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3,67

sur 4298 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est modeste mignon qui m'a ouvert à ce bouillant début 19ème siècle. Pourtant à l'époque le style d'écriture m'avait quelque peu déstabilisé. Louis Lambert avait renforcé ce sentiment d'hermétisme vis-à-vis de cet écrivain.
Je suis bien content d'avoir surmonté ces apprioris pour retenter l'aventure balzacienne et quelle aventure!
La version scolaire que j'ai eu, comporte des illustrations et photographies du saumurois, qui m'ont grandement aidé à apprécier la description du cadre de vie de l'intrigue pour l'époque.

Ce tableau d'un morceau de l'Anjou m'a plus donné le sentiment d'être témoin plus que simple spectateur de l'histoire. Me voilà tour à tour, ce voisin médisant sur un nouveau venu, ce marchand jaloux d'un adversaire, ce prétendant plus intéressé qu'intéressant. On se prête facilement au jeu des querelles de mariage, et on en vient presque à féliciter M.Grandet d'éliminer habilement des personnes gênantes pour lui, sans se mouiller.

Puis on retombe dans la froideur pure et malsaine de ce vieux logis ou la passion du maître emporte toutes les autres, sans état d'âme. Trois femmes puisent l'une sur l'autre ce soutien moral nécessaire, leur combat sera souterrain, résignées mais résilientes.
J'ai vraiment apprécié cet esprit critique de la société en puisant tantôt dans les moeurs campagnardes tantôt dans ce nouveau monde qui doit aller plus vite.

Je terminerai par ce passage qu'il à écrit en puisant de Jean de la Fontaine qui interroge directement le lecteur : avez vous beaucoup changé ?

" Il est dans le caractère français de s'enthousiasmer, de se colèrer , de se passionner pour le météore du moment, pour les bâtons flottants de l'actualité. Les êtres collectifs, les peuples seraient-ils donc sans mémoire ? "
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Dans le cadre de deux des challenges auxquels je participe, il fallait lire un classique. J'en ai quelques-uns dans ma pal et j'ai eu quelques difficultés à choisir. Mon choix s'est arrêté sur Eugénie Grandet. Pourquoi ? Probablement parce que le personnage principal est un personnage féminin. Une fois n'est pas coutume ! Et puis Balzac et moi, ça faisait très très très longtemps.

Alors que vous dire de ce grand classique que vous ne savez déjà ?
Le personnage d'Eugénie Grandet m'est apparu fascinant : sa sensibilité, sa naïveté touchante ; elle n'a que peu d'attente, se contente de ce qu'elle a et surtout n'imagine pas qu'il puisse en être autrement. La rudesse de son père, ainsi que son avarice ne semble l'ennuyer que par le mal que cela fait aux proches qu'elle aime tant. Elle est au centre de toutes les attentions telle une marchandise et non partie prenante. Et elle tolère tout cela avec candeur.
Je n'arrive pas vraiment à faire passer ce que j'ai ressenti pour ce personnage mais je m'y suis attachée et c'est ce qui m'a emporté dans cette fresque d'une autre époque (1830) au milieu des paysans et d'une certaine bourgeoisie avide et aux moeurs discutables.

À l'instar du personnage principal, l'écriture De Balzac m'a, pour un court instant, rappelé ce que je n'aime pas - ces longues phrases à n'en plus finir - pour ensuite m'emporter dans un voyage à travers le temps, la campagne saumuroise, la société et ses us et coutumes de l'époque. J'en suis moi-même surprise.

C'était un vrai défi de lire du Balzac. Et j'ai aimé ça !
Et vous ? Amateur de roman classique ?
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Il y a eu des versions très illustratives et des versions très libres. La fidélité n'est pas forcément une exigence de l'adaptation, car le plus intéressant est précisément l'écart entre le texte et le film, qui offre matière à comparaison et à discussion. La jeune fille est littéralement détruite par la nouvelle de la trahison de son cousin après tant d'années d'attente, mettant ainsi en évidence le thème balzacien de la pensée qui tue (Mme Grandet elle aussi est tuée par la cruauté de son mari). Dans le roman, le désespoir de la jeune fille la réduit à la claustration et la retraite qu'elle s'impose malgré son mariage blanc, véritable suicide moral, en fait une sorte de sainte laïque qui passe son temps à secourir les pauvres en vivant dans une scrupuleuse parcimonie. Cette fin est magnifique.
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Lu Eugénie Grandet à l'école mon souvenir ennuyeux... Envie de lire un classique et c'est celui-ci qui m'attire..

