Voici un roman
De Balzac très original.
Il y a renoncé à sa peinture critique de l'âme humaine et des groupes sociaux au profit d'un personnage allégorique, "
Séraphita", alias "Saraphitus", personnage androgyne, qui comme son nom l'indique est un ange en période probatoire sur terre avant de rejoindre l'amour divin. L'amour divin est une fusion qui n'a rien à faire de l'identité sexuée, l'amour divin est un processus alchimique qui transforme le plomb en or et les passions humaines en amour divin.
Il s'agit là d'une oeuvre à la fois spirituelle, religieuse et métaphysique. Il faut de solides notions philosophiques et d'histoire des religions pour comprendre ce roman qui n'en est pas un mais qui est bien plutôt un essai mystique sur ce qu'est l'amour, fondé sur les oeuvres du savant et théologien suédois Swedenborg (1688-1772).
Aussi n'ai-je pas tout compris.
Séraphita a été écrit en 1834,
le curé de village en 1839. Les deux oeuvres sont des oeuvres mystiques, mais la seconde est bien plus claire et moins hallucinée.
Balzac a donc eu des élans mystiques, et non pas seulement des talents d'observateur, certes génial, mais un rien sarcastique et en tous cas limité à la représentation des vices des sociétés humaines.
Cela complète la figure balzacienne, trop caricaturée comme étant lourde, terrienne, attachée à la bonne chère, à la quête d'objets déjà démodés lorsqu'il les chinais et aux excès en tous genres.
Cela contribue à sa grandeur.