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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais beaucoup aimé « le silence des vaincues » et j'attendais donc la suite avec impatience, je n'ai pas été déçu. J'ai été heureuse de retrouvé Briséis et d'en apprendre plus sur ces femmes invisibles. Pat Barker sait nous décrire le combat que ces femmes doivent mener contre la barbarie et la bêtise des hommes. Ce roman historique nous montre la force de caractère de ces invisibles et la solidarité que cela va engendrer. J'attends avec impatience la sortie du 3ème tome de ce magnifique roman.
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Qui adore l'histoire de la guerre de Troie, d'Achille et de tous ces héros de l'Iliade ? Mais qui malgré cet amour, trouve que les femmes sont encore une fois les éternels oubliées de l'Histoire?

Si vous cochez oui à l'une ou au deux de ces questions, je vous conseille de découvrir si ce n'est pas déjà fait le silence des vaincues puis de vous lancer dans cette merveilleuse lecture…

Le silence des vaincues avait été un énorme coup de coeur en 2020, j'attendais donc avec impatience la prochaine sortie de cette autrice. Et j'ai été absolument ravie quand j'ai vu qu'elle écrivait la suite de sa réécriture!

Nous reprenons à la fin du tome précédent, au moment où le cheval de Troie entre dans la bataille… Et encore une fois, la voix est donnée à Briséis pour nous conter ce qui se passe… Elle va côtoyer diverses femmes, des connues de l'Histoire telles que Cassandre mais aussi des anonymes, des femmes du peuple…

À travers ses yeux c'est toutes ces femmes à qui on redonne la parole et qu'on met pour une fois aux premières lignes de l'Histoire.

À travers leurs vies et leurs points de vue, on oriente différemment le notre sur ce passage très connu bien que fictif de l'Histoire. Cette réécriture est à la fois très féministe mais aussi tout à fait d'actualité… Car les femmes restent encore et toujours les premières victimes de la plupart des conflits, bien qu'elles n'en soient pas à l'origine, et qu'elles ne fassent que subir. On est donc face a un livre dont l'histoire se passe il y a des centaines d'années, mais qu'on peut tout à fait transposer à nos jours.

Pat Barker utilise une nouvelle fois le passé pour nous raconter le présent et nous pousser à nous interroger et à réfléchir.

Au-delà de cette qualité instructive, la plume de l'autrice est magnifique à lire : elle met des mots simples sur des maux compliqués, elle emploie un ton neutre mais qui pointe de façon précise des situations choquantes.

Pitié… Qu'elle écrive encore la suite de la vie de Briséis! J'aimerais tout voir à travers ses yeux!
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J'avais énormément aimé le Silence des Vaincues de Pat Barker sans que ce ne soit pour autant un coup de coeur. Ce roman s'était révélé être passionnant et marquant. J'avais donc très hâte de découvrir la suite qu'est Les Exilées de Troie et de retrouver Briséis.

Troie est tombée. le roi Priam est mort. Ses fils aussi. Les femmes, de différents statuts, de reine à domestique, ont été enlevées et faites prisonnières par les Grecs. Hélène de Sparte est de nouveau sous la coupe de son époux Ménélas ; la princesse Andromaque devient le trophée de Pyrrhus et se retrouve dans la même position que Briséis jadis ; la prêtresse et princesse Cassandre, fut violée dans un temple sous le regard des dieux, et mariée illégalement au roi Agamemnon ; Hécube, très âgée, veuve de Priam, se voit comme le trophée d'Ulysse par défaut. Toutes ces reines, ces princesses, ces prêtresses de haut lignage, connaissent le même destin que toutes les autres femmes. Toutes sont devenues des esclaves. Celles des vainqueurs, des Grecs. Les femmes se battent, survivent mais certaines s'avouent vaincues. Nous suivons donc la vie de ces femmes au sein du camp. Les Grecs ne peuvent repartir, les vents ne sont pas favorables. Les Hommes ont peur du jugement des dieux. Briséis a été mariée à Alcimos pour être placée sous sa protection, son enfant à naître étant déjà adulé et respecté. La prophétie de Cassandre à propos d'Agamemnon rend fou ce dernier. Les funérailles du roi Priam font débat. Pyrrhus se proclame héros de Troie, apprend à vivre avec la notoriété de son père et ne peut s'empêcher d'être jaloux de ce futur frère à naître. Jusqu'à ce que les dieux autorisent le retour à la maison. S'annonce donc la séparation de ces femmes qui ont lutté ensemble et qui partent chacune vers l'inconnu.

