Le cousin
Pons est un vieil homme tout simple. Il aime la bonne nourriture, c'est là son péché mignon et se laisse inviter par sa famille éloignée. Il sait quand planifier ses visites, il sait aussi se montrer un convive discret qui ne dérange personne. Hélas un jour, quelques commentaires le vexent et il décide de stopper ses relations avec sa famille. Il se lie d'amitié avec un vieil allemand célibataire lui aussi, et décident d'habiter ensemble.
Le cousin
Pons a toujours été collectionneur, son musée comporte des pièces de grande valeur. Sa famille et son voisinage se rendent compte de l'intérêt des ces oeuvres. Commence lors une guerre d'usure où la fausseté, le mensonge et la vilenie s'entrecroisent.
PERSONNAGES
Le cousin
Pons : Cousin germain de la première épouse de monsieur Camusot, le riche marchand de soierie,
Pons, devient le cousin pauvre pris en amitié par la tribu des Camusot et notamment par le président Camusot. Cette affection n'est pas partagée par son épouse, la présidente Camusot, née
Thirion et qui exècre le petit cousin de son mari.
Pons, bonne âme timide et naïf devient rapidement son souffre-douleur. Les railleries de madame de Manerville envers
Pons sont connues de toute la maison et de son personnel et le mépris qui lui est témoigné est général.
L'agonie du vieillard commence après l'échec des projets de mariage de
Cécile, la fille des Camusot, avec un riche banquier. La présidente impute cet échec à
Pons et le bannit de sa société et du monde. Déshonoré et humilié, il est la honte de toute une société – l'organisme du vieillard ne résiste pas à cette attaque et il tombe malade.
Son état de mortification ne lui permet pas de quitter le lit.
Dès ce moment, il est livré par la force des choses à la rapacité des natures cupides qui se groupent autour de son lit, et qui, dans l'histoire, ont pour instruments les passions les plus virulentes : celle d'un collectionneur de tableaux d'art, l'avidité de l'avocat Fraisier, la vénalité de l'auvergnat Rémonencq capable de tout pour s'enrichir, les rêves d'ambition et de notoriété nourris par le docteur Poulain, le souhait de la concierge d'hériter de son locataire, le désir pour la présidente d'hériter de ce cousin pour bien marier
Cécile.
Le seul ami de
Pons est le pianiste Schmucke qui n'est autre qu'un deuxième
Pons. Il ne sera pas à armes égales pour lutter contre la bande des loups cerviers.
Schmucke : Professeur de piano et ami de
Pons. Leur connaissance date de 1834 lors d'une distribution de prix. Réciproquement confidents et très complémentaires sont des frères l'un pour l'autre – une particularité toutefois : Schmucke est aussi distrait que
Pons est attentif. Pianiste allemand, Schmucke, à l'instar de son ami
Pons, est tout coeur et naïveté. Cette naïveté ajoutée à sa bonne âme, l'empêcheront de voir les ennemis qui gravitent autour de
Pons et dont il sera lui-même la dupe.
Amélie Camusot : Madame de Marville est l'épouse du président Camusot, le petit cousin de
Pons.
Fille des sieur et dame
Thirion, elle a hérité à leur mort de cent cinquante mille francs.
Petite femme sèche au front busqué et à la bouche rentrée, elle rêve d'une destinée glorieuse qui tarde à arriver pour son mari. Elle a du ressentiment envers son beau-père, l'ancien marchand droguiste et ancien président du tribunal de commerce, qui est devenu député, ministre, comte et pair – elle ne lui pardonne pas de s'être fait nommer, à la place de son fils, le député de son arrondissement.
Sa fortune modeste par rapport à celles des familles bourgeoises qui évoluent dans sa sphère sociale, constitue une blessure supplémentaire à son amour propre – notamment, du fait, que la dot de
Cécile, qui s'élève à cent mille francs est insuffisante pour la bien marier.
Cécile est toujours fille à 23 ans, et la présidente désespère de lui faire un beau mariage d'argent.
Femme de tête, aigrie, dont la domination est absolue au logis, elle arbore naturellement un air dédaigneux – elle se veut âpre et sèche pour obtenir, par la crainte, l'abnégation et la soumission de tous ceux qui ne se plient pas à ses désirs. Mordante à l'excès, elle exècre
Pons le cousin pauvre. Elle décharge ses frustrations sur le vieillard en qui elle trouve un bouc émissaire.
Cécile :
Fille unique du président et de la présidente de Marville, elle est l'icône et l'idole de sa mère qui lui concède tout. Elevée en enfant capricieuse et gâtée,
Cécile, ne peut espérer, trouver dans le monde un beau parti eut égard à sa dot modeste.
Pons, qui aime sa nièce, présente le banquier Fritz
Brunner à la famille comme futur mari de
Cécile. Un mariage est arrangé qui sera malheureusement annulé au grand désespoir de
Cécile et de sa famille. C'est là que le drame de l'histoire prend sa source.
Fritz
Brunner : Né à Francfort-sur-Mein, Fritz
Brunner est le fils d'une mère juive convertie et de Gédéon
Brunner, célèbre aubergiste. le jeune
Fritz perd sa mère à l'âge de douze ans. Il vit sous la tutelle de son père. La fortune léguée par sa mère est placée sous la surveillance de son oncle maternel Virlaz. le père se remarie et la nouvelle épouse prend le petit
Fritz en aversion. Ne pouvant avoir d'enfant, et jalouse de l'héritier de feu la belle madame
Brunner, elle devient une marâtre pour le jeune
Brunner.
Dispendieuse, la seconde madame
Brunner meurt après avoir ruiné l'aubergiste. Rejetant la faute de tous ses malheurs sur son fils, Gédéon renie
Fritz qui, jeune adulte, part retrouver son ami Wilhem à Strasbourg. Wilhem recueillera
Fritz à qui il offrira, outre son amitié, l'asile, l'entretien et la nourriture. de là, recommandés par
Graff, ancien premier garçon de Gédéon devenu maître de l'hôtel du Rhin, ils vont à
Paris, où
Fritz entre comme commis chez les frères Keller, banquiers. Wilhem, quant à lui, trouve une place en qualité de teneur de livres chez le frère de
Graff, célèbre tailleur. Il prend un deuxième engagement comme flûtiste dans l'orchestre dirigé par
Pons. Ces débuts dans la vie difficiles apprennent aux jeunes gens la valeur de la fortune, le sens de l'économie, le monde et la vie. A la mort de Gédéon
Brunner, un des fondateurs des chemins de fer badois, les bénéfices laissent quatre millions à son fils sans compter les biens immobiliers acquis par le père.
Fritz achète une maison de banque et fait partie des riches bourgeois.
Pons propose
Fritz à la Présidente Camusot comme parti pour sa fille. Après les premières entrevues d'usage, très prometteuses, entre les amants, des projets de mariage sont élaborés pour que la cérémonie se fasse dans les meilleurs délais. A quelques jours du mariage, un événement tragique vient annuler le mariage. Humiliée devant le monde, la présidente tient
Pons pour responsable de la situation. Elle met le vieil homme au ban de la société et le banni définitivement de sa maison.
Ce jugement constituera l'arrêt de mort du vieillard.
Le Président Camusot de Marville : Fils du riche marchand droguiste, ancien président du tribunal de commerce, député, ministre, comte et pair de
France. Président de Chambre à la Cour royale de
Paris, il est le seul vrai petit cousin de
Pons.
Petit homme gros, il est le fils du premier mariage de Camusot. La deuxième madame Camusot est une demoiselle Cardot qui aura également un fils. Camusot pour se distinguer de son père et de son frère du second lit, ajoute à son nom la terre de Marville dont il est propriétaire.
Madame Cibot : Ancienne écaillère du restaurant le Cadran Bleu et alors réputée pour sa beauté, elle épouse par amour Cibot …et de belle écaillère devient concierge de la maison dans laquelle sont logés
Pons et son ami Schmucke. Madame Cibot arrondira ses fins de mois, en devenant la « bonne fée du logis » des deux vieillards. En effet, elle s'occupe de leur ménage et de leurs repas et devient indispensable aux deux casse-noisettes. Avertie de la valeur de la collection d'art de
Pons, elle complotera avec Rémonencq, le docteur Poulain et l'avocat Fraisier, un plan machiavélique pour se faire coucher sur le testament du vieil homme malade et s'emparer, avec ses acolytes, de ses oeuvres d'art. Elle séquestrera le vieillard –sa malveillance et ses mauvais traitements précipiteront le vieil homme malade vers une mort certaine.
Elie Magus :
Riche marchand et collectionneur d'oeuvres d'art. Avare à l'instar de son ami feu
Gobseck, il a la passion des oeuvres les plus rares et les plus belles. Passionné tout autant que
Pons des belles oeuvres, il est en concurrence directe avec lui. Il profitera de l'état de faiblesse et d'amenuisement du vieillard pour s'emparer à vil prix, et avec l'aide de la Cibot, des plus belles toiles de
Pons.
Rémonencq : Ferrailleur-brocanteur, marchand de curiosités, Rémonencq est une personne avare et cupide. Il a recueilli sa soeur qui n'est autre que son esclave. Vivant tous deux de douze sous par jour, ces créatures vénales participeront activement au complot ourdi contre
Pons dans l'appropriation de ses collections.
Le docteur Poulain :
Petit médecin du quartier du Marais, il reste malgré ses compétences et son expérience un médecin sans clients, si ce n'est les misérables sans le sou qui vivent dans son périmètre. Ambitieux, il convoite la place de médecin-chef dans un ministère, un hôpital ou une prison. Avec son ami Fraisier, ils se font l'avocat du diable de la Cibot afin de toucher leur part du gâteau et voir ainsi la réalisation de toutes leurs convoitises.
Monsieur Fraisier :
Petit avocat véreux sans envergure, il est l'ami de collège du docteur Poulain et son complice. Fraisier est un personnage rusé et intelligent mais dont l'intelligence est employée à la malversation et à la friponnerie. Vénal, il jouera un double jeu entre la Cibot et la présidente de Marville, dont il se fera le conseiller, pour retirer un maximum d'argent de la mort de
Pons.