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sur 4298 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Balzac serait-il trop grand, n'appartiendrait-il qu'à des critiques professionnels, dûment estampillés, universitaires ou académiciens, pour que n'importe qui ose apporter son analyse et s'improvise contempteur ou élogieux, voire exégète d'une oeuvre ? Surtout quand tout a déjà été dit sur cette oeuvre ! On pourrait tout de même le penser !
Eugénie Grandet, c'est Saumur, province étriquée au début du XIXe siècle, où l'activité la plus flamboyante semble être de faire des parties de loto ou de whist le soir entre voisins, où existent des clans familiaux, les Cruchot et les Des Grassins, qui guettent la bonne affaire ou le beau mariage pour s'enrichir, où l'argent est un qualificatif vertueux même quand il est issu de spéculations véreuses - spécificité balzacienne - où l'on peut se contenter de ne sortir de chez soi que pour aller à la messe.
Le Père Grandet, ancien tonnelier, propriétaire de terrains, maisons, vignes et magot personnel, est un spéculateur malin et un vieil avare qui économise les bougies, le sucre, le chauffage, et sous-paye son personnel, tout en étant richissime et passant du temps à caresser son or. Son épouse est une femme effacée, qui lui est entièrement soumise. Sa fille Eugénie est une jeune personne candide et généreuse, qui aime sa mère, respecte son père et accepte d'être cloîtrée dans la demeure familiale plutôt sinistre.
La peinture par Balzac de ce monde provincial - où silences, dissimulations, simagrées, petits mystères et duplicités éminentes règnent - fait de ce roman une oeuvre réaliste mais qui tient souvent de la comédie, quand l'auteur ne se perd pas dans la caricature.
Tout semble laid, petit, plat dans sa description de la province, la demeure des Grandet est vieille, triste, le soleil n'y pénètre pas, les murs, les meubles, les décorations, l'escalier, tout est suranné, terne, couvert de chiures de mouches, branlant ; Grandet, son épouse, Nanon la servante, les Cruchot, les Des Grassins, aucun n'inspire la moindre considération par son physique, son allure, sa prestance, même Eugénie a une beauté quelconque, qui abrite cependant une âme sublime, d'une grande pureté, d'une forte générosité, d'une fidélité à toute épreuve ; seul le cousin Charles, le parisien, le “mignon“ comme dit Nanon, brille par sa beauté, son élégance, ses manières. Mais lui aussi, son âme du moins, sombrera dans le sordide quand il se fera négrier ou se mariera pour avoir un titre et des biens.
Le coeur d'Eugénie, qui semble éteint quand se manifestent de pâles prétendants à sa main (et sa fortune), s'allume pour Charles, son cousin de Paris qui fait un soir irruption à Saumur parce que son père l'y envoie, en réalité parce que ce dernier, endetté, ruiné, décide de se suicider pour éviter le déshonneur. Eugénie est donc amoureuse et - sacrifice d'ordre religieux d'une sainte ou résignation sublimée d'une future vieille fille ? - se donne entièrement à cet amour chaste et sans lendemain, du moins qui nous apparaît ainsi, vu le départ de Charles pour les Indes et son silence pendant huit ans. Charles qui avait juré de ne pas oublier sa cousine.
Drame réaliste, comédie de moeurs, peinture magistrale provinciale, mais aussi esquisse des façons parisiennes, oeuvre de forte densité psychologique, telle est Eugénie Grandet, quand on met de côté les petits défauts, contradictions, exagérations, boursouflures balzaciennes.
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Un de mes favoris De Balzac, étudiés dans mon cursus scolaire, ces "classiques " font partie de ceux vers lesquels je me retourne avec plaisir bien des années plus tard . Une question vient à mon esprit ? quel auteur contemporain traversera les âges comme Balzac , Zola et les autres ?
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J'ai lu ce livre au lycée mais je m'en souviens. J'étais quelqu'un d'hyper sensible et la vie d'Eugénie m'avait marquée, touchée. Quel père ingrat, insensible, dur....face à cette jeune fille douce, frêle, très romantique et innocente, fragile. J'ai lu ce livre rapidement alors qu'il semble long. Quel paradoxe! J'aime l'écriture De Balzac, les belles tournures....si je n'avais pas tant de livres à lire je m'y replongerais volontiers.
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J'ai découvert l'auteur avec le père Goriot et j'avoue avoir préféré de loin Eugénie Grandet.
Balzac nous peint ici les moeurs sociétales de l'époque où l'argent était synonyme de puissance. Il est question dans cette oeuvre du triste destin d'Eugénie Grandet, influencé par l'avarice de son père devenu riche grâce à de nombreux placements.
Le début de l'histoire est un peu longuet et ce n'est qu'à la moitié du récit que l'histoire commence vraiment à prendre forme. Eugénie est une jeune fille simple, sensible, solitaire et généreuse, qui va faire l'objet de nombreuses convoitises.
C'est une lecture que j'ai vraiment bien apprécié et je pense qu'un jour je me lancerais dans l'intégralité de la comédie humaine.
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Alors oui, c'est encore une fois un très grand roman, mais on a l'impression qu'en se concentrant sur le personnage constant et - il faut bien le dire - un peu passif d'Eugénie, Balzac nous frustre des aventures plus trépidantes que vivent certains autres personnages, et qui ne sont décrites que sous le mode de l'ellipse. C'était sans doute le but, faire un roman de l'amour chaste, de la piété, du sage ennui des provinces. Ca manque un peu d'imprévu mais c'est tout de même très réussi.
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Dans Eugénie Grandet, Balzac dépeint la société provinciale du XIXe siècle et personnifie l'avarice à travers Félix Grandet, véritable personnage principal du roman. Sa soif de richesse, son égoïsme maladif mènera sa famille au malheur et réduira les espoirs amoureux de sa fille à néant dans un drame familial d'une actualité saisissante.