J'ai retrouvé ici une Briséis qui se porte en modèle pour les autres femmes, qu'elle aide du mieux qu'elle peut, un véritable soutien car ce que les nouvelles prisonnières suite à la chute de Troie vivent dans ce tome 2, elle l'a bel et bien vécu dans le premier tome. Ex-reine, ex-trophée d'Achille et portant l'enfant de ce dernier. Et en parallèle, nous avons Pyrrhus, le fils naturel d'Achille, qui n'a pas connu son père mais qui connaît son parcours, sa légende et de ce fait, le fils porte sur ses épaules le poids de la renommé de son célèbre père. Il vit dans son ombre et se révèle très instable, dangereux.

Tellement addictif, féministe, tellement sombre, l'ambiance est malaisante, la lecture prend aux tripes littéralement. le choix des mots de Pat Barker est crucial, c'est incisif, c'est cru. Nous n'avons pas seulement le point de vue de Briséis bien qu'il reste le point principal, mais nous avons quelques chapitres du point de vue de Pyrrhus et de Calchas, un "devin" troyen. Et une fois de plus, la parole est donnée aux femmes, nous découvrons ainsi la vie des femmes troyennes et ce qu'elles doivent faire pour survivre. Quelques petites longueurs par-ci par-là mais rien de bien méchant.

En bref, j'ai encore plus aimé ce second tome. Cette lecture fut absolument délicieuse, cette saga est incroyablement puissante, résonne en moi. La proposition ou revisite du mythe de la Guerre de Troie, qui est un de mes mythes préférés, de l'autrice est cohérente et très intéressante. J'ai bien hâte de lire la suite et de connaître le destin de Briséis et de toutes les autres.
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Alors que ma découverte du précédent volet s'était davantage apparentée à une délicieuse plus-value quant à l'oeuvre de Madeline Miller que j'avais fortement apprécié grâce à la prise de parole de la part de Briséis, j'admets avoir fondé de grandes espérances quant à cette suite qui s'avère bien meilleure et des plus touchante et délicieuse à parcourir.

Nul doute que Pat Barker s'est totalement émancipée et s'approprie le mythe de Troie avec force et sensibilité. J'ai adoré continuer cette riche mais violente épopée, accompagné d'une jeune femme bien plus touchante que déterminée que cette dernière n'a été auparavant. D'autant plus que Les Exilées de Troie met l'accent sur une part de l'histoire que je ne connais que trop peu et je suis plus que ravi d'avoir retrouvé toute la richesse historique et culturelle parfaitement retranscrite par cette dernière. En ce sens et avec un tel souci du détail, ce roman se veut des plus immersif et vivant qu'il est possible. Encore plus que par le passé, de vives images se sont imposées à moi à tel point que j'ai souvent eu l'impression de fouler et de sentir moi-même la poussière et la perfidie de ce camp militaire où la violence et les dangers règnent à grands mots. Mieux encore, mes sens n'ont pas été les seuls éléments mis à contribution me concernant. Ainsi ma sensibilité et mon affect l'ont été tout autant face à la tragique plume et à l'émouvant style de Pat Parker. Cette dernière ne se contente pas seulement de s'inspirer des plus grands mythes mais les décortique et offre une analyse fine et profonde dont j'ai adoré toute la sensibilité et la poésie.

