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Une histoire vraiment touchante! On en veut à Honorine quand le comte Octave entame les révélations poignantes sur sa vie conjugale, mais qu'on se démaille toute l'histoire sous la plume troublante De Balzac qui creuse un peu plus avec la psychologie de ses personnages, on en vient à s'attacher à l'héroïne. Sous les faiblesses de sa féminité, se cache une femme brave qui assume pleinement les conséquences de sa folie de jeunesse. Sous la légèreté de son être, se cache une âme broyée par sa conscience...
Un tout petit roman mais émouvant! le père Balzac s'est essayé à mettre du Zola dans son Honorine!
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Plus habituée au longs romans De Balzac, dont le rythme varie au gré des descriptions, je découvre avec plaisir ses courts romans/nouvelles, beaucoup plus dynamiques comme Honorine.
Une construction qui m'a fait penser à des poupées russes.
Balzac raconte une histoire, le personnage principal nous raconte son histoire dans laquelle l'homme qui tient une place importante nous raconte, à son tour, son histoire.
Un récit, dans le récit, dans le récit...
Un thème classique et original à la fois. Une histoire de couple pour laquelle on nous présente, aussi, cette fois, le point de vue du mari.
Mais, une histoire bien triste, encore une fois.
A retrouver en PDF sur :
https://beq.ebooksgratuits.com/balzac/
comme 89 autres Balzac
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Honorine ou le récit d'un amour dramatique, celui du "désaccord entre deux natures également nobles " nous dit Balzac :
Elle, Honorine, beauté céleste qui en aima un autre que son mari, que cet autre abandonna et que sa nature empêcha de se remettre de ce malheur : "Après m'être livrée tout entière, que suis-je? le rebut d'une fête."
Lui, son mari qu'elle se refuse de revoir, éperdu d'un amour désespéré mais continuant de veiller en cachette pendant de longues années au bien-être matériel de sa femme.
Les retrouvailles qui auront finalement lieu ne combleront pas le gouffre qui les sépare.

La mise en exergue par le biais du récit dans le récit de ces deux personnages tragiques fait tout le sel de ce roman, dont j'ai cependant apprécié qu'il soit très court, l'ayant ressenti beaucoup moins puissant que d'autres opus De Balzac.
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La lecture d'Honorine a imprimé dans ma mémoire un souvenir très positif. J'y ai retrouvé tout l'art De Balzac pour dépeindre les grandes tragédies.
Avec sensibilité, art, puissance et intelligence, il conte les tourments de son héroïne. Chacun des personnages a vu sa psychologie travaillée avec un rare talent et Balzac se montre dans ce texte un grand peintre des passions humaines.
Ce court roman a eu sur moi un effet puissant ; et j'ai été entraîné pendant quelques heures dans les aventures d'Honorine et de son mari.
Le souffle de ce roman, sensible, épique et intimiste à la fois, m'a emporté. Les émotions des différents personnages m'ont été sensibles.
Un joli texte !
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Encore une fois, ma lecture dans l'ordre et in extenso de la Comédie humaine me fait découvrir un livre peu connu d'Honoré de Balzac… Entre longue nouvelle et court roman, Honorine est l'histoire d'une femme adultère que son mari n'a jamais cessé d'aimer et le récit d'une vaste entreprise visant à la ramener au domicile conjugal.

Balzac renoue ici avec le récit fait par l'un des personnages d'évènements passés dont la relation tend à soutenir une thèse défendue entre gens du monde : « en parlant littérature, on parla de l'éternel fonds de boutique de la république des lettres : la faute de la femme ! Et l'on se trouva bientôt en présence de deux opinions : qui, de la femme ou de l'homme, avait tort dans la faute de la femme ? »…
Le Consul général de France à Gênes, Maurice de l'Hostal , reçoit quelques hôtes de marque et se met en devoir de leur raconter un épisode de sa vie qui a marqué sa jeunesse... le comte Octave de Bauvan a été quitté par sa femme, Honorine, pour un amant avec lequel elle a brièvement connu la passion et la volupté et dont elle a eu un enfant. Abandonnée à son tour, son enfant décédé, elle vit en recluse dans une maison modeste et gagne sa vie en fabriquant des fleurs artificielles, sans savoir que son mari qui lui a pardonné et qui reste profondément amoureux d'elle, n'a cessé de tout organiser dans l'ombre pour lui faciliter la vie.
L'essentiel de la nouvelle va être consacré au récit du stratagème imaginé par le mari avec l'aide de son jeune secrétaire, Maurice de l'Hostal, pour déjouer l'hostilité de sa femme à son égard et favoriser leur réconciliation.
Si l'ensemble fonctionne plutôt bien, Maurice va devoir s'éloigner définitivement en se lançant dans la carrière diplomatique et en épousant une riche héritière, car il a entretemps succombé au charme d'Honorine… Il n'est pas anodin qu'il demande à son épouse, étrangement prénommée Onorina, d'aller voir leurs enfants, le temps de son récit…