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[Livre audio lu par Françoise Gillard]

"Tu es un brin jaunette, mais j'aime le jaune."

J'ai fréquenté Eugénie Grandet du temps de mes année de collège, ou peut-être de lycée, et il faut croire que je n'y avais alors rien compris car je n'ai rien reconnu. Par le moindre brin de souvenir associé à ce roman, hormis, peut-être la description de la porte d'entrée. Je ne l'ai sans doute jamais vraiment passée !

L'interprétation de Françoise Gillard m'a rebutée, au début. Sa façon d'étirer les syllabes de traîne à la manière romantique a failli me faire fuir. Mais je me suis raisonnée. Ne butons pas devant l'inattendu. Et du coup, j'ai goûté une autre vision De Balzac. Moins râpeuse, plus féminine. Les images ont surgi, l'ironie, délicieuse, a fait mouche, le "fifille" de Grandet Père a pris son rythme récurent, le suspens s'est mis en place. Contre toute attente, j'ai pris un grand plaisir à cette écoute. Langue riche en couleur, humour social, merveille de cruauté et morale ambiguë, je suis sortie de la gangue du classique pour écouter douillettement une bonne histoire un peu méchante.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Dans ce roman, la dégénérescence morale du père préfigure les rougons-macquart de Zola. Des instincts de "la Terre" transpirent de ce bûcher.

La puanteur et l'animalité de la campagne, la tristesse et la peur de la fille subissant la pression paternelle cadenassée jusque dans ses pensées.

Portrait trop réaliste d'un univers pervers entre mensonges et cupidité, entre viols et violences,entre monstruosité et décadence.

La terre ne permet pas de s'exhaler de l'animalité, le retour à la bestialité est obligatoire. Pulsions mortifères liées à ce terreau de vengeance. le lien social n'existe plus, la confiance en l'être humain est utopique.

L'argent coule des plaies béantes pourrisant à la surface de ce monde détruit. L'argent est le seul remède à ce mal rural qui ronge le tissu d'humanité.

Et dire qu'un siècle s'est écoulé et le constat dégouline de la même horreur.

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Eugénie Grandet ou la revanche des femmes sur le destin tout tracé qui était le leur dans les maisons bourgeoises du XIXieme siècle. Un beau roman féministe avant l'heure ?
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Lu en 1994. J'ai bien aimé ce grand classique de la littérature française (un des rares que j'ai lus au collège sans y être obligée) et l'histoire touchante de cette jeune femme.
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