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3,67

sur 4299 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bonsoir,

Pour comprendre cet ouvrage, il faut connaître un peu l'histoire de la révolution, de l'épopée napoléonienne et des bouleversements qui en ont résulté, avant une restauration qui ne saurait effacer ce qu'une génération a vécu en un quart de siècle.

Comment ces renversements des valeurs donnent l'opportunité à certains de s'enrichir par l'acquisition de "biens nationaux" à l'occasion de leurs "liquidations", ou encore par l'encore fructueux commerce triangulaire : comment devenir riche à millions en quelques années.

Et la tragédie de cette jeune femme, enfermée dans sa demeure par un père avare, que la fortune ne libère pas de sa basse condition. Cette condition que méprise le cousin d'Eugénie. Il ne partage pas ses sentiments et après avoir fait fortune, s'achète une fille de marquis. Pourtant, ruiné, c'est Eugénie qui rachète la dette de son père. Résignée, elle épouse le président d'un tribunal, finance sa brève carrière politique et accord ses bienfaits à la paroisse.

Une vie simple et étonnante.
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Lu a quinze ans, avec l'étonnement d'y prendre du plaisir : le langage ciselé, de même que la construction, m'ont rapidement fait oublier que c'était une lecture imposée. Et quand je l'ai relu plus de vingt ans après, j'ai pris le même plaisir, tout en découvrant un humour que je n'avais pas décelé à l'époque. Un des auteurs que j'admire.
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Je n'ai jamais été fan De Balzac et Eugénie Grandet est bien le seul roman que j'ai eu envie de relire. On n'échappe pas aux descriptions parfois interminables et répétitives, surtout au début. Néanmoins il faut reconnaître que celles-ci plantent parfaitement le décor morose (rue, maison) et le quotidien monotone dans lesquels vit la pourtant richissime famille sous la férule de l'avare et despotique Grandet. Celui-ci cache si bien son or que les femmes, qui n'ont aucune conscience de la valeur phénoménale de ses biens, acceptent sans broncher le rationnement en tout (nourriture, chauffage, éclairage...).

Mais deux familles ne sont pas dupes: celles du banquier (Grassins) et du notaire (Cruchot). Chacune y va de ses flatteries et pseudo dévouement afin de caser leur fiston avec Eugénie l'héritière. La ville de Saumur, que dis-je, tout l'Anjou et le Berry (nous sommes au pays des vignobles), se partagent entre les Grassinistes et les Cruchotins: qui remportera la main de la jeune femme? L'ingénue est parfaitement dupe de ces preuves d'amitié. Au milieu de tous ces ambitieux et ces cupides, elle offre l'image de la pureté et de l'innocence. A ses côtés, sa mère, femme soumise à "son seigneur et maître", et la Grande Nanon, servante redevable mais d'une grande force (physique et) morale. Toutes trois vont devenir très complices avec le temps, solidaires dans le malheur.

L'arrivée du cousin parisien vient révolutionner la maisonnée. Élégant et distingué, il éblouit la petite provinciale par ses tenues raffinées, ses bibelots luxueux, sa grâce délicate. Mais voilà: Charles est pauvre et ne présente donc aucun intérêt pour son oncle. C'est là que l'on découvre toute la puissance du bonhomme Grandet: celui qui passe pour un idiot ("sorti de Saumur, il n'aurait fait qu'une pauvre figure") est un réalité un habile manipulateur. Fin calculateur, maîtrisant placements et autres spéculations, c'est le roi des transactions. Si certains passages financiers sont obscurs, on comprend que Grandet est, à l'insu même de ses proches collaborateurs, un terrible homme d'affaires. Plus le roman avance, plus l'homme paraît abject: seul compte pour lui l'argent ("il domine les lois, la politique et les moeurs"), qui passe avant les siens ("J'aimais mon frère et je le prouverai bien si ça ne coûte pas").

D'abord admirable ("Elle s'initiait à sa destinée. Sentir, aimer, souffrir, se dévouer"), Eugénie finit par susciter la pitié tant son comportement est passif et résigné. le vent de rébellion initié par ses sentiments pour Charles tourne à l'abnégation chrétienne, d'ailleurs elle deviendra toujours plus dévote au fil de sa triste existence. Elle symbolise pour moi une âme pure souillée par "les corruptions du monde".
Lien : https://www.takalirsa.fr/eug..
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Eugénie Grandet, j'ai bien aimé. C'est maintenant le second ouvrage De Balzac que j'écoute et me voilà convaincue : j'aime les ouvrages De Balzac! Comment cela se fait-il que je n'ai pas lu des ouvrages de cet illustre auteur avant mes 36 ans? J'ai vu passer Montpassant, Molière, beaucoup de Molière, Voltaire et tant d'autres lors de mes études. Mais jamais on ne nous a proposé Balzac. Et c'est bien dommage!