Dans ce livre, Balzac met à l'honneur le point de vue féminin, entre son héroïne principale dont l'histoire nous est contée, et les trois femmes présentes, l'ambassadrice, la consulesse et Camille Maupin. Ces femmes censées naturellement être irréprochables, se révèlent impitoyables pour les femmes. L'épouse du narrateur a été éloignée durant son récit mais tout porte à croire qu'elle l'a entendu…
Honorine devient un personnage tragique partagée entre la passion et l'honneur. L'auteur n'hésite pas à donner des détails sur l'aventure qu'elle a vécue avec son amant, sa découverte de la sensualité et de la volupté, sur la maladresse de son mari qui n'a pas su s'y prendre avec elle ; puis le sens de l'honneur reprend le dessus, provoquant d'abord sa réclusion volontaire puis son retour au foyer conjugal. Elle provoque aussi la pitié de Maurice et de ceux qui la côtoient et se fait horreur à elle-même… Tous les moteurs de la tragédie, au sens classique, nous sont donc donnés à lire. Si Camille Maupin la qualifie de « grande âme », c'est qu'elle lui accorde un caractère sublime, accentué par son rapport avec les fleurs et la vie recluse.
J'ai également trouvé intéressant le mea culpa du mari, qui se rend bien compte qu'il a quelque chose à se reprocher vis à vis de sa jeune épouse, à une époque où nombre de mariages étaient arrangés : « j'ai compris que j'avais fait de ma femme une poésie dont je jouissais avec tant d'ivresse que je croyais mon ivresse partagée. Ah ! […] un amour sans discernement est, chez un mari, une faute qui peut préparer tous les crimes d'une femme ! J'avais probablement laissé sans emploi les forces de cette enfant, chérie comme une enfant ; je l'ai peut-être fatiguée de mon amour avant que l'heure de l'amour eût sonné pour elle ! ». de même, les hommes invités donnent l'impression qu'ils essayent de prouver qu'il peut rester des vertus à une femme après sa faute.

Honorine est un chant d'amour désespéré « qui procède de la tête, du coeur et des sens ». Malgré les bonnes dispositions du mari trompé, le repentir de l'épouse coupable, l'amitié sans faille et la loyauté du secrétaire… le dénouement (que je ne dévoilerai pas) sonne comme un glas ; heureusement, Balzac a laissé Camille Maupin, connue également sous le nom de Melle des Touches, conclure et la pensée de cette femme libre déjà rencontrée dans Béatrix recadre le débat dans les limites de la vie décrite dans les Scènes de la vie privée, hors de toutes dérives moralisatrices….
Encore une fois, une belle surprise. Je ne le redirai jamais assez : lisons, relisons Balzac.
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Je crois que Balzac n'est pas pour moi...
Je suis restée sur deux déceptions de lycée avec le père goriot et Eugénie Grandet qui m'auraient fait mourir d'ennui à l'âge de 16 ans.
Et cette fois ci, j'essaye à nouveau car les années ont passé et je me dis qu'il faut m'enlever ce cliché de la tête.
Eh bien,  c'est perdu car avec Honorine, ce n'est toujours pas ça, ma lecture m'a paru inintéressante, l'écriture m'ennuie profondément et j'ai franchement l'impression de lire des lignes et des lignes pour rien.
Je ne comprends pas cet effet de lourdeur pour lequel je n'accroche pas et qui fait que j'ai plus qu'envie de refermer ce livre.
Je m'arrête là car mon avis est loin d'être convaincant donc passons notre chemin...
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Une longue nouvelle De Balzac qui met en scène, encore une fois, un personnage féminin très fort... Lorsque le comte Octave nous narre et raconte son histoire d'amour avec Honorine, le lecteur peut bien vite la juger, se la représentant comme une femme faible ayant succombé aux charmes d'une passion dévastatrice. Mais plus les fils de l'histoire se dénoue, plus nous nous prenons d'affection pour cette fille, qui goutte que goutte, aura à lutter contre ses démons, ses regrets, ses remords et de sa folie de jeunesse. Une femme dont le poids de la vie pèse sur ses frêles épaules, mais qui assumera, malgré tout, les conséquences de ses gestes.... Une histoire d'amour et de vie bien triste mais magnifiquement écrite.
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Magnifique récit dans le récit dans le récit, est-ce donc cela qu'on appel réception? Car oui, Balzac n'est ici pas avare en aliment pour l'esprit !

