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Un livre comme un coup de poing au ventre, un livre comme une lettre laissée dans le caniveau, un livre comme une cape de lutteur qui tient avec des épingles de sûreté…

Des petits extraits de vie amochées, des petits extraits de vie qui tentent d'améliorer/d'oublier la pauvreté, la solitude, la laideur, le manque de douceur …

Des petits bouts de vie qui rêvent d'être ailleurs, qui rêvent d'être quelqu'un d'autre, qui rêvent d'être plus grands, qui rêvent d'être aimés…

Des courts passages qui ne sont pas évidents à lire, tellement ils sonnent vrai, tellement ils représentent le quotidien d'enfants obligés de s'élever eux-mêmes. Pas agréable de voir ces parents incapables de s'occuper d'eux-mêmes et donc qui sont à mille lieux de pouvoir s'occuper de leurs enfants. Pas amusant de voir ces être qui luttent pour survivre dans un monde qui ne les voit pas, qui ne veut pas les voir et qui justifie de les mettre dans ce roman pour qu'ils puisent y exister un peu et prendre un peu de lumière.

Un livre fait de courtes intrusions dans les vies d'enfants qui n'ont choisi leur parents, qui n'ont pas choisi la violence qui les entourent et qui leurs rappel à tous les jours qu'il n'y en n'aura pas de facile…

Un survol des vies de leur parents, qui bataillent dur pour continuer à exister alors que leurs enfants, eux, voudraient être effacés.

Bref, une lecture malaisante mais essentielle…
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La lecture de ce livre m'a chaviré le coeur. Je n'avais pas conscience à quel point des familles et des enfants peuvent vivre autant de détresse au Québec. Ce qui m'a marqué le plus, c'est que 4 enfants sont restés seuls à la maison pendant plusieurs mois avant que quelqu'un ne s'en rendent compte et intervienne alors que cette famille était pourtant suivie par la DPJ et, horreur, une fillette de 13 ou 14 ans a été forcée de suivre le triste chemin de sa mère, une prostituée...
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Roman/récit poignant, triste, touchant, rempli d'émotions et surtout tout plein d'amour. La difficile réalité de jeunes qui vivent dans des familles dysfonctionnelles. L'amour inconditionnel pour leur parent et leur foi et leur lutte pour un avenir meilleur.
J'ai beaucoup aimé ce roman, un livre qui fait beaucoup réfléchir sur la vie difficile de certaines gens et de beaucoup de jeunes et d'adolescents.
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Peindre le portrait d'un quartier à l'aide du sort de trois de ses enfants est une belle entreprise. Que réussit assez bien l'auteure dans la mesure où Hochelaga-Maisonneuve est effectivement un quartier difficile avec la pauvreté généralisée, drogues, alcool, violence etc. Malheureusement les conditions de vie des protagonistes du ce roman, jeunes comme adultes, sont non seulement plausibles, mais certainement trop répandues. Et la plume de l'auteure, juste et terriblement évocatrice, m'a plu, suggérant clairement sans toutefois s'appesantir sur le morbide. Ceci étant dit, j'ai quand même ressenti un malaise devant ce qui m'apparait comme un certain misérabilisme dans cette approche. Car dans ce quartier il y aussi des organismes communautaires forts actifs, de jeunes entrepreneurs qui font des efforts de revitalisation, bref des forces positives qui n'apparaissent aucunement dans l'environnement que décrit Barbeau-Lavalette. Évidemment ce n'est pas un documentaire et la résilience des enfants porte en soi un peu d'espoir. Mais ça reste sombre . . . un peu trop à mon goût, même si c'est un livre que je recommande sans réserve.
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Qu'ils s'appellent Roxane, Mélissa ou Kevin, qu'ils aient à peine douze ans, qu'ils vivent dans un quartier populaire, qu'ils habitent dans un « bloc » d'appartements, Hochelga-Maisonneuve…

Ils se croisent à peine mais grandissent plus vite face à l'adversité de la vie. Ils essayent surtout de survivre, tout en gardant une part de rêve dans un recoin de leur tête. L'espoir qu'un jour leur père ou leur mère reviendront à la réalité, celle qui consiste à former une famille, aussi petite soit-elle, à retrouver de l'amour et de la complicité même dans et sous les coups durs.

Le tableau dans ce coin de Montréal ne fait pas dans le rose-bonbon. Entre un père « catcheur » loseur et vieillissant qui perd son job au garage, une mère alcoolique qui se fait tabasser par son chum et une autre qui a totalement délaissé sa fille et arpente le trottoir des putes de jour comme de nuit, même par avis de tempêtes… Bref, je suis dans la chronique sociale qui ne respire pas le grand bonheur ni même l'éclat' joviale.

Des coups. de poings.
Des coups, des bleus. Bleus à l'âme.
Des coups, battement de coeur.
Coup au coeur et coup de coeur, pour cette histoire si forte et si émouvante

Une très belle leçon de courage, une magnifique « fable » humaine, les violons de Chostakovich et la neige qui s'envolent, le regard porté vers la fenêtre, au-delà du blizzard. Fuck le blizzard, la vie à douze ans, le frette, les coups qu'on voudrait effacer et mes tripes remuées, bouleversées, chavirées. du roman mêlé pur laine et sirop d'érable qu'on n'oublie pas, des images qui se gravent en mémoire, même après une bouteille de vin et une autre de whisky achetées avec le chèque des allocs au dépanneur du coin de la rue, celui où sur la bouche d'égout survit un couple de SDF ramassant les mégots de la vie qu'on veut bien leur laisser.
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Un tout petit roman, mais bien lourd de la triste vie des enfants de la misère sociale.