Eugénie est la fille du père Grandet, un père radin qui possède une fortune indécente et qui pense qu'il sera enterré avec son argent. Un père manipulateur et près de ses sous, tellement près de qu'il fait froid chez lui en hiver, que les repas servis sont juste ce qu'il faut et que les réparations à faire dans la maison, ça peut bien attendre. Mais un père calculateur pour avoir le maximum de gain. Un père qui aimait plus sa fortune que sa famille.
La mère d'Eugenie est une femme effacée, praticante et obéissante mais qui aime indéfiniment sa fille unique. Et Eugénie qui vit dans cet environnement sans se poser de question. C'est ce qu'elle a toujours vécu et elle ne connaît rien d'autre. Elle s'en satisfait.
Tout va bien jusqu'au jour où le cousin de Paris est envoyé chez Grandet par le frère de celui-ci. Voilà qui va faire bouger un peu les choses dans ce manoir provincial où la vie s'écoulait au même rythme que la Loire : tout doucement et sans remous vous l'aurez compris!

Si d'autres comme moi ne connaissent pas ce grand auteur de classique, allez y, après les descriptions de début de roman, l'histoire s'installe petit à petit jusqu'à cette fin dont on peut tirer une morale intéressante, deux même. Mais je ne vous en dirais pas plus sous peine d'en dévoiler trop. Bonne lecture !
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C'est désuet et d'un charme fou. le sujet est traditionnel pour un auteur du 19eme mais ici formidablement bien décrypté. Je ne suis pas une inconditionnelle De Balzac, plutôt Zola, mais j'ai pris plaisir à suivre les amours de cette jeune personne contrainte par le contexte familial.
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Une découverte heureuse ou une redécouverte, mais je devais être bien jeune alors pour avoir pu apprécier l'évolution psychologique et sociale des personnages. le décor se plante lentement mais sûrement, on se sent vraiment vivre dans cette ville de Saumur, dans l'intérieur des Grandet où domine le père. Puis, c'est l'irruption de Charles, de la nouveauté, des sentiments forts, de la sincérité entre les deux jeunes gens pour un temps un temps seulement, de la libération par rapport à un mode de vie invariable. La mère, la fille et la domestique sont complices, bien plus fines que le Père Grandet tout à la prospérité de ses affaires, à sa notoriété, et à l'accumulation de son or. Bref, en langage actuel à sa réussite. Cependant, personne n'échappe à son destin ni surtout à sa mort, y compris le Père Grandet.
Ce roman a un coté féministe très fort, il rend hommage à Eugénie qui se montre forte et d'une grandeur d'âme hors du commun vis à vis de Charles, ainsi qu'à Nanon, la domestique serviable qui s'en sort on ne peut mieux avec tout le respect qu'on lui doit.
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Ce livre m'a été recommandé par une amie et je la remercie vivement d'avoir insisté pour que je le lise. C'est aussi le premier roman De Balzac que je lis donc mon commentaire risque d'être long.
Dès le début du livre, j'étais rebutée par les longues descriptions et il a fallu que je m'y prenne deux à trois fois avant de m'insérer totalement dans l'histoire. Malgré tous les éloges faits sur cet auteur, je n'aime définitivement pas son style d'écriture, surtout sa façon de décrire les paysages ou le décor. J'ai l'impression qu'il s'attarde beaucoup sur des petits détails inutiles et superflus. Néanmoins, cet aspect n'a pas gâché l'ensemble de la lecture.
Au-delà de l'histoire d'amour bien triste qui se noue entre Eugénie et Charles, le thème principal du livre reste l'argent, personnifié par M. Grandet. Dans mes lectures, j'ai déjà rencontré des personnages cruels mais celui-ci est le plus détestable et exécrable : c'est un être avide, avare, égoïste, despotique, totalement obnubilé par l'argent et capable de tout pour arriver à ses fins.
Si au début du livre j'ai ressenti de l'attachement pour Eugénie avec sa candeur, sa naïveté et sa simplicité, vers la fin elle m'a déçue, comme si l'héritage l'avait en quelque sorte corrompu et rendu mauvaise. Certes, son geste était généreux mais j'y ai quand même senti un arrière-goût de rancoeur et d'amertume.
A travers cet ouvrage, l'auteur nous montre aussi un monde qui change et qui évolue vers un capitalisme où règne la loi du plus fort et du plus malin. Même si l'ouvrage a été écrit en 1833, il a des accents très contemporains, comme en témoigne ce paragraphe : « les avares ne croient pas à une vie à venir, le présent est tout pour eux. Cette réflexion jette une terrible clarté sur l'époque actuelle, où, plus qu'en aucun autre temps, l'argent domine les lois, la politique, les moeurs. Institutions, livres, hommes et doctrines, tout conspire à miner la croyance d'une vie future sur laquelle l'édifice social est appuyé depuis dix-huit cent ans. Maintenant, le cercueil est une transition peu redoutée. L'avenir, qui nous attendait par delà le requiem a été transposé dans le présent. Arriver per fas et nefas au paradis terrestre du luxe et des jouissances vaniteuses, pétrifier son coeur et se macérer le corps en vue de possessions passagères, comme on souffrait jadis le martyre de la vie en vu de biens éternels, est la pensée générale ! pensée d'ailleurs écrite partout, jusque dans les lois, qui demandent au législateur : « Que paies-tu ? » au lieu de lui dire « Que penses-tu ? ». Quand cette doctrine aura passé de la bourgeoisie au peuple, que deviendra le pays ? ».
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Dans le cadre de deux des challenges auxquels je participe, il fallait lire un classique. J'en ai quelques-uns dans ma pal et j'ai eu quelques difficultés à choisir. Mon choix s'est arrêté sur Eugénie Grandet. Pourquoi ? Probablement parce que le personnage principal est un personnage féminin. Une fois n'est pas coutume ! Et puis Balzac et moi, ça faisait très très très longtemps.

