Tu as fait un trou dans ma mère et c'est moi qui le comblerai.
Tu as une vie. Tu la portes comme un déguisement léger.
Ma mère, fêlée du coeur. La permanence des éclats de verre laissés sous sa peau, traces d’abandon qu’elle porte en blason.
Tu es celle à qui je dois cette eau trouble qui abreuve mes racines, multiples et profondes.
Muriel est comédienne. Elle est la matière première de Claude. C'est lorsqu'elle s'approche de lui que s'interrompt sa chute. sans elle, il est en perpétuel déséquilibre. (p. 102)
Et puis un jour, tu meurs. (...)
Nous, on est en cocon familial à la campagne; Ce que mes parents ont construit et qui ne te ressemble pas. Une famille qui se colle. (...)
Ma mère s'accroche aux murs. c'est Hiroshima dans son ventre.
Enfin débarrassée de ton absence.
Elle deviendra peut-être normale. Une femme, avec une mère enterrée. (p. 16)
Mais tu crains l'immobilité. C'est en mouvement que tu sens tes chaînes. Elles te confortent dans ta fuite. (p 273)
Ils ont la présence effacée des existences en pointillé.
Ils ont traversé la vie sans faire de bruit en se tenant par la main. Ils ont souri quand il fallait. Ils ont peu pleuré et jamais crié. Ils s'assoient côte à côte comme d'habitude. Leur odeur se confond et ils pensent en choeur à des choses qui ne dérangent personne.
Tu ne veux pas mourir comme eux. Ordinaire.
Il fallait que tu meures pour que je commence à m'intéresser à toi.
Pour que de fantôme, tu deviennes femme.
Je ne t'aime pas encore.
Mais attends-moi. J'arrive.
Tu as une vie. Tu la portes comme un déguisement léger.