Cette puissance émotionnelle est due à l'extrême qualité des personnages dévoilés. Bien que j'avais déjà été plus qu'enthousiasmé de ma rencontre avec Briséis, je ne pensais pas être autant saisi et happé par celle-ci avec la continuité de cet éloquent portrait. Toute en fragilité et bien qu'affranchie de son esclavage en devenant une épouse, notre future mère peinera à trouver sa place au sein de cet univers patriarcal. C'est auprès des siennes que la chenille deviendra papillon et j'ai été époustouflé par une telle évolution, à la limite de l'élévation. Ce bout de femme aussi complexe soit-elle n'en demeure pas moins des plus attachante et émouvante. Sa sensibilité et sa déterminations sont ses véritables forces et cette dernière puise au fond de ses entrailles afin de maintenir l'unité en son camp. Que j'ai apprécié découvrir cette louable solidarité entre les différentes femmes que compose ce harem et ce peu importe leurs passés et leurs places dans les rangs. Finalement, chacune des survivantes ne tient sa survie qu'à son intelligence, ses choix ainsi que ses alliances. Bien que beaucoup nous sont présentées, c'est Amina, la dame de comagnie de Briséis qui m'a le plus subjugué. Sa fidélité à son ancienne vie et sa dévotion à ses anciennes coutumes m'ont plus que touché et par moments troublés. Loin d'être aussi résiliée que ses camarades, celle-ci se mettra bien des fois en dangers par patriotisme. J'ai trouvé ce personnage aussi brillant et éloquent que Briséis et leur duo, bien qu'assez étrange au demeurant, s'est avéré des plus passionnant à découvrir. C'est avec aisance que nos jeunes demoiselles prennent finalement le pouvoir face aux valeureux guerriers et autres rois. Bien que chacun déborde de pouvoir et d'égocentrisme aucun des attaquants n'arrivent à entacher la sublimité du portrait féminin dévoilé par Pat Parker, excepté Pyrrhus dont la noirceur et la complexité m'ont autant charmé que jadis son père avant lui. Évoluant dans son ombre et bien qu'assez immoral par moments, ce dernier m'a lui aussi saisi et captivé. D'autant plus qu'à travers sa fougue se cache une certaine solitude qui permet de faire revivre l'instant de quelques passages le célèbre guerrier qu'était Achille. J'ai apprécié avoir la chance de le retrouver à travers le souvenir impérissable qu'il semble avoir laissé derrière lui même si je regrette qu'il n'en a pas été autant de Patrocle qui m'a plus que manqué cette fois-ci.

Enfin et après un premier récit assez plaisant mais parfois timide et superficiel, Pat Barker nous livre une oeuvre des plus profonde et émouvante à découvrir. Ainsi, l'univers se veut immersif à souhait, l'intrigue captivante et les personnages des plus passionnants et poignants qui soit. L'auteure sublime ses personnages autant que cette dernière les complexifie, ce à quoi j'ai été plus que sensible. Nul doute que les exilées de Troie sont les véritables héroïnes de cette grandiose et magistrale épopée.
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Les exilées de Troie est la suite de le silence des vaincues qui m'avait déjà totalement conquise.

Dans ce tome 2 nous revivons la fin de la guerre avec le célèbre cheval de Troie. Nous retrouvons Briséis, une héroïne du premier tome qui m'avait beaucoup plu.

La guerre de Troie prend fin, la ville est tombée aux mains des Grecs, tous les hommes, enfants et bébés masculins ont été tués, ne restent que les femmes que les victorieux se partagent. Certaines étaient reine ou princesses et deviennent esclaves, d'autres étaient déjà esclaves et gardent leurs conditions peu importe le clan.

Briséis au milieu de tout ça tente, tant bien que mal d'essayer d'aider chacune maintenant qu'elle n'a plu le statut d'esclave.

Les dieux empêchent les hommes victorieux de regagner leur famille et leurs terres avec une mer impraticable, les soldats s'ennuient et deviennent dangereux...

J'ai de nouveau adoré cette réécriture de la guerre de Troie. La place et la condition des femmes sont prédominantes. Chacune se bat à sa façon contre l'ennemi et tente de survivre.

