Après le plaisir non feint éprouvé à la lecture de
l'Elegance du hérisson, de
Muriel Barbery, on est évidemment tenté de se plonger corps et âmes dans sa bibliographie, au risque d'être déçu, puisqu'elle n'a publié qu'un seul livre avant ce récent succès :
Une gourmandise, déjà chez Gallimard, six ans avant l'épineuse bestiole.
Le roi de la critique culinaire est mourrant, et ses dernières préoccupations, au seuil de l'au-delà, sont liées à une saveur dont il aimerait retrouver l'origine.
Dans ce roman court mais appétissant,
Muriel Barbery nous balade agréablement d'une description alléchante d'un met simple ou d'un plat complexe, aux états d'âmes du personnage principal, de son chien, de sa statue ou encore de ses proches.
Sans être déçu -le livre mérite son prix de lecture gourmande-, on reste un peu sur sa faim (dans les deux sens du terme) à la fin de l'ouvrage : celle du "tout ça pour ça ?", qui bien que prévisible sonne trop "Madeleine de
Proust". Mais l'auteur, professeur de philosophie, aura au moins réussi à nous faire gargouiller l'estomac à l'évocation de quelques saveurs oubliées ou rêvées, sur fond de relations familiales étranges.
Par ailleurs, si vous avez lu
l'Elegance du hérisson, vous retrouvez avec plaisir (ça surprend) certaines personnages.
Tant pis pour le régime, faites-vous plaisir !