Que d'ingéniosité, de malices et d'humour entremêlés avec brio ! On retrouve les hommes vertueux que nous avons déjà rencontré et que nous aimons (Sérizy, Granville) et nous focalisons sur leur ami, le comte Octave. Chacun à leur façon souffrent en amour et peut-être est-ce cela qui les poussent si vitalement à travailler ardemment. Seul salut pour des vies tourmentés par leurs femmes?

On suit cette entourloupe conjugale entre le comte Octave et sa femme avec intérêt d'autant plus qu'il y a du tragique, du brutal et du désespoir qui alimente cette relation. Toutes les questions difficiles sont abordées et traitées consciencieusement par Balzac : Mariage, Adultère, Mort de l'enfant, Deuil, Solitude, Honte … Car oui, point ici de fin heureuse, point de lumière dans l'obscurité, point de légèreté qui ne laisse un goût amer en retour. Et pourtant, que de brio, que de richesse d'argumentation, quelle flamboyante écriture d'un Balzac époustouflant!

Véritable chef-d'oeuvre à lire absolument, d'une agréable modernité Balzac nous fait sentir la douleur d'une femme coupable, mais surtout d'une femme brisée par la perte de son enfant; condamnée non pas à ne plus aimer, mais condamnée à être vide de tout amour.

Quelle tragique fin pour notre Honorine, véritable modèle de courage. Jusqu'au bout elle épuisa toute l'énergie de vertus héroïques de la femme à remplir son devoir et conserver sa liberté!

Lucrèce a écrit avec son sang et son poignard le premier mot de la charte des femmes : Liberté !
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Mon regard est celui d'une lectrice féministe du XXIème siècle, ce ne peut être la vision d'un contemporain De Balzac...
Oui, le comte est touchant au premier abord dans ses tentatives pour reconquérir sa femme, on plaint son désespoir immense. Mais plus le récit avance, plus on se rend compte qu'on le qualifierait aujourd'hui de pervers narcissique : sept ans après, il désire toujours sa femme avec ardeur, il la suit la nuit, il guette devant ses fenêtres... Ce n'est pas du romantisme, mais du harcèlement.
Car si sous Honorine, sous son regard, est d'abord décrite comme une femme infidèle, je me suis dit qu'elle avait raison de fuir cet homme étouffant. Honorine est un très beau personnage, même si là encore elle n'est pas l'héroïne, on ne voit pas toutes ses pensées intérieures, elles nous sont médiatisées par des hommes. C'est une femme qui veut être libre, à l'image de Lucrèce qu'elle évoque plusieurs fois. Elle choisit elle-même de travailler - ce qui est très novateur pour le XIXème siècle. Balzac livre cependant ici des réflexions de son époque sur le travail des femmes, qui ne peut être qu'un travail délicat, patient... Les femmes ne travaillent pas, elles font de l'art.
Honorine revendique en tout cas de ne dépendre de personne, et surtout pas d'un homme. Elle revendique de ne pas s'épanouir dans la maternité, et veut que ce soit un choix, non une contrainte.
Un très beau texte, émouvant, très bien écrit, mais qu'il faut lire en écoutant la voix d'Honorine, pas celle du comte.
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Honorine est l'histoire, absolument sublime, d'une femme qui, malgré les chagrins qui l'habitent, se croit libre et indépendante – elle ne dispose en fait que de la parcelle de liberté que la société (incarnée ici par l'époux et par l'Église) a bien voulu lui octroyer –, et de son mari, dont l'amour et le désir physique sont devenus au fil du temps une véritable obsession (à moins qu'il en ait toujours été ainsi et que ce soit justement pour cette raison que sa femme l'a fui…)
Impossible d'en dire plus sur ce très cours roman (ou cette longue nouvelle) sans en dire beaucoup trop et déflorer ainsi le dénouement. La revendication de liberté portée par Honorine, que son adultère semble paradoxalement avoir conduite aux sommets de la droiture et de l'intégrité, est d'une modernité tout à fait remarquable pour un texte écrit en 1843.
Curieux qu'un tel bijou ne soit pas plus connu…
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