J'attends une suite avec impatience je l'avoue ! 🙈
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L'histoire commence avec ce fameux cheval, que les Troyens font entrer dans leur cité: cette énormissime erreur leur sera fatale puisque la cité sera pillée par les guerriers grecs, qui massacreront les hommes et les petits garçons (même les bébés seront jetés sans pitié du haut des remparts).
Quant à elles, les femmes et les fillettes seront ramenées au camp grec en tant que trophées ou esclaves, selon leur rang, et serviront à assouvir les désirs, les frustrations ou la volonté de puissance de ces guerriers qui font la guerre à Troie depuis dix ans et qui attendent de pouvoir rentrer en Grèce.
Briséis, cette esclave (enceinte) qu'Achille a affranchie et marié à son ami avant de livrer ce qu'il savait être sa dernière bataille, va accueillir ces nouvelles femmes et leur offrir écoute, soins et compassion.
C'est à travers sa voix que nous découvrirons cette histoire que jamais personne n'a racontée car l'Histoire est écrite par les vainqueurs - mais surtout par les hommes.
L'envers du décor - le contrepied de l'Iliade: c'est ce récit que Pat Barker nous offre avec virtuosité et beaucoup d'empathie, car il est là question de femmes qui ont tout perdu: leur mari, leurs garçons, leurs bébés, leur foyer et leur liberté. Anéanties, elles sont violées comme si elles étaient nées pour assouvir les besoins des hommes et vendues comme si elles étaient des objets. Des femmes oubliées de ces Dieux colériques et vaniteux qu'elles ont pourtant servis pendant tant d'années…
Une seconde vie abjecte et révoltante qu'Homère a bien oublié de nous décrire, sans doute parce que c'était tellement insignifiant… par rapport au destin d'Achille ou d'Ulysse, que cela ne valait pas le coup de s'y attarder. Heureusement que l'autrice a pensé à rétablir l'histoire. Espérons qu'elle aura autant de succès qu'Homère….
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Avis à tous les fans de mythologie, « Les éxilées de Troie » est mon dernier coup de coeur ! J'ai souris dès les premières lignes, en lisant ce qui m'avait manqué pour que « Le silence des vaincues » soit à la hauteur des personnages légendaires qu'il ramène à la vie.

Pat Barker continue sans relâche de réécrire l'histoire d'un mythe raconté par un peuple pour expliquer la fondation d'une cité. Ce livre peut être lu séparément du premier, mais je ne vous le conseille pas. Cette lecture sensitive s'inscrit dans une continuité qu'il est, préférable de maintenir. Nous sommes après la chute de Troie. Briséis, le trophée de guerre d'Achille a été mariée, comme le voulait le héros grec, à Alcimos. Elle porte l'enfant du fils de la néréide Thétis et du roi des Myrmidons, Pélée.

L'auteure anglaise appelle l'attention du lecteur. Elle entretient le mystère qui entoure les mythes grecs tout en faisant en sorte que nous redécouvrions la portée tragique de ces textes anciens. Quand il s'agit de dépeindre les mauvais traitements infligés par les hommes au dernier roi de Troie et à toutes les femmes, y compris celles qui, étaient des reines pendant le régne de Priam, le mode d'expression est cru. En revanche, lorsqu'il faut faire état du point de vue féminin, Pat Barker témoigne de la considération et du respect envers les victimes de ce conflit millénaire.

Ce roman historique résolument féministe, parle d'abord, de la condamnation à l'exil pour les Troyennes captives, puis des accords passés entre elles, de leurs stratégies d'attente et enfin de la mise en oeuvre de leur vengeance. C'est dans les descriptions des paysages marins que j'ai reconnu la patte de la romancière. le vent soulève les pages de ce livre, il tourne et revient en ramenant vers nous, la poussière de gouttelettes formée par les vagues qui se brisent sur les rivages d'un site devenu, archéologique.

A quand une suite pour ce titre de la rentrée littéraire d'hiver 2022 ? Je veux lier connaissance avec le dernier