Le steampunk est ce qui se passe quand les gothiques découvrent le marron.
Ecrire une histoire dans un décor steampunk n’est pas assez. L’élément steampunk doit provenir de l’histoire elle-même, en être une partie essentielle, avec un poids et une portée symbolique. Tout le reste n’est que décoration.
Entretien avec Mark Hodder :
Moi, je propose de faire l’inverse, de substituer la science à la religion. La science est rationnelle. La science offre des solutions. La religion, au contraire, est désuète, extrêmement dangereuse et donne le cancer. Regardez l’histoire de la religion ! Nous devons mettre en cause son utilité. (…) L’essence de l’existence de l’homme est de poser des questions. Une personne sans curiosité est un cadavre ! (…) Ne sommes-nous pas tous en train de nous faire manger tout cru par le monstre dévoreur de démocratie qu’est le capitalisme ?
Entretien avec K. W. Jeter :
Qu’est-ce que cela fait d’être considéré comme le père d’un mouvement si prolifique ?
J’ai l’impression qu’une grande erreur a été commise. Je ne suis le « père » d’aucun mouvement. J’ai juste inventé un mot qui a caractérisé un fantastique corpus de textes littéraires qui aurait certainement existé sans moi.
Le gigantisme steampunk est également à prendre en compte. Il est aux antipodes de ce que la technologie nous offre aujourd’hui où les écrans et les machines deviennent de plus en plus ténus (et de moins en moins réparables), où la notion d’obsolescence programmée ne choque qu’à peine. La technologie steampunk est bruyante, gigantesque, transpire la graisse qui protège ses engrenages. L’ordinateur y est mécanique ; l’androïde automate. Elle est aussi dangereuse qu’un piston mal entretenu, mais elle est réparable, fabriqué par la main de l’homme et fonctionnelle. Plus que tout, elle est belle.
« Une étude de l’histoire du steampunk nous apprend que le mouvement est concrètement passé du stade d’élan littéraire à une véritable sous-culture grâce à l’exploitation du web sous sa forme 2.0. » (p. 352)
« Le steampunk est […] une uchronie métatextuelle qui explore la littérature et les arts du XIXe. Est-ce une définition définitive ? Vous aurez l’occasion de voir dans ce guide que le steampunk dépasse et déborde à de nombreuses occasions de ses limites. » (p. 23)
« Le steampunk est une splendide machine, rutilante, brillante et bruyante. Une machine à la fois précieuse et belle, mais surtout une machine qui fonctionne de mieux en mieux. À chacun de lui donner un usage et une fonction. Les machines servent à cela. » (p. 15)
« D’un point de vue littéraire, le steampunk est généralement classé comme un sous-genre de la science-fiction. Il est présenté comme une histoire alternative. » (p. 9)
[...] Peu de gens auront lu "The Ape-Box Affair", c'est très probable. Et les gens qui me félicitent d'avoir "inventé" le steampunk sont souvent les mêmes qui me demandent juste après d'expliquer ce qu'est le steampunk, ou si j'ai vu ce film sur Sherlock Holmes qui était steampunk, ou si j'étais au courant qu'on vendait en grande surface des versions steampunk de Raggedy Ann... "Comme vous devez être fier !" Je ne sais pas trop comment réagir, j'ai du mal à comprendre. Pour être plus clair, c'est la première fois que j'ai des fans qui n'ont pas lu mes œuvres, et ça, c'est surréaliste. [...]
Entretien avec James Blaylock