Quand ta mère fait la pute au coin de la rue et qu'à douze ans tu dois te débrouiller seule et prendre soin de tes petits frères…

Quand ton père héros de lutte (catch) se fait humilier sur le ring, qu'il déprime parce que ta mère est partie et qu'il a perdu sa job…

Quand ta mère boit et se fait taper par son nouveau conjoint pendant que ton père tente désespérément de se libérer de l'alcool…

Quand à l'école, on se moque de toi parce que tu es dans une classe spéciale, pour les « orthos », les débiles…

Destins tragiques, rien de bien joyeux dans ce livre émouvant, si ce n'est une écriture poétique, une main tendue et un petit espoir de musique…
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On ne peut pas dire de Je voudrais qu'on m'efface que c'est une lecture facile. Trois enfants entourés de parents qui font ce qu'ils peuvent, même si ce n'est pas suffisant. L'auteure a donné une voix aux enfants d'Hochelaga, une belle voix qui montre l'innocence, la pesanteur, mais surtout la vie qu'ils possèdent tous à leur manière. du côté des personnages, rien a reprocher, profonds et touchants. L'histoire en soi est une intrusion de quelques jours dans la vie de trois enfants, rien de débordant de péripéties, mais une histoire touchante. Ce roman est tout en équilibre. Trois familles si différentes, mais qui vivent des problèmes semblables et qui s'en sortent très différemment. J'ai beaucoup aimé.
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Lecture perturbante...

Des destins brisés, des enfants perdus, laissés à eux-mêmes, ou presque dans un quartier crade de Montréal.

J'ai tourné les pages le ventre noué parce qu'on n'attend pas de fin heureuse.

Mais y'a ni début ni fin, il manque quelque chose, j'ai le sentiment de pas fini.

Premier roman de l'auteure de la femme qui fuit. A découvrir.

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Je voulais découvrir le buzz sur cette auteure. Je suis déçu. Belle ecriture mais dieu que c'est froid. C’est un style sans émotion et sans rythme. L'auteur nous amène ou ? C’est un effort de poursuivre ce roman. Écriture trop cérébrale. On dirait que l’auteure met son énergie davantage à construire de belles figures de style qu’à nous imprégner d’une histoire.
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Un quartier : Hochelaga-Maisonneuve. Un immeuble : le Bloc. Et dans ce bâtiment triste, trois enfants et leur famille : Kevin, Roxanne et Meg. Ils se croisent, se toisent, s'entendent à travers les minces cloisons de leur logement mais ne se fréquentent pas.


Chaque enfant a une famille dysfonctionnelle et grandit cahin-caha dans un monde dur et sans joie. Chacun doit faire face à des soucis trop grands pour lui : l'alcoolisme des parents, la prostitution d'une mère, la perte d'un emploi, les familles monoparentales… et le manque d'argent, de soin, de tendresse. L'amour existe mais il ne s'exprime ni par des mots, ni par des câlins. Et c'est un vrai manque pour certains.

Pour échapper au quotidien, Roxane s'évade dans les albums photo sur la Russie qu'elle emprunte à la bibliothèque et s'efforce de déchiffrer, elle qui est dans une classe d'inadaptés, les légendes de ces si belles photos ; Kevin, lui, se défoule des heures sur de violents jeux vidéo et Mélissa se rêve une autre vie en portant les chaussures et le maquillage de sa maman. Et puis, contrairement aux autres qui sont enfant unique, elle a la charge de ses deux petits frères qu'elle nourrit, lave, entretient pour cacher à la DPJ qu'ils vivent seuls dans l'appartement.

En toile de fond, la musique de 50 cents, qui a vu sa mère se faire tuer sous ses yeux, à 12 ans? et Chostakovitch. Un grand écart musical. Rien n'est laissé au hasard dans ce roman qui se lit comme un reportage IRL.


Anaïs Barbeau-Lavalette a construit son roman en courts paragraphes percutants où les vies des enfants se succèdent et se mêlent. On les reçoit comme autant d'uppercuts à travers tout le récit. Pour rappeler la Russie adulée par Roxane, les chapitres sont numérotés en russe.

Elle a choisi de rédiger son texte en langue orale matinée de joual. Ces mots de la rue rendent le propos dynamique. Ils lui apportent une réelle authenticité et donne une épaisseur aux personnages. On les voit évoluer dans ce quartier qui prend vie sous nos yeux.


J'ai lu ce roman d'une traite, le coeur au bord des lèvres. Certains visages de mes propres élèves se superposaient à eux dans certaines situations. Je les plains, tout comme leurs parents. Chacun rêvait sans doute d'une autre vie mais la misère et la pauvreté, cela vous colle à la peau. Anaïs Barbeau-Lavalette ne porte aucun jugement dans son roman, elle ne cherche pas à susciter la pitié, elle raconte, simplement.

Je suis sortie bouleversée par ce récit empathique et déchirant qui dénonce une certaine urgence. Nous avons tous des quartiers de ce genre dans nos villes, que nous évitons de traverser. Il est bon que des artistes, écrivains, cinéastes, peintres… leur donnent une visibilité.



Un récit à lire, absolument.
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