La principale qualité du récit est le travail de recherche des auteurs pour une période historique. Bien qu'il y ait relativement peu d'éléments
steampunk (exosquelette, voitures, un dirigeable), ils sont bien intégrés a l'ensemble du récit.
Les auteurs ont l'originalité de placer l'action a Aix-en-Provence, ce qui est dépaysant pour un genre souvent situe a Londres et parfois Paris. Malheureusement, l'image caricaturale de la Provence est une forme (involontaire) de théâtre burlesque. J'ai l'impression que les auteurs se sont donnes une grille de bingo visant a placer le plus possible de classiques, ce que même
Pagnol n'aurait pas ose dans le cadre d'un seul livre. On mange des gnocchi et des olives, on va voir la 'mama' qui sait y faire, on vente les mérites de la cuisine a l'huile d'olive, l'accent chante, un personnage balance du "fan de chichou", etc. Tout ça est un peu lourd.
Les personnages se lancent souvent dans des monologues intérieurs d'une utilité discutable. Ces longs monologues sont un peu niais et interviennent parfois en pleine action. Il manque un éditeur courageux qui aurait eu le courage de faire quelques coupes.
Le scénario, lui, ne pourrait pas vraiment être coupe tant il tient sur un post-it. Puisqu'il ne se passe au final pas grand chose, ça traîne beaucoup. Les cent premières pages sont sur la convalescence a l'hôpital.
Au final, c'est une tentative intéressante de transposer un genre axé sur l'industrie dans un cadre provençal. Ça peut être amusant pour un adolescent dans la région, mais en tant que lecteur adulte (originaire de cette région) je n'ai pas été impressionné.