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EAN : 9782709671408
288 pages
J.-C. Lattès (03/05/2023)
3.92/5   184 notes
Résumé :
Deux familles sont réunies dans une maison centenaire pendant trop longtemps. L’hiver perce les murs, la tapisserie s’épluche et les souris font leur nid dans le piano. Alors on se penche sur l’extérieur, comme pour la première fois. Dehors, une nouvelle langue se déploie. Celle des lucioles, des pins blancs et du mélilot. Dehors, une cueilleuse d’asclépiades sauve la vie de soldats, un superhéros dompte les peurs à bord de son tracteur, un peintre japonais trace... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Cela ne t'a probablement pas échappé, mais il y a quelques mois, une nouvelle ère à démarrer, celle d'un virus et d'une pandémie. Oublions donc tout ça, pendant quelques minutes, pendant quelques pages. Pourtant, nous y sommes en pleine pandémie, confinés chez soi. Mais au lieu d'un appartement, de la rue Sherbrooke ou d'ailleurs de Montréal, je me retrouve en pleine forêt. Et là, j'oublie tout, même ce maudit virus et je plonge les yeux fermés, le coeur ouvert dans la poésie de la nature. Calisse que c'est beau…

C'est dans une maison bleue, genre adossée à la forêt, genre on y vient à pied parce que le char y démarre plus, genre on ne frappe pas parce que là-bas, l'âme fraternelle a encore de beau jour devant elle comme de belles nuits boréales. On se retrouve ensemble à 5 heures du soir, lorsque les lucioles commencent à illuminer l'orée de la forêt. Un endroit magique, au milieu des loups, des ours et des loutres. Oublie le mode trappeur, tu es là pour observer, la chemise à carreaux et aux manches retroussées, couper du bois, pelleter la neige, lire et boire du rhum ou du caribou. Crisse que c'est bon. Lire et boire…

C'est dans cette maison bleue qu'Anaïs a vécu une partie de son enfance, ses vacances avec ses grands-parents, avec ses parents. La nostalgie refait surface, avec les souvenirs, une petite goutte de larme autour des yeux. L'émotion au milieu des érables, le sirop d'érable qui coule sur son corps (bon, là, ce n'est peut-être pas écrit en toute phrase, j'invente, j'extrapole, je fantasme, les enfants allez vous coucher, sur la voix de Leonard Cohen).

Bon, je te l'accorde, les petites bibittes ou les grosses bébêtes, ça effraie un peu quand on vient de la ville. Au début du moins. Après on s'y fait, au chant des grenouilles ou au hurlement des loups. On apprend, on partage leurs vies, la vie de la Nature. On vit avec elle et on travaille la terre, comme dans un autre siècle, on découvre Henry David Thoreau, et le plaisir de semer ses plants, de récolter son travail. Car tout travail n'est pas que mathématiques ou grammatical, les enfants apprennent différemment, laissant de côté les équations et se concentrant sur les baies et les champignons. Un autre apprentissage, celui du regard, celui de l'odorat, celui du toucher (viens que je te caresse ce triangle de mousse sur ton écorce). Et ainsi on oublie le stress au quotidien de côtoyer un tabarnak de virus. Et ainsi on devient fougère, on devient arbre, on devient forêt.

Un roman LUMINEUX !
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Une femme et sa famille réfugiées dans la nature pendant la pandémie. La forêt est très importante pour elle, car c'est son truc pour affronter le stress : prendre conscience que tu es un arbre et que tes racines sont solides.

En page liminaire, elle nous prévient par cette citation de Romain Gary : « Ne dis pas forcément les choses comme elles se sont passées, mais transforme-les en légendes. » On sait donc qu'il s'agit d'un mélange de réalité et de fiction.

Elle partage la petite maison bleue avec un couple d'amis et leurs enfants : neuf personnes à vivre ensemble. Les adultes font la classe à tout de rôle, les enfants défont le ménage aussitôt qu'il est fait, c'est l'atmosphère étrange de ces années 20 où il faut réinventer les façons de vivre. On peut semer les graines d'un potager et même acheter un poulailler et quelques poules.

Mais parfois elle étouffe dans cette maison trop remplie. Heureusement qu'elle a des livres pour la réconforter. Elle raconte aussi des voisins, des êtres singuliers avec lesquels elle noue des liens.

C'est aussi l'histoire de la forêt où elle a joué enfant et où ses enfants s'amusent aujourd'hui, un boisé dont elle apprend à connaître les habitants, à nommer les pins, les épinettes et les cèdres, les asclépiades et le mélilot.

Des moments d'émotions et une écriture magnifique, mais je crois que j'apprécierai davantage ce livre lorsque j'aurai pris de la distance face à cette tourmente pandémique serai loin, le sujet est encore trop vif pour moi.
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Dans les profondeurs des Cévennes, sous l'ombre des arbres et la présence des brebis, j'ai plongé dans ce roman, un livre méconnu de la toile, ou du moins de mes yeux.. Je ne savais pas à quoi m'attendre ! La couverture me plait : dommage que la photo ne soit pas réellement sur la couverture.