Alors que vous dire de ce grand classique que vous ne savez déjà ?
Le personnage d'Eugénie Grandet m'est apparu fascinant : sa sensibilité, sa naïveté touchante ; elle n'a que peu d'attente, se contente de ce qu'elle a et surtout n'imagine pas qu'il puisse en être autrement. La rudesse de son père, ainsi que son avarice ne semble l'ennuyer que par le mal que cela fait aux proches qu'elle aime tant. Elle est au centre de toutes les attentions telle une marchandise et non partie prenante. Et elle tolère tout cela avec candeur.
Je n'arrive pas vraiment à faire passer ce que j'ai ressenti pour ce personnage mais je m'y suis attachée et c'est ce qui m'a emporté dans cette fresque d'une autre époque (1830) au milieu des paysans et d'une certaine bourgeoisie avide et aux moeurs discutables.

À l'instar du personnage principal, l'écriture De Balzac m'a, pour un court instant, rappelé ce que je n'aime pas - ces longues phrases à n'en plus finir - pour ensuite m'emporter dans un voyage à travers le temps, la campagne saumuroise, la société et ses us et coutumes de l'époque. J'en suis moi-même surprise.

C'était un vrai défi de lire du Balzac. Et j'ai aimé ça !
Et vous ? Amateur de roman classique ?
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Lu Eugénie Grandet à l'école mon souvenir ennuyeux... Envie de lire un classique et c'est celui-ci qui m'attire..

M. Grandet est un homme très riche et avare, il fait croire à sa femme et sa fille qu'ils ont très peu d'argent et les fait vivre dans la misère. Jusqu'au jour où arrive Charles le cousin d'Eugénie.
Eugénie tombe follement amoureuse de Charles et décide de l'aider. Celui-ci part pour l'Inde pour y faire fortune.
Les années passent...

J'ai apprécié le personnage d'Eugénie, elle est obéissante et naïve, mais va révéler ce dont elle est capable par amour.
J'ai aussi aimé sa complicité avec sa mère.

M. Grandet un homme tellement radin qu'il en devient cruel envers les siens et détestable. J'ai souvent pensé à Harpagon de Molière.

Balzac a parfaitement décrit la société du 19 siècle. L'écriture est d'une autre époque pas toujours fluide, cela ne m'a pas gênée, car l'histoire et la psychologie des personnages m'ont complétement embarqué.

Conclusion :
Très contente d'avoir suivi mon instinct car je ne l'ai pas trouver du tout ennuyeux.
Je précise le roman est assez court et c'était suffisant.
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Ce roman m'a mise extrêmement mal à l'aise tant les thèmes abordés sont aux antipodes de mes idéaux humanistes. Tant d'avarice, d'insensibilité, de vacance dans l'amour me laisse très contrariée dans ma lecture. Toutefois, la plume est grandiose, L'Avare, l'Arriviste, la Perfection, l'Innocence, toutes les allégories prennent vie sous le soleil de Saumur. Un très beau roman balzacien !
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