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sur 4528 notes
LRoman paru en 1831, un des premiers de l'auteur, appartenant à la Comédie humaine, puis inaugurant les Études philosophiques. Il se présente comme une sorte de conte moral, oeuvre de fiction mi-réaliste, mi-fantastique.

Raphaël est un jeune aristocrate ruiné qui songe au suicide en arpentant les rues, les ponts, les quais de Paris, quand il pénètre chez un antiquaire dont les objets exposés sont l'occasion pour l'auteur de mille descriptions d'antiquités, somptueuses ou fastidieuses - c'est selon -, et quand son regard s'arrête sur la Peau de Chagrin, peau d'onagre qui a la propriété de rétrécir quand elle exauce un désir à son détenteur, jusqu'à disparaître en même temps que lui, quand son charme est épuisé. Raphaël acquiert cet objet malgré malgré la menace que fait peser sur lui le déterminisme de ce talisman diabolique.
Raphaël revit. À l'occasion d'une réception donnée par le banquier Taillefer, à laquelle il est convié par des amis rencontrés par hasard, il s'adonne à des plaisirs sensuels avec des courtisanes et à des joutes politiques et intellectuelles propres au parisianisme.
Décidé à vivre pauvrement et à écrire l'oeuvre qu'il se met à élaborer, il s'installe dans une chambre chez une logeuse dont la fille, Pauline, se prend d'amitié pour lui. Émoustillé par Rastignac, Raphaël plonge dans l'univers du tout-Paris, rencontre la comtesse Foedora et en tombe follement amoureux. ils sont très proches l'un de l'autre, mais il ne peut la séduire. Éconduit par cette femme sans coeur, manipulatrice, glaciale, qui a renoncé à la passion et à toute sensualité, il se laisse aiguiller par Rastignac et se livre à la débauche.
Ayant eu recours à la peau de chagrin, il hérite d'un oncle et devient très riche, retrouve Pauline, formule un voeu pour aider un de ses anciens professeurs, un autre pour épouser la jeune femme. La Peau rétrécit inexorablement. Raphaël se confine, à Paris puis dans une station thermale, puis dans un hameau en Auvergne. Mais il ne peut se débarrasser de la Peau de chagrin qui finira par le réduire à néant.

Émaillé de nombreuses descriptions que Balzac affectionne tout particulièrement et qui façonnent l'atmosphère dans laquelle évoluent les situations et les personnages, ce roman est également truffé de thèses, d'assertions, de réflexions philosophiques, de considérations morales ou psychologisantes qui conditionnent les actes des protagonistes, leur donnent de la consistance, ou justifient leurs comportements.
Peau de chagrin, un roman philosophique ? Nombreuses sont les observations qui donnent à réfléchir, parfois pertinentes, parfois sentencieuses. « Comment vivre ? » Faut-il “vouloir“ quand ça risque de nous brûler, “pouvoir“ quand ça nous détruit, alors que “savoir“ est le seul champ d'action qui nous libère des passions et de l'excès d'énergie dépensée ? Vaut-il mieux une vie brève et fondée sur la jouissance ou une vie longue et ascétique ? La première option semble être partagée par Raphaël du moins au début, avant que n'approche l'inéluctable, la fin, l'épilogue de toute vie. D'autre part, quelle place accorder au doute, au scepticisme, celui qu'exprime un des médecins qui se penche sur le cas Raphaël ? À ce propos, Balzac semble bien toucher du doigt ce qui relie le psychisme (avec les mots de son temps) et le corps (le coeur, l'épigastre) : faut-il chercher la cause du mal dans « les entrailles de l'âme ou dans celles du corps ? » Ou se résigner « au jeu naturel des organes », comme le préconisait l'antiquaire qui avait fourni à Raphaël la peau de chagrin ? Enfin, que dire d'une société présentée comme aspirée par une tendance à la déliquescence, une société qui n'est plus cimentée par une communauté de foi, de conviction, de promesse ?
Que reste-t-il du roman dans cette Peau de chagrin matière à réflexions multiples, parfois théoriques ? Balzac campe des personnages vivants, bien articulés, faits de chair et d'intentions variées, de situations parfaitement campées, d'intrigues savamment amenées, d'un dénouement tout à fait crédible.
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un pacte avec le diable sur la vie- au final, que doit-t-elle être ?
sublime questionnement, et emblématique, du " FAUST" de GOETHE se rapprochant de sa thématique existentielle, cette dernière plus nuancée
A penser
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Ah voilà enfin ce que j'attendais avec Balzac ! le retour d'un coup de coeur !
Car après la grande déception qu'a été pour moi le médecin de campagne, je me suis lancée dans La peau de chagrin, un peu stressée à l'idée de retrouver les mêmes ingrédients qui avaient rendu ma précédente lecture presque indigeste. Alors maintenant que je l'ai terminé, je suis plus que ravie de pouvoir dire que cette fois j'ai adoré ma lecture et que j'y ai pris un très grand plaisir.
Le style Balzac, comme nous le savons tous, est si unique, si singulier, que tenter de le décrire ici serait peine perdue, mais ce que je peux dire pour ce roman c'est que la forme s'est merveilleusement bien conjuguée avec le fond. J'ai été transportée par la formidable narration ; au premier abord lourde et profonde mais finalement légère et précise, grâce à laquelle on pénètre la vie, les pensées, les tribulations de Raphaël.