L'autrice, explore inlassablement les thèmes de la femme, de la nature, des liens humains et naturels. Un territoire fertile pour son imagination débordante d'après ce que j'ai cru comprendre.

Ce texte, tel un petit voyage onirique, m'a transporté dans un monde où les mots se mêlent à l'environnement, où la nature et l'âme féminine dialoguent. Cette immersion m'a questionné. Avec cet ouvrage, j'ai eu l'impression de plonger dans un recueil de poésies.

Pourtant, la structure atypique m'a désarçonné. Des chapitres sans repères, comme les pages d'un journal intime.. Les émotions affleurent, les souvenirs s'entrelacent, une vie se dévoile sous une forêt intimiste.

L'émotion est palpable, les souvenirs se nasse en nombre et toute sa vie nous est dévoilées au fil des pages. Des bribes par-ci et par-là, sous un récit pouvant rappeler un journal intime. La femme qui se trouve dans la forêt y séjourne avec sa famille et d'autres personnes durant une pandémie.

Vivre avec autant de personnes dans ce petit espace n'est pas évidant pour tout le monde. le style intimiste plaira à certains, mais après un moment, j'ai ressenti comme un décrochage.

Une lecture qui m'a laissé en suspens, incapable de donner une note appropriée. C'est un avis en demi-teinte.
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"En nous attachant à ce qui pousse, nous ne tomberons pas plus bas."
Anaïs Barbeau-Lavalette

Émue, grisée et entièrement envoûtée par ce dernier roman d'Anaïs Barbeau-Lavalette! Encore une fois, la magie de ses mots opère toujours un charme inouï sur moi. À la lecture de la femme qui fuit, j'avais déjà été subjuguée par son style d'écriture métaphorique qui touche directement à mon âme, sans que je puisse expliquer pourquoi. Je lis certains passages et je souris et puis, les larmes me montent aux yeux, en alternance.

Ce dernier roman est, selon moi, une extension de la femme qui fuit et aurait pu s'intituler La femme qui reste. Je me suis encore une fois immisée dans l'univers particulier de Barbeau-Lavalette, en visitant clandestinement les sentiers de sa vie de fille, de femme et de mère durant différentes époques de sa vie. Elle confie aussi un pan de sa période de confinement vécue dans la forêt avec une autre famille, qui lui a permis d'apprivoiser et de s'ouvrir aux richesses incroyables contenues dans la forêt, qui deviennent autant d'ancrages pour elle afin de ne pas sombrer.

J'ai plongé avec ingénuité dans les sentiers empruntés par cette auteure pour établir une certaine atmosphère de sororité au détour de ses rencontres avec les humains et la nature qui l'entourent. Je l'ai pratiquement lu d'un seul trait, m'abreuvant fiévreusement de la beauté de son écriture qui donne généreusement accès à ses pensées et émotions profondes ressenties face à la beauté de la vie. À chaque chapitre, nous sommes témoins de l'enchantement de son quotidien, par le soin qu'elle prend à plonger des racines profondes pour la suite de son monde. Enchantée, je suis!



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« Survivre à neuf dans notre vieille maison. Partager le rythme, le goût, le territoire et les désirs. Répondre aux attentes de tous sauf aux siennes. Découper sa liberté, ne pas savoir quoi faire avec tous les morceaux. Les avaler, s'étouffer avec et avoir honte de se plaindre la bouche pleine. »
Aux premières contraintes pandémiques, deux familles décident de quitter Montréal pour rejoindre leur maison de campagne commune. Quatre adultes et cinq enfants investissent le monde rural, ses forêts, ses champs et ses habitants. Anaïs Barbeau-Lavalette raconte ce voyage hors du temps, dans la Maison Bleue de son enfance, où chacun tente de s'approprier son espace mental et physique.
J'aime beaucoup les mots et les phrases qu'elle dépose sur la page. Poétique, scientifique et pratique, son récit puise à même les souvenirs, les observations et les émotions ressenties au contact de la nature. Un très bel opuscule qui invite à l'introspection mais aussi à aller vers l'autre. Après La femme qui fuit et Femme Forêt, Femme Fleuve m'attend.

