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C'est un conte à ne pas mettre entre toutes les mains, car on y lit des viols conjugaux et de la zoophilie, ainsi que tout un tas d'horreurs innommables.
Je trouve le personnage d'Eugénie très passif et de fait pas très attachant. A la fin, bien sûr, elle aura un sursaut, car il faut qu'elle se libère par elle-même, mais, de fait, ça fait surfait, peu crédible.
Le « personnage » du chien noir Chasseur crée une présence mystérieuse et intéressante.
Barbiche est parfaitement ignoble et en même temps tellement caricatural que, là encore, je n'ai pas réussi à éprouver un sentiment, en l'occurrence de la détestation ou de la haine vu le bonhomme.
Je reconnais que l'autrice a su créer une ambiance sombre et des descriptions qui marient toutes les nuances de noir.
Au final, je n'ai pas été convaincue par ce récit.
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Avec" le chien noir", Lucie Baratte propose une réécriture gothique voire horrifique du conte de Barbe Bleue. La jeune princesse Eugénie, fille du terrible Roi Cruel, se voit donner en épouse au mystérieux Roi Barbiche. Ce dernier l'emmène sur une île lointaine et obscure où elle passera ses jours dans un château lugubre et angoissant. Alors qu'il doit s'absenter de longs mois, Barbiche lui confie la clé de la seule porte qu'elle ne doit pas ouvrir. Incitée par la curiosité et le machiavélique Lanterne, Eugénie brave l'interdit et découvre toute l'horreur de son époux et de l'univers qui l'entoure. Heureusement, elle peut compter sur l'amour de Chasseur, le chien noir qu'elle a sauvé à son arrivée sur l'île et qui n'est pas du tout celui qu'elle croyait.

J'ai trouvé cette lecture extrêmement immersive tant l'autrice respecte les codes du conte classique avec une écriture lyrique et un vocabulaire riche pour les descriptions. On retrouve principalement l'histoire de Barbe Bleue mais il y a aussi des références à la Belle au Bois Dormant ou à La Belle et la Bête. Ces célèbres références sont revisitées dans un cadre très sombre et violent où l'imagination de l'autrice foisonne pour nous faire frémir. Eugénie découvre un monde fait de cruauté, d'agressions physiques en tout genre et de sang. Certains passages peuvent heurter les âmes sensibles.
Ce roman est présenté comme une réécriture féministe de Barbe Bleue. Je serai là un peu plus nuancée. Certes, nous découvrons une jeune fille belle et timorée qui, face à l'horreur, mûrit, s'affirme jusqu'à se salir les mains elle-même mais cette transformation est cantonnée à quelques pages à la fin du roman. Je n'ai pas trouvé le côté féministe très évident.
Je resterai sur la réécriture de conte gothique qui pour moi est très réussie. J'ai beaucoup aimé me plonger dans cette lecture qui m'a inquiétée et fascinée tout du long.
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Ce livre nous plonge dans un conte oppressant et très dark. J'ai beaucoup aimé retrouver cette natation typique du conte et me laisser bercer par la magie impossible et improbable qui se trouve à chaque page.
La lecture est fluide et efficace. L'autrice nous plonge facilement dans son monde et l'oppression de celui-ci se fait parfaitement ressentir. Comme beaucoup de conte, j'ai trouvé le dénouement un peu trop simple.
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TW : viol, torture, meurtre, violences conjugales, infanticide

A la vue de ces Trigger Warning, le Chien Noir pourrait peut-être vous faire fuir et je suis la première étonnée à avoir tant apprécié cette oeuvre, moi qui suis d'habitude peu friande de telles violences. Je pense qu'un tel roman ne serait pas passer s'il avait été écrit par quelqu'un d'autre, mais Lucie Baratte a le talent pour surpasser ces horreurs et ne pas s'y enfermer. Elles ont un sens dans le récit, dans le parcours du personnage et ne se réduisent en rien en un simple torture porn. Soyez tout de même avertis avant de vous lancer dans cette lecture car ce conte noir peut être éprouvant.

J'ai lu le Chien Noir juste après La Compagnie des Loups et ce fut un choix judicieux tant la filiation entre les deux oeuvres est palpable. C'est une suite logique, un héritage qui a su reprendre l'essence gothique d'Angela Carter pour aller encore plus loin dans l'horreur. D'ailleurs, l'autrice dédie son roman à Carter et à Mme d'Aulnoy, autrice de contes injustement oubliées comme La Chatte Blanche et L'Oiseau Bleu. le mélange est bien là : le roman est à la fois un conte dans sa forme (le Il était une fois répété au début de chaque chapitre tel un refrain) et ses personnages, mais aussi un récit gothique dont il reprend les codes : la demeure isolée, la jeune fille en danger, l'étrange domestique, le mystérieux époux…

Le Chien Noir est un mélange entre Barbe-Bleue et La Belle et la Bête, l'histoire d'une adolescente prisonnière d'une puissance patriarcale. D'abord à la merci d'un père sanguinaire, elle est mariée de force à un roi tout aussi cruel. Sur sa route, elle croisera un étrange chien noir. L'animal deviendra son compagnon d'infortune et son seul soutien pour survivre au calvaire qui commence. J'ai eu plaisir à suivre Eugénie. On comprend vite que la clé du récit (objet qui a toute son importance dans Barbe-Bleue) sera celle de son émancipation, de sa liberté. Ce qui se cache derrière la porte interdite est bien pire encore que dans le conte de Perrault. Mais ces horreurs ne symbolisent pas une curiosité qui doit être punie. Au contraire, elles sont le chemin nécessaire pour prendre la fuite.