Ce jeune homme mélancolique et rêveur à souhait, qui le soir où il veut mettre fin à sa vie trouve chez un antiquaire une peau magique qui a le pouvoir d'exaucer tous les souhaits. Mais qu'on ne s'y trompe pas, bien que parfois catégorisé comme fantastique, le roman ne tourne pas seulement autour surnaturel, mais au contraire reste bien ancré dans le réel. On parcourt les affres des désirs humains, leurs conséquences et surtout leur sens (ou non). On observe le pouvoir du coeur, de la volonté et de la fatalité imposée à soi même. La multitude de thèmes abordés rend ce livre absolument indispensable à lire au moins une fois dans sa vie, que l'on soit mélancolique ou non, penseur ou non, philosophe ou non.
Et puis je crois qu'au final je me suis beaucoup attachée à Raphaël et Pauline et à leur belle histoire d'amour.
Bref, quel merveilleux roman, quelle belle et triste traversée à travers la vie.
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Après avoir lu plusieurs Balzac, mon choix s'était porté sur La peau de chagrin pour retrouver le personnage de Rastignac que j'avais beaucoup aimé dans le Père Goriot.
J'ai eu quelques craintes en prenant conscience que l'on n'était pas pleinement dans le réalisme, et qu'il y avait du fantastique.
Finalement, comme dans le médecin de campagne, j'ai en réalité été déçue par le fait qu'il y ait tant de philosophie.
Après, d'une part, c'est intéressant et d'autre part à quoi pouvais-je m'attendre avec une oeuvre classée dans les Études philosophiques...
Pour autant, et par rapport au Médecin de campagne, dans La Peau de chagrin, les réflexions philosophiques prennent moins le pas sur l'histoire, histoire que j'ai bien appréciée.
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Un classique scolaire (il fut un temps peut être encore maintenant) ;lecture intemporelle pour qui aime les belles écritures.
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un incontournable étudié partiellement au collège, je pense que j'étais alors bien trop jeune pour appréhender une telle lecture, alors j'ai voulu le voir avec mes yeux d'adulte mais comme j'en ressors déçue, trop long, trop de descriptions pas assez de rythme
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J'ai aimé relire ce grand classique de la littérature française, dont j'avais oublié les détails et l'intrigue, et dont ma cervelle de collégienne n'avait pas intégré la moitié des messages. Comme quoi, relire ses classiques a du bon, et on redécouvre les chefs d'oeuvres, et leurs sens, sans doute trop confus pour des élèves de 5ème. Ici ce que j'ai retenu, ce sont les recherches vaines de richesses et de "noms" dans la société, quand à deux pas, près de sa miséreuse chambre louée, quelqu'un vous aime vraiment, et fait tout pour vous. Raphaël, Pauline, ou l'amour avec un grand A. Les sentiments humains et les valeurs universelles chères à Balzac y sont toujours présents, servis avec un style toujours aussi délicieux.
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Luxe et luxure auront notre peau : quel chagrin !
Et les sentiments les plus beaux n'y peuvent rien.
L'envie qui rôde et ronge détruit le souverain bien :
Ce bonheur qui loge au coeur de l'être humain.
Qui ferait par l'amour tisser un souverain lien
Nous connaître en égaux, en amant, en frères, en voisins,
Reste un horizon trop haut, tel sera le destin
D'une espèce que les feux de la renommée a éteint
En son âme les vertus, et pousse ses deux mains
A ne vouloir que l'or… C'est vivre pour rien.
Raphaël porte nom d'ange, mais chutera sans fin
Il a même nom d'empereur, d'amour : Valentin.
Mais succombe encore, au vice, aux catins.
Pauline, elle, est parfaite, lui sacrifierait main
Bras, tête, et même avec entrain
Pour celui qu'elle adore et qui ne la voit point
Tout occupé de lui comme tous ceux qui sans fin
Ne sont que pour paraître et mangent sans faim,
Jamais rassasiés car jamais n'ont atteint
Les limites d'envies qui puisent toujours plus loin.
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Je devais lire depuis un moment déjà ce grand classique de la littérature - voilà qui est fait ! Je n'avais lu aucun Balzac avant cela, mais m'attendais à un style assez lourd, puisque le bonhomme est connu pour cela. Je dois confesser avoir parfois baillé à m'en décrocher la mâchoire, notamment dans cette longue, trèèèèès longue scène de banquet/fête de l'extrême, où clairement l'auteur se fait plaisir. Mais je dois aussi avouer que l'histoire m'a interpelé, tant dans le fond que dans la forme. J'y ai retrouvé un peu de l'impertinence d'Oscar Wilde et de son portrait de Dorian Gray, à la fois dans le pacte Faustien, mais aussi dans les réflexions sur le plaisir, le désir et la vie... Et une certaine forme d'humour caustique derrière tout cela.
Le style étant assez lourd, il y a finalement peu d'événements ; la première partie est longuette, il s'agit très clairement de la mise en place. La suite est un peu plus rythmé, et nous sentons rapidement que nous nous dirigeons vers un dénouement implacable.
Clairement, cette histoire m'a fait grand effet : les réflexions sur la vie et le désir, la moralité, l'implacable destin du propriétaire de la peau, cet objet véritablement diabolique... mais aussi toujours cette question que l'on se pose dans pareil cas "Et moi, qu'aurais-je fait à sa place ?!"
Pas de happy end possible, mais une belle leçon de vie, qui fait toutefois froid dans le dos. Ne sommes nous que des êtres qui désirent sans en avoir conscience, à longueur de temps ?!
Bref, un roman qui me marquera pour toujours.
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lu et relu...
Je redécouvre en littérature audio ; autre plaisir.
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