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critiques presse (5)
LeFigaro
14 juin 2023
Deux familles vivent au milieu d’une forêt. Une ode à la nature et à la filiation.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
13 juin 2023
L’écrivaine québécoise trouve dans les bois une sève nouvelle dont ses mots et sa vie se nourrissent. Un livre au contact de la nature.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
12 juin 2023
La narratrice quitte la ville au début du confinement, avec son compagnon et leurs trois enfants. Ils s’installent dans une maison à l’orée d’une forêt. Sorte de poème en prose, Femme forêt est constitué de fragments ou de courts chapitres dans lesquels la narratrice explore ses sensations et la nature.
Lire la critique sur le site : Liberation
LActualite
10 janvier 2022
La belle folie des enfants — et parfois leur grande sagesse — étonne et ravit. À la fois cru et tendre, c’est un texte qui accroche le cœur.
Lire la critique sur le site : LActualite
LActualite
09 janvier 2022
On renoue avec la nature et les souvenirs dissimulés en rencontrant les voisins de ce rang éparpillé. La belle folie des enfants — et parfois leur grande sagesse — étonne et ravit. À la fois cru et tendre, c’est un texte qui accroche le cœur.
Lire la critique sur le site : LActualite
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
J'attrape une serviette dans un geste quotidien et je descends d'un pas encore endormi vers la rivière. C'est mon entrée dans la journée, mon plongeon matinal, qui équivaut à dix espressos. Je me déshabille, je glisse un pied dans la boue, puis mon corps en entier dans l'eau glacée. J'ouvre les yeux sous l'eau pour regarder le ciel. J'aime le voir de là.
Quelque chose frôle ma jambe. C'est gros. Je sors ma tête de l'eau. Un castor me fixe.
On ne bouge pas, ni lui ni moi. Il est dans ma bulle, clairement. Et je suis dans la sienne. Ni l'un ni l'autre n'abdique. Il ne semble pas avoir peur. Il plonge à nouveau près de moi et effleure ma cuisse nue. J'immerge ma tête sous l'eau et le cherche du regard. Je nage doucement, on est maintenant face à face. Je pourrais à cet instant prendre sa place. Habiter là en bordure du courant, m'y établir. Vivre entre des murs d'arbres tissés et le bassin clair du ruisseau.
Comme je l'imagine mal aller faire des tartines aux enfants, je me décide à sortir. Je frissonne. Enroulée dans ma serviette, je le vois s'enfouir à l'abri du rocher. Je crois qu'on peut dire qu on s'est rencontrés.
Je remonte vers la Maison bleue plus chanceuse que quand je l'ai quittée.
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L'homme de ma vie frôle les murs. Il cherche des fentes, des brèches pour s'y cacher. Il se sent traqué, pris au piège. Il cherche un espace pour se perdre en lui, mais en lui il n'y a plus de place. C'est complet. Ses doigts craquent, sa tête craque, et la colère coule sur cette petite surface où nous devons nous protéger. Sa rage et sa peine collent à mes pieds, je ne peux plus courir. Je dépose ma main sur sa poitrine et j'essaie d'être une ancre. On découpe des bouts de jour, on lui fabrique une solitude, mais elle étouffe entre les mâchoires de ses parenthèse. La lumière veloutée du jour le pique et le heurte, il voudrait un terrier sans bruit et sans lumière où enfin pourrait exister le début d'un silence, le début de son silence, au bout duquel, peut-être, il saurait ce qu'il cherche.
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Le chant des grenouilles dehors, puis les lucioles qui revendiquent leur ciel.
Le ruisseau généreux au centre de tout, jugulaire de la nuit.
Une tique sur l'aine de mon enfant.
Cet insecte me répugne et me fascine en même temps. La tique est un véritable modèle de patience. Celle-la a attendu mon fils dans la forêt, immobile, posée à la naissance d'une tige durant des heures, des jours, voire des semaines ! Sans bouger, elle espère qu'une proie vienne à elle pour s'y laisser tomber. Si personne ne vient, la tique peut mourir. Elle compte sur le mouvement des autres pour assurer sa survie. La tique possède la capacité de s'abreuver directement de l'air, y puisant l'eau qui s'y cache. Elle sait sentir de loin la sueur et le sang chaud, et ne laisse aucune chance à l'animal qui finalement croise son chemin.
Elle saute sur sa peau, assoiffée, et s'y enfouit. Sa tête dans le sang, le corps à découvert, elle jouit de son oasis et s'enivre sans fin, grossissant à vue d'œil.
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Des amis algonquins m'ont déja expliqué quelle attitude adopter si je rencontrais un ours dans la forêt.
J'ai retenu deux choses. Surtout, ne pas faire la morte. Je ne suis pas crédible en morte. Mais plutôt m'éloigner lentement, sans gestes brusques, en parlant à l'ours. (Je cherche encore quoi lui dire. Si je n'ai pas trouvé à ce moment-là, je chanterai.)
En reculant à pas lents, repérer un arbre de confiance et y grimper. L'ours ne me suivra pas dans l'arbre.
Mes amis m'ont rappelé, comme une vieille évidence, que les arbres, pour moi, pour nous, représentent la sécurité.
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L'arbre qui se meurt fleurit davantage. Il explose de beauté, il donne tout ce qu'il peut avant la fin, comme un majestueux salut à la vie qu'il a traversée. Leonard Cohen a écrit que la vieillesse est une façon élégante de faire ses adieux. C'est ce que fait le pommier qui meurt. II ouvre des fleurs par centaines, dans un ultime et magnifique effort pour essaimer, avant de disparaître.
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Vidéo de Anaïs Barbeau-Lavalette
Le duo mère-fille d'artistes Manon Barbeau et Anaïs Barbeau-Lavalette s'est prêté au jeu d'un questions-réponses complice et authentique à l'occasion de l'exposition « Vues du fleuve » présentée à la Grande Bibliothèque par BAnQ et @lotoquebec jusqu'au 4 juin 2023. Rencontre en vidéo.
Plus d'informations sur l'exposition « Vues du fleuve » : https://www.banq.qc.ca/exposition-vues-du-fleuve/
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