Venant de lire et apprécier son roman
Une façon d'aimer, j'ai voulu enchaîner assez vite avec un autre pour relire le style soigné de l'écrivaine. Je dois dire que je suis un peu déçue par cette deuxième lecture.
Qu'est-ce qui m'a déçu ? L'histoire pour commencer, en filigrane, non aboutie et cette surabondance de descriptif autour de la trame qui se déroule à N., une petite ville en bordure de la Loire où il ne se passe pas grand chose, c'est la province dans toute sa splendeur.
En revanche, je reconnais que dans ce roman règne une véritable atmosphère, assez oppressante qui réussit à vous coller une chape de plomb; et puis il y a l'écriture de
Dominique Barbéris, soignée et précise, cette fois avec un style plus télégraphique, un peu répétitif.
C'est l'eau, à mon avis, le principal personnage du livre, l'axe autour duquel va s'articuler le récit. D'abord la Loire, majestueuse, omniprésente, changeante et un peu dangereuse. Puis la pluie, très présente, envahissante et qui va imposer un rythme à l'action et une ambiance brumeuse, un peu lourde, mélancolique.
Le narrateur est originaire de N. une petite ville près d'Angers, il est le fils du Dr Lagarde et il revient en ville après un semi échec à Paris en tant que peintre. Grâce aux relations du père, il sera pris comme gardien-chercheur au musée local, Charles-Dorlémont. Il connaît tout le monde à N. où va se produire l'assassinat de
Marie-Hélène, connue comme "la fille de la Boulaye". C'est une nièce de la propriétaire de la Boulaye, une vaste propriété, où elle passait tous les étés de son adolescence. Elle était bien connue de tous car elle transgressait les conventions; c'était une allumeuse, une fille un peu trop libre pour les moeurs locales, ce qui provoquait des ragots. La fille de la Boulaye est un personnage très énigmatique car nous ne connaitrons pas grand chose sur elle.
Marie-Hélène reviendra à N. vingt ans après car elle héritera du domaine et souhaitera le mettre en vente, mais les choses vont se compliquer.
Il y aura une enquête, menée par le chef de gendarmerie Massonneau. L' enquête s'enlise et il y a peu de coupables présumés, parmi ceux-ci le propre narrateur, le gardien du musée, qui sera soupçonné car il a rôdé dans le parc de la Boulaye. Finalement on désignera un coupable, un ingénieur qui avait eu une relation avec
Marie-Hélène...
Dans cette histoire l'affaire criminelle n'est pas au centre du récit. C'est l'atmosphère tellement enveloppante et la psychologie des personnages qui importent. La vie provinciale est aussi bien décrite, cela sonne juste. La fin du livre est ouverte à l'imagination du lecteur qui peut imaginer bien des choses.
J'ai ressenti un peu d'ennui, trouvant que le descriptif du lieu et sa météo étaient un peu trop appuyés. Qu'est-ce qu'il y avait à cacher finalement ? Une phrase lapidaire de la romancière nous dit : À Paris, quand on vient de province on a toujours
quelque chose à cacher.
Lien :
https://pasiondelalectura.wo..