M. Grandet est un homme très riche et avare, il fait croire à sa femme et sa fille qu'ils ont très peu d'argent et les fait vivre dans la misère. Jusqu'au jour où arrive Charles le cousin d'Eugénie.
Eugénie tombe follement amoureuse de Charles et décide de l'aider. Celui-ci part pour l'Inde pour y faire fortune.
Les années passent...

J'ai apprécié le personnage d'Eugénie, elle est obéissante et naïve, mais va révéler ce dont elle est capable par amour.
J'ai aussi aimé sa complicité avec sa mère.

M. Grandet un homme tellement radin qu'il en devient cruel envers les siens et détestable. J'ai souvent pensé à Harpagon de Molière.

Balzac a parfaitement décrit la société du 19 siècle. L'écriture est d'une autre époque pas toujours fluide, cela ne m'a pas gênée, car l'histoire et la psychologie des personnages m'ont complétement embarqué.

Conclusion :
Très contente d'avoir suivi mon instinct car je ne l'ai pas trouver du tout ennuyeux.
Je précise le roman est assez court et c'était suffisant.
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J'ai lu ce livre au lycée mais je m'en souviens. J'étais quelqu'un d'hyper sensible et la vie d'Eugénie m'avait marquée, touchée. Quel père ingrat, insensible, dur....face à cette jeune fille douce, frêle, très romantique et innocente, fragile. J'ai lu ce livre rapidement alors qu'il semble long. Quel paradoxe! J'aime l'écriture De Balzac, les belles tournures....si je n'avais pas tant de livres à lire je m'y replongerais volontiers.
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J'ai découvert l'auteur avec le père Goriot et j'avoue avoir préféré de loin Eugénie Grandet.
Balzac nous peint ici les moeurs sociétales de l'époque où l'argent était synonyme de puissance. Il est question dans cette oeuvre du triste destin d'Eugénie Grandet, influencé par l'avarice de son père devenu riche grâce à de nombreux placements.
Le début de l'histoire est un peu longuet et ce n'est qu'à la moitié du récit que l'histoire commence vraiment à prendre forme. Eugénie est une jeune fille simple, sensible, solitaire et généreuse, qui va faire l'objet de nombreuses convoitises.
C'est une lecture que j'ai vraiment bien apprécié et je pense qu'un jour je me lancerais dans l'intégralité de la comédie humaine.
Lien : https://instagram.com/plante..
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Eugénie Grandet, j'ai bien aimé. C'est maintenant le second ouvrage De Balzac que j'écoute et me voilà convaincue : j'aime les ouvrages De Balzac! Comment cela se fait-il que je n'ai pas lu des ouvrages de cet illustre auteur avant mes 36 ans? J'ai vu passer Montpassant, Molière, beaucoup de Molière, Voltaire et tant d'autres lors de mes études. Mais jamais on ne nous a proposé Balzac. Et c'est bien dommage!

Eugénie est la fille du père Grandet, un père radin qui possède une fortune indécente et qui pense qu'il sera enterré avec son argent. Un père manipulateur et près de ses sous, tellement près de qu'il fait froid chez lui en hiver, que les repas servis sont juste ce qu'il faut et que les réparations à faire dans la maison, ça peut bien attendre. Mais un père calculateur pour avoir le maximum de gain. Un père qui aimait plus sa fortune que sa famille.
La mère d'Eugenie est une femme effacée, praticante et obéissante mais qui aime indéfiniment sa fille unique. Et Eugénie qui vit dans cet environnement sans se poser de question. C'est ce qu'elle a toujours vécu et elle ne connaît rien d'autre. Elle s'en satisfait.
Tout va bien jusqu'au jour où le cousin de Paris est envoyé chez Grandet par le frère de celui-ci. Voilà qui va faire bouger un peu les choses dans ce manoir provincial où la vie s'écoulait au même rythme que la Loire : tout doucement et sans remous vous l'aurez compris!