Dans cet immense château isolé sur une île coupée du monde, l'autrice peint un tableau en noir et blanc à l'esthétique aussi macabre que fascinante, avec des giclés de rouge (des passages assez gores révélant toutes les horreurs de l'âme humaine). J'y ai reconnu des clins d'oeil au Cabinet Sanglant (le Barbe-Bleue de Carter), une ambiance m'évoquant parfois La Belle et la Bête de Cocteau. Mention spéciale à Lanterne, dont le prénom est peut-être un clin d'oeil au Lumière de Disney, mais qui se révèle être aux antipodes de celui-ci. C'est un domestique qui ne semble pas tout à fait humain, que l'on ne peut jamais cerner, dévoué à Barbiche, à la fois traître et compatissant envers Eugénie. Les scènes les plus sombres m'ont évoqué l'éclipse de Berserk (un traumatisme pour ceux qui l'ont lue). le tout est magnifié par la plume de Lucie Baratte qui m'a tenue en haleine sans que je puisse lâcher ce roman dévoré en une après-midi.

Le Chien Noir est donc un cauchemar sublime pour un public averti. Un diamant noir finement taillé et enduit de sang, donnant une parure finale magnifiquement macabre. Sa fin renoue avec les traditions du conte et celles de mythologies plus anciennes, pour une conclusion aussi intime que grandiose.
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Grande amatrice de contes, j'ai beaucoup apprécié cette réécriture de Barbe Bleue.
L'écriture est fluide et très agréable à lire. J'ai beaucoup aimé les nombreux clins d'oeil aux contes traditionnels qui ponctuent le récit (en particulier au début de chaque chapitre). Lucie Baratte respecte tous les codes des contes de fées, les détourne et les adapte à son récit. C'est vraiment intéressant.
Au fil des pages, l'autrice nous invite à partager les pensées, les rêves, les envies, les désillusions, les peurs et les espoirs de son héroïne. Elle nous propose donc un récit intimiste et émouvant.
J'ai passé un moment très agréable en compagnie de ces rois, reines et autres animaux fantastiques.
Une belle lecture.
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Un conte gothique tout en dentelle et cruauté.
Une écriture sombre et violente, pourtant raffinée. Un vrai conte magique mais ici, point de fée. La jolie et délicate princesse ramasse.
Souffre, a peur, subit.
Mais l'ambiance est tellement sublime qu'on aimerait presque être à sa place. J'ai bien dit : presque...
Le décalage entre la beauté et la noirceur, l'opposition entre l'espoir et l'horreur nous forcent à tourner les pages très vite, entre fascination et angoisse. Heureusement il y'a les livres, les voyages de l'esprit et ce chien noir, seule figure amie. Mais comme dans ce monde obscur, on n'est sûr de rien...

Ce livre est d'une beauté ténébreuse envoûtante...
Et moderne, levant le poing, bousculant les diktats de la virilité, l'ordre établi, exprimant le désir sans complexe.

Du gothique et du féminin, dans une danse macabre libre et sensuelle.
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Ce livre a le mérite d'être bien écrit et de se dévorer d'une traite, ou peu s'en faut.
Pas de réelle surprise cependant sur le dénouement que je ne dévoilerai pas, néanmoins il s'agit d'une belle relecture/réécriture de contes connus. Barbe-bleue revisité en mode gothique, moderne et féministe...
Un livre à découvrir dans une magnifique collection, chez un petit éditeur marseillais dénicheur de talents oubliés ou potentiels qui nous offre des ouvrages de qualité.
Je pense avoir plus apprécié le style riche et savoureux de l'autrice, dont j'essaierai indubitablement de suivre ses prochaines créations dans le domaine de la fiction, que l'histoire elle-même, qui n'est pas désagréable pour autant.
Lisez-le, lisez-la, ne serait-ce que pour découvrir la plume de Lucie Baratte.
Il était un fois...
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Je ne suis pas très douée pour faire une critique, alors je vais tenter avec des phrases courtes et subjectives. J'ai beaucoup aimé parce que le style d'écriture était agréable à lire. C'était sombre, gothique mais plein d'espoir et surtout c'était plus palpitant que le conte Barbe Bleue. On se doute de la fin mais on a plaisir de savoir que nos doutes se révélaient justes, parce que c'est aussi ce qu'on aime dans les contes. Merci à l'auteur pour ce roman.
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Il était une fois… une jeune princesse au visage marqué, un père et roi Cruel qui ne se souciait que de son pouvoir, un mariage inespéré, le désenchantement, un riche Barbiche aux allures repti-liennes, des voix de femmes qui se perdaient entre les murs, des scènes sanglantes, un dénommé Lanterne inquiétant et un chien noir, mi-bête, mi-amant. Un mélange de Barbe-Bleue, de la Belle et la Bête, les contes fabuleux qui se mêlent dans ce sombre récit gothique érotisé. Une plume qui m'a beaucoup touchée. Une histoire qui m'aura un peu moins marquée, peut-être trop d'échos à ce que j'ai pu lire dans mon enfance. Toutefois je vous invite à accompagner Eugénie dans ce voyage angoissant, douloureux, sensuel et libérateur. Un monde pénétrant, une écriture envoûtante et presque magique… qui sait… peut-être qu'ils vivront heureux et auront beaucoup d'enfants…
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Intéressant de sortir des sentiers battus et de se replonger dans un conte avec tout ce qu'il comporte de plus fantastique, terrifiant, glauque même. J'ai tout de même hésité à poursuivre ma lecture à certains moments car certaines représentations de mon esprit me dérangeaient. A chacun sa sensibilité … La curiosité m'a tout de même menée au bout de l'histoire... Une histoire qui fait écho à bien des contes de notre enfance et que j'ai eu plaisir à me remémorer.

Le style de l'auteure et l'histoire étaient tous deux prenants. En soi, un bon moment puisque je l'ai de toute façon dévoré.
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