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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Contrat de mariage d'Honoré de Balzac est une réflexion sur le mariage et ses conséquences, mais du point de vue masculin et surtout administratif cette fois.
Le comte Paul de Manerville, après une carrière de diplomate en Europe, retourne dans sa région natale, à Bordeaux, avec l'intention de se marier et de mener une vie de gentilhomme, ce que lui déconseille vivement son ami, le Marquis Henri de Marsay, persuadé que la vie de garçon n'a que des avantages.
Paul est un beau parti, une sorte de dandy, et quand il tombe amoureux de Nathalie Évangelista, la mère de cette dernière, qui a déjà dépensé l'héritage de sa fille, va tout tenter pour mettre la main sur la fortune du comte, surnommé Fleur de Pois, à cause de ses manières très parisiennes. C'est sans compter sur le dévouement du vieux notaire de la famille Manerville qui fera tout pour protéger les intérêts de Paul…

Le début du texte est, pour l'essentiel, constitué de conversations entre Paul de Manerville et Henri de Marsay sur la nécessité ou non de se marier. Les points de vue masculins en disent long sur la place de la femme dans la société du XIXème siècle. Balzac lui-même présente ces passages comme " une introduction à l'oeuvre, uniquement destinée à retracer la grande comédie qui précède toute vie conjugale […], scène […] négligée par les auteurs dramatiques, quoiqu'elle offre des ressources neuves à leur verve ". En effet, le sujet de ce roman est bien " la discussion à laquelle donnent lieu les contrats de mariage dans toutes les familles, nobles ou bourgeoises : car les passions humaines sont aussi vigoureusement agitées par de petits que par de grands intérêts ". L'auteur s'adresse à des lecteurs familiers de telles démarches qui, contrairement à nous aujourd'hui, ne seront pas dépaysés : " ces comédies jouées par-devant notaire ressemblent toutes plus ou moins à celle-ci, dont l'intérêt sera donc moins dans les pages de ce livre que dans le souvenir des gens mariés ".
À partir de là, les deux notaires sont mis en avant car " ces condottieri matrimoniaux qui s'allaient battre pour leurs clients, et dont les forces personnelles devenaient si décisives en cette solennelle rencontre, les deux notaires représentaient les anciennes et les nouvelles moeurs, l'ancien et le nouveau notariat ". Certains passages deviennent alors très techniques et un peu ennuyeux ; il y est question de rentes, de placements, de majorats, de tutelles, de valeurs, de donations, de constitutions de dots…
Mais Balzac ne laisse pas le lecteur s'ennuyer : cinq ans passent et la " conclusion " de cette scène de la vie privée nous est offerte. le mariage est resté sans enfant, la jeune épouse a ruiné son mari… L'auteur oppose les mariages d'amour où la femme reste un " instrument de plaisir " aux mariages de raison où, faisant et élevant des enfants, elle devient " l'honneur et la vertu de la maison ". Dans cette société où le paraître régente tout, les commentaires vont bon train et la réputation du comte de Manerville se retrouve bien vite malmenée : " - Oui, ma chère, celui qui a épousé mademoiselle Evangélista. le voici ruiné, sans sou ni maille, allant aux Indes pour y chercher la pie au nid. - Mais comment s'est-il ruiné ? Il était si riche ! - Paris, les femmes, la Bourse, le jeu, le luxe... ".
Fort de ses opinions royalistes et de sa foi en la famille, Balzac qualifie cette histoire d'" immense désastre " tel celui qui frappa Napoléon à Waterloo.

Même si je dois reconnaître que ma lecture de ce Contrat de mariage a été un peu laborieuse, j'ai pris plaisir à y retrouver des personnages déjà rencontrés dans La Comédie humaine, notamment Henri de Marsay et ses fines analyses, une discrète allusion à l'usurier Gobseck
Balzac démonte avec virtuosité l'échafaudage notarial ingénieusement construit pour éviter la ruine de son protégé, Madame Évangélista se révélant redoutable dans ses manoeuvres, et j'avoue que je ne m'attendais pas à cette fin-là. Les personnages sont laissés en suspens, les choses peuvent encore changer, d'autres manigances étant à l'oeuvre.
Encore un Balzac à exhumer, à redécouvrir !
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Curieux ce mariage d'Evangélista et de Paul de Manerville. Les deux tourtereaux semblent s'aimer à la folie mais le notaire de famille des MANERVILLE sent l'arnaque. Aussi un contrat en béton s'élabore afin de protéger le patrimoine du mari. le mariage a donc bien lieu mais il ne faudra que cinq ans pour mener le couple à la ruine.

Pas vraiment du Balzac grand crû mais une fois encore des débats d'argent, de rentes, de placements. le monde de la finance dépeint à la sauce du dix huitième siècle.

Le Contrat de mariage, sous son titre initial La Fleur des pois a été imaginé, écrit, composé, corrigé, imprimé et mis en vente entre août et novembre 1835.
Après remodelage, fusion et correction la version originale apparaît la même année chez Béchet. Un épisode de l'histoire "LES DEUX NOTAIRES" est extrait pour publication indépendante.
La troisième édition chez Furne en 1842 englobe l'édition originale dans LA COMEDIE HUMAINE avec très peu de modifications comparé au texte de Béchet 1835.

Lieu de l'intrigue Bordeaux, puis Paris

Personnages

– Comtesse Natalie de MANERVILLE (née Évangélista) : « un petit crocodile habillée en femme » ; si elle ne touche pas l'héritage de son père, elle a hérité de la duplicité de sa mère.

– Comte Paul de MANERVILLE : un ancien du collège de Vendôme, époux de Natalie, « un homme élégant mais pas un homme à la mode », surnommé La Fleur des Pois, surnom difficile à porter, qui fournit le titre original du roman. Fils unique, il dilapide la fortune de sa famille. Il prend le pseudonyme de M. Camille lorsque, ruiné, il s'embarque pour les Indes

– Marquis Henri de MARSAY : fils naturel de Lord Dudley ; il joue ici plus que les utilités, il intervient efficacement. C'est l'année (1827) de ses débuts en politique. Et il appartient aussi, comme madame Évangélista, à l'illustre maison de Casa-Réal.









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