Si d'autres comme moi ne connaissent pas ce grand auteur de classique, allez y, après les descriptions de début de roman, l'histoire s'installe petit à petit jusqu'à cette fin dont on peut tirer une morale intéressante, deux même. Mais je ne vous en dirais pas plus sous peine d'en dévoiler trop. Bonne lecture !
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C'est désuet et d'un charme fou. le sujet est traditionnel pour un auteur du 19eme mais ici formidablement bien décrypté. Je ne suis pas une inconditionnelle De Balzac, plutôt Zola, mais j'ai pris plaisir à suivre les amours de cette jeune personne contrainte par le contexte familial.
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Alors oui, c'est encore une fois un très grand roman, mais on a l'impression qu'en se concentrant sur le personnage constant et - il faut bien le dire - un peu passif d'Eugénie, Balzac nous frustre des aventures plus trépidantes que vivent certains autres personnages, et qui ne sont décrites que sous le mode de l'ellipse. C'était sans doute le but, faire un roman de l'amour chaste, de la piété, du sage ennui des provinces. Ca manque un peu d'imprévu mais c'est tout de même très réussi.
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Fille d'un bourgeois « de province », avec tout le mépris que Balzac met habituellement dans cette expression, Eugénie mène une vie routinière peu en rapport avec son jeune âge. Son père, un ancien « tonnelier », est parvenu – c'est le mot – à une situation de notable négociant, près de sa fortune.

D'autre notables de second ordre, briguent moins la jeune fille pour caser leur rejeton, que la dote associée, qu'on imagine confortable.

Le frère du « tonnelier » est également homme d'affaire, mais parisien, lui. Il est en très grandes difficultés, endetté jusqu'au cou. Il finit par se donner la mort en léguant sa fortune, ou plutôt ses dettes, à son fils, le neveu du tonnelier, le cousin d'Eugénie.
Ce dernier apprend la triste nouvelle alors qu'il est chez Eugénie, venue passer quelques temps « en province » pour se reposer ou changer d'air.

Bien que le tonnelier ne porte pas ce neveu dans son coeur, – il le prend pour un excentrique illuminé, bref un « parisien » – le tonnelier lui assure qu'il va l'aider à s'en sortir, à gérer ce passif, ces dettes de son père, négocier avec ces créanciers. Ne porte-t-il pas le nom des Grandet ?

On devine que la démarche du tonnelier est intéressée et qu'il va lui-même en tirer quelque profits. « deviner » est le mot, car personnellement je n'ai pas compris quelle pouvait être l'origine de ces profits (leur nature oui, bien sûr : financière). Mais peu importe, on comprend que le père va utiliser le neveu pour accroître (encore) sa fortune, et c'est tout ce qui compte pour la compréhension des rapports entre les personnages.

Entre temps, à la faveur de la consolation du deuil, les deux jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre, et se promettent en mariage.

Mais on doit se séparer car il faut que le neveu remonte à Paris pour régler les affaires de feu son père, négocier avec les créanciers, etc, selon les indications et directives du tonnelier. La séparation est déchirante mais on promet de se retrouver dans un an et de se marier.

Le tonnelier continue à envoyer son notaire à Paris pour négocier avec les créanciers du neveu. On rembourse une partie des créances, et on promet le solde pour une échéance « lointaine ». Au bout de quelques années on annonce aux créanciers que le neveu a fait fortune aux Amériques et qu'il pourra solder les créances de son père.

Lorsque le neveu rentre des Amériques, avec sa fortune, il n'a pas oublié Eugénie, mais il n'est plus du tout question pour lui de l'épouser. Il lui écrit une lettre de rupture déchirante, qui plonge la jeune fille dans un chagrin sans nom.

Apprenant que le neveu est rentré des Amériques, le tonnelier envoie son notaire le rencontrer à Paris, afin de régler les créances. le neveu l'envoie promener en disant qu'il a d'autres chats à fouetter que de régler les créances d'un lointain père défunt.

La jeune fille va prendre le voile, au grand dam du tonnelier, désolé de ne pouvoir donner une riche héritière.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/397
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