend pourquoi cet avocat s'engage tellement dans la défense de son jeune client. Jusqu'à l'aveuglement peut-être...
J'ai bien aimé le personnage de Daniel, déchiré entre sa mère biologique si fragile et tant aimée et sa mère adoptive, à laquelle il ne pardonne pas ce qu'il prend pour une trahison. le personnage d'Irène aussi, avocate « barrister » chargée de plaider la cause de Sébastien et qui y met toute son habileté et sa dextérité pour « retourner » un témoin.
Les parents, de la victime, effondrés ou vengeurs, ceux de l'accusé, désespérants à force d'être inadaptés à la situation et à leur propre fils, sont également bien dessinés.
Le roman dénonce par ailleurs ce système judiciaire britannique qui traite les enfants de onze ans comme des adultes, sans de huis clos ni juge des enfants. le regard de l'auteure se fait critique sur le traitement imposé à des gamins perdus qui ont plus besoin d'aide que d'incarcération.
Le rôle des médias est abordé également, avec ce même regard critique de l'auteure.
Quant au coup de théâtre final, il était à mon avis tout-à-fait attendu. Malgré tout, un roman sensible, attachant, effrayant aussi.
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Pour ma première critique j'ai décidé de parler de cette oeuvre qui m'a ete prèté ( choisie?)par mon compagnon.
Peut on ètre déclaré coupable d'un enfanticide lorsque l'on est soit mème un enfant ?
Sebastian Croll, dix ans , est accuse d'avoir sauvagement assassiné son ami Ben ,de deux ans son cadet, dans un parc de Londres.
Defendu par Daniel Hunter son avocat ,Sebastian nie farouchement .Comment imaginer que ce crime horrible fut perpétré par cet enfant " au visage d'ange".
Ce roman plus psychologique que policier nous ramène dans le monde secret de l'enfance et plus particulierement dans delui de l'avocat qui doit defendre Sebastian .
Au fur et a mesure de la lecture, on découvre l'histoire de Daniel Hunter , ses traumatismes ,sa révolte contre un passé de petit garçon abandonné pas une mère droguée et recueuilli par Minnie qui deviendra à la fois son éducatrice et sa confidente .
Attirée par l'intrigue policicère, j'ai commencé cet ouvrage avec intéret mais assez vite je fut décue par l'histoire et la manière dont l'auteur a construit le roman.
Les va et vient d'un chapitre à l'autre sur l'histoire de Sébastian et celle de Daniel enfant ne m'ont pas séduit et je reconnais avoir eu du mal à reprendre la lecture les soirs ou je le pouvais .
L'auteur s'attarde plus sur la psychologie de l'avocat que sur celle du présume coupable et les trois quarts du livre sont consacré a la description des sentiments et des regrets de Daniel Hunter par rapport à celle qui a joué le role de la maman de substitution .
Je ne vous raconterai pas la fin , plutot prévisible , car meme si ce livre m'a plus moyennement, il mérite tout de meme que chacun se fasse une idée de l'histoire .
Mon conseil :
Lire ce roman d'une seule traite (pour ceux qui ont la chance d'en avoir le temps!)
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J'ai adoré ce livre, bien écrit, traduction excellente, récit bien mené. Et coup de théâtre à la fin. Bravo.
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Excellent suspens mêlant adroitement la mise en accusation d'un jeune garçon de 11 ans, Sébastian, accusé d'avoir tué son compagnon de jeu de 8 ans et l'enfance de Daniel Hunter. le parallèle de leurs deux histoires devient de plus en plus criant entre leurs deux vies. Plus que celle de Sébastian, qui vit dans un milieu favorisé, qui a une mère aimante mais permissive et un père violent, c'est celle de Daniel qui pose question : fils d'une droguée qui a du renoncé à ses droits parentaux pour donner une chance à son fils, balloté de famille d'accueil en refuges, jusqu'à ce qu'il tombe sur Minnie qui lui redonnera confiance et lui permettra de devenir avocat. Colérique et maitrisant mal ses accès de fureur, il aurait pu à tout moment basculer et devenir criminel à un age aussi tendre que celui de Sébastien. Pourquoi n'a t'il pas chuté? C'est ce que nous voyons dans ce livre. le système anglais est aussi mis en accusation, car quelque soit le degré de culpabilité de Sébastien, il n'aurait jamais du se retrouver juger comme un adulte. C'est cela que combat Daniel, un enfant criminel est un enfant qui a besoin de soins et/ou sa famille. Or ici nul ne s'inquiète de la famille. A peine si la responsabilité de la mère est mis en cause lors du procès. Bref Sébastien est un décalque de Daniel en plus jeune, méritait il ce procès?
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