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3,23

sur 907 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avant ma lecture, j'avais remarqué que beaucoup de critiques pour ce roman était plutôt mitigé ou mauvaise a cause du fait que beaucoup de lecteurs avaient lu ce roman après avoir aimé l'élégance du hérisson. J'ai donc voulu lire celui ci en premier pour me faire une idée.
J'aurai sans doute aimé un peu plus "d'intrigue" car au final en refermant ce livre j'ai l'impression d'en savoir peu sur ce critique culinaire qui se meurt. J'aurai aimé savoir des choses sur sa vie privée en dehors des restaurants ou il a pu se rendre...
Malgré cela j'ai beaucoup aimé ce roman, déjà par sa construction. On alterne les souvenir du narrateur, avec les personnages qui l'on connu durant sa vie.
Et puis l'écriture est magnifique, la description des plats et de la nourriture est fabuleuse. Pour un premier roman, je dis chapeau!
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Le titre ne ment pas : ce livre de Muriel Barbery est une gourmandise.
Pas toujours digeste, cependant ! Parce que le personnage central de ce roman, critique gastronomique de son état - et même le premier d'entre eux ! - est humainement une ... bien des qualificatifs me viennent mais qui sortiraient des limites de la bienséance ... Bref, c'est un homme qui n'a vécu que pour lui, qui a délaissé femme, enfants, famille et amis. Et cet homme va mourir. Au seuil de la mort, une question, une quête l'obsède : une saveur à nulle autre pareille qui remonte à son enfance ...

Tout le livre est l'histoire de cette quête ... Les chapitres alternent entre souvenirs du narrateur, le critique qui fouille sa mémoire en quête de cette saveur et souvenirs de ses proches, qui viennent dessiner en creux le portrait d'un odieux personnage, préoccupé de sa seule personne.
Et cette alternance fait tout le sel du livre, où bien des goûts se mélangent. Je vous l'ai dit, une véritable gourmandise, un feu d'artifice !

Et de façon irrésistible - qu'on me pardonne cette comparaison, mais elle m'est apparue comme une évidence, ce critique m'a évoqué la figure d'Anton Ego, dans le très bon Ratatouille de Disney, au point que je me suis demandé dans quelle mesure l'ouvrage de Muriel Barbery n'aurait pas inspiré ce personnage ?

Quoi qu'il en soit, bonne dégustation à celles et ceux qui se plongeront avec délices dans cette lecture !
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L'ouvrage lui-même, à l'instar du Parfum de Suskind qui sent, exhale les fragrances les plus dissimulées, est une gourmandise qui ouvre l'appétit et poétise les sens.
Ce livre nostalgique qui plonge le lecteur dans les souvenirs sensuels de l'enfance, se déguste comme une carte de restaurant avec ses amertumes, ses acidités, ses moellesses : "oui la moellesse : ni mollesse ni moelleux", ses sucres, fruits, sauces, sorbets et ses craquants...
On ne lit pas Une gourmandise comme on lit un roman mais plutôt comme on feuillette un journal intime, un journal ou serait inventoriées toutes les sensations possibles au palais.
Ne vous attendez pas à des rebondissements, ou à une construction psychologique de personnages, non, dégustez simplement et lentement l'élégance des plaisirs de bouche.

"Il rinça soigneusement le riz thaïlandais dans une petite passoire argentée, l'égoutta, le versa dans la casserole, le recouvrit d'un volume et demi d'eau salée, couvrit, laissa cuire. Les crevettes gisaient dans un bol de faïence. Tout en conversant avec moi, (...), il les décortiqua avec une méticulosité concentrée. Pas un instant il n'accéléra la cadence, pas un instant il ne la ralentit. La dernière petite arabesque dépouillée de sa gangue protectrice, il se lava consciencieusement les mains, avec un savon qui sentait le lait. Avec la m^me uniformité sereine, il plaça une sauteuse en fonte sur le feu, y versa un filet d'huile d'olive, l'y laissa chauffer, y jeta en pluie les crevettes dénudées. Adroitement la spatule en bois les circonvenait, ne laissant au menus croissants aucune échappatoire, les saisissant de tous côtés, les faisant valser sur le gril odorant. Puis du curry. Ni trop ni trop peu. Une poussière sensuelle embellissant de son or exotique le cuivre rosé des crustacés : l'Orient réinventé. Sel, poivre. Il égrena au ciseaux une branche de coriandre au-dessus de la poêlée. Enfin rapidement un bouchon de cognac, une allumette ; du récipient jaillit une longue flamme hargneuse, comme un appel ou un cri qu'on libère enfin, soupir déchaîné qui s'éteint aussi vite qu'il s'est élevé.
Sur la table de marbre patientait une assiette de porcelaine, un verre de cristal, une argenterie superbe et une serviette de lin brodé. Dans l;'assiette il disposa soigneusement, à la cuiller en bois, la moitié des crevettes, le riz auparavant tassé dans un minuscule bol et retourné en une petite coupole joufflue surmontée d'une feuille de menthe. Dans le verre, il se versa généreusement d'un liquide de blé transparent.
"Je te sers un verre de sancerre?"
Un repas sur le pouce. C'était ce que Jacques Destrères appelait un repas sur le pouce."

Un délicieux voyage sensoriel pour ma part !
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Un livre qui se lit vite et bien, qui éveille les sens du lecteur (gout, odorat surtout!) qui décrit odeurs, saveurs, fragrances et nous met les papilles en émoi. Un critique gastronomique qui veut retrouvé une saveur perdue. J'ai un peu moins aimé que L'élégance du hérisson de la même autrice que j'avais dévoré avec plaisir!
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Personne, depuis P. Süskind, n'avait réussi à mettre des mots sur une expérience sensorielle par définition indescriptible avec autant de talent, de justesse et d'authenticité que Muriel Barbery. Ce roman est en effet un vrai délice de sensations, une ode à la cuisine, un savoureux poème. Avec un art du contrepoint savamment dosé (le héros est vu, dans un chapitre sur deux, par son entourage, femme, enfants, neveux, concierge, mais aussi chats et bibelots), Barbery dessine en creux le portrait d'un homme complexe, peut-être passé à côté de l'essentiel de la vie, mais, en dépit de son égoïsme apparent, d'une incroyable générosité. le style est véritablement travaillé, volontairement recherché, mais c'est ce qui fait tout le charme de cette oeuvre, qui entrouvre pour nous les portes du temple de la critique gastronomique. Ce livre se dévore au sens propre, et nous fait replonger, avec le héros, dans les délices de notre enfance, la cuisine de nos grand-mères, la découverte du monde par le biais des saveurs et fumets. Et l'on suit avec plaisir et intérêt les souvenirs du vieil homme, qui touche presque au but à la fin de chaque chapitre ; et puis, non, déception, ce n'est pas encore cela.

(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Quel plaisir de lire un livre si bien écrit ! le style est agréable, soutenu ; le vocabulaire est riche, diversifié... parfois presque un peu trop cela dit, j'ai pu ressentir un petit côté "pompeux", mais très léger et supportable. le découpage en courts chapitres est très ingénieux, cela donne un rythme et permet peut-être d'alléger la densité et la complexité de certaines descriptions (puisqu'il est question, pour une grande part, de descriptions de plats les plus divers). Certaines descriptions sont réellement savoureuses, c'est très plaisant à lire ! Heureusement, il y aussi une histoire, pour ne pas se lasser de tant de descriptions (qui m'ont parfois fait penser "Au Bonheur des Dames" version culinaire), mais elle est un peu mince à mon goût... et la fin m'a un peu laissée sur ma faim en ce qui concerne les relations des personnages. Un très bon livre toutefois, que j'aurai plaisir à reprendre parfois, rien que pour me délecter de la description du sashimi ou de la tomate, par exemple !
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Avec ce roman gourmand, nos papilles sont soumises à rude épreuve .
Le héros, un critique culinaire renommé, essaie de retrouver une gourmandise et il nous fait participer à ses recherches jusqu'à la découverte inattendue...
l'auteure réussit ici un véritable exercice de style. C'est extrêmement bien écrit. le style est fouillé, expressif et elle décrit à merveille l'horrible caractère du personnage à l'aide de ses confidences mais aussi du ressenti de son entourage. Quel odieux personnages ! Il est décrit sans ménagement et je ne lui ai trouvé aucune circonstance atténuante pourtant, la fin est proche.
Mais j'avoue qu'il parle très bien de cuisine, il nous entraine au jardin, à la cave, en vacances, chez des amis, chez sa grand-mère et il nous fait partager les odeurs, les parfums, les textures, les couleurs des aliments qu'il a aimés. ça donne envie, ça évoque des souvenirs mais , curieusement, je n'ai éprouvé aucune émotion, simplement le plaisir gourmand !
J'ose proposer une comparaison : ce personnage m'a fait penser à Ego, le méchant de Ratatouille. Sa cuirasse fond littéralement alors qu'il déguste une ratatouille qui le renvoie en enfance ! Et c'était aussi un critique culinaire !
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Comme son titre l'indique, ce livre est une gourmandise! Les descriptions des saveurs, odeurs, visions de mets fins ou "terroirs" nous ramènent de façon systématique à nos propres souvenirs d'enfance ou de plats préférés! L'écriture est belle, le sujet tellement plaisant! J'ai énormément apprécié cet ouvrage et je le conseille largement.
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Une fin tragique annoncée dès les premières lignes de ce grand critique culinaire, une ode à la gourmandise, des chapitres où chacun recueille le souvenir de cet homme, sa femme, ses enfants, son chien et son chat, ses visites en Normandie, des dégustations de vins dans l'Yonne et de whisky. Muriel Barbery nous décrie un personnage âpre, rugueux, essoufflé mais attachant et nous fait saliver de tant de richesses dans son vocabulaire que très vite à la fin du livre on voudrait en reprendre un peu...
On est surpris par les derniers désirs de ce gastronome , sa préférence à la mayonnaise industrielle et aux chouquettes molles en sachet plastique. Là est tout l'art des mots et de cette histoire qui nous mets l'eau à la bouche.
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J'ai aimé ce livre, je me suis vraiment régalée avec les mots, les expressions, les descriptions.
Le personnage principal est intéressant : odieux, égocentrique, cynique, imbu de lui-même, destructeur avec son entourage, il n'a vécu que pour le plaisir gustatif. Au moment de mourir, il cherche une dernière saveur. Après un long passage en revue de dizaines de mets qu'il a savourés, il finit par retrouver ce qu'il cherche. Et cela m'a déclenché un éclat de rire.
Un livre à relire pour le plaisir des mots, pour le rythme efficace et pour le personnage principal que j'ai aimé détester.
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