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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Madame Firmiani est une courte nouvelle, qu'on devine calibrée tout exprès pour une publication dans une revue, et c'est bien le cas. le récit fait des circonvolutions autour du personnage d'une femme en vue, belle et mystérieuse, dont la perfection même fait jaser dans le monde.

Dans une construction osée, Balzac présente la jeune femme, dont on ignore l'âge exact - a-t-elle seulement 25 ans ? 28 ans ? - de l'extérieur, par les propos que ses fréquentations pourraient émettre à son sujet. Il nous offre une vision goguenarde de cette société où tout est racontars, plus ou moins malveillants, mais toujours indiscrets, et s'offre le luxe de caractériser par le contenu de ces paroles rapportées le locuteur ou la locutrice, selon différentes catégories psycho-sociologiques. On ne peut qu'en rire ou admirer la puissance d'observation de l'auteur, et partager avec lui son amusement. C'est qu'il est drôle, le bougre !

Mais comme toujours, la sensibilité De Balzac combat son ironie, car c'est une histoire d'amour touchante qu'il nous conte, de celles qui devraient rester secrètes, et que nous ne connaîtrons qu'à cause de l'indiscrétion de tous, qui force presque la jeune femme à se justifier : non, elle n'a pas ruiné Octave du Camps, au contraire ; elle lui a permis de garder la tête haute et de s'en sortir par ses propres moyens, dans la gestion de la fortune douteuse de son père. Madame Firmiani, que tous condamnent par désoeuvrement et pur esprit de médisance, nous donne haut la main une leçon d'amour et de probité.

J'ai passé un excellent moment avec Balzac, dans une complicité inaccoutumée, au travers d'un récit marqué par la finesse de l'exploration psychologique, toujours servie par cette plume virtuose, qu'on n'imagine pas caler ni manquer de carburant. Balzac s'y montre autant à l'aise comme conteur que comme moraliste.
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Ainsi, vous eussiez demandé à un sujet appartenant au genre des Positifs : — Connaissez-vous madame Firmiani ? cet homme vous eût traduit madame Firmiani par l'inventaire suivant : — Un grand hôtel situé rue du Bac, des salons bien meublés, de beaux tableaux, cent bonnes mille livres de rente, et un mari, jadis receveur-général dans le département de Montenotte. »
Madame Firmiani.

> Télécharger le mp3 (Clic-droit, « Enregistrer sous… »)



Les donneurs de voix ayant participé au projet :

Carole Bassani-Adibzadeh ;
Alexandre Khazal
et Gilles-Claude Thériault.


> Extrait musical :

Introduction et final :
Galdson, Choosing my life. Avec l'aimable autorisation de Galdson.


> Consulter la version texte de ce livre audio.

> Rechercher : 6. XIXe siècle, Nouvelles, Alexandre Khazal, Carole Bassani-Adibzadeh, Gilles-Claude Thériault, Honoré de Balzac, Projet collectif


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4 commentaires sur cette page. Ajoutez le vôtre !

pietre le 7 mars 2010

Très grand merci pour:
BALZAC, Honoré (de) – Madame Firmiani
Livre audio gratuit publié le 6 mars 2010.

Mais impossible de télécharger extrès et fichier.
Merci pour votre correction

Et encore milles merci pour se que vous faites.
Carole Bassani-Adibzadeh le 7 mars 2010

Cher Pietre,

le problème rencontré était certainement dû à un encombrement momentané du site.

J'espère qu'une nouvelle tentative vous permettra d'écouter l'enregistrement !

A très bientôt à nouveau !!!

Carole
Hakim le 23 avril 2013

merci c'est excellent j'ai adoré beaucoup cette nouvelle grâce a cette lecture magnifique…

encor merci Carol.
francis59 le 25 juin 2014

quelle sensibilité!
merci Carole pour cette lecture!
vous nous faites découvrir Balzac tel qu'il est!
a la fois simple et compliqué; ses récits prennent toujours une issue surprenante.
a vous entendre lire ce récit on croirait entendre Balzac! tellement vous aimez ce que vous lisez!
encore merci Carole!

Lien : http://www.litteratureaudio...
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Madame Firmiani est une courtisane. Elle a dépossédé Octave de sa fortune et son oncle est bien décidé de demander des comptes à cette femme à la réputation sulfureuse.
Lors de l'entretien qu'il a avec elle... il en va tout autrement !
Un des plus court texte de la comédie humaine mais aussi un des plus dense, la leçon est évidente. Balzac peut, comme tous les romantiques faire de belles histoires.
Des pages d'une grande beauté à l'apologie d'une dame... très émouvant.


« Il faut avoir étudié les petites révolutions d'une soirée dans un salon de Paris pour apprécier les nuances imperceptibles qui peuvent colorer un visage de femme et le changer. Il est un moment où, contente de sa parure, où se trouvant spirituelle, heureuse d'être admirée en se voyant la reine d'un salon plein d'hommes remarquables qui lui sourient, une Parisienne a la conscience de sa beauté, de sa grâce ; elle s'embellit alors de tous les regards qu'elle recueille et qui l'animent, mais dont les muets hommages sont reportés par de fins regards au bien-aimé. En ce moment, une femme est comme investie d'un pouvoir surnaturel et devient magicienne ; coquette à son insu, elle inspire involontairement l'amour qui l'enivre en secret, elle a des sourires et des regards qui fascinent. Si cet état, venu de l'âme, donne de l'attrait même aux laides, de quelle splendeur ne revêt-il pas une femme nativement élégante, aux formes distinguées, blanche, fraîche, aux yeux vifs, et surtout mise avec un goût avoué des artistes et de ses plus cruelles rivales ! Avez-vous, pour votre bonheur, rencontré quelque personne dont la voix harmonieuse imprime à la parole un charme également répandu dans ses manières, qui sait et parler et se taire, qui s'occupe de vous avec délicatesse, dont les mots sont heureusement choisis, ou dont le langage est pur ? »

« Chez elle, tout flatte la vue, et vous y respirez comme l'air d'une patrie. Cette femme est naturelle. En elle, jamais d'effort, elle n'affiche rien, ses sentiments sont simplement rendus, parce qu'ils sont vrais. Franche, elle sait n'offenser aucun amour-propre ; elle accepte les hommes comme Dieu les a faits, plaignant les gens vicieux, pardonnant aux défauts et aux ridicules, concevant tous les âges, et ne s'irritant de rien, parce qu'elle a le tact de tout prévoir. A la fois tendre et gaie, elle oblige avant de consoler. Vous l'aimez tant, que si cet ange fait une faute, vous vous sentez prêt à la justifier. Telle était madame Firmiani. Lorsque le vieux Bourbonne eut causé pendant un quart d'heure avec cette femme, assis près d'elle, son neveu fut absous. »

Paris, dans une période autour de l'année 1825
Personnages
Octave de Camps, jeune aristocrate
Madame Firmiani
Monsieur de Bourbonne, oncle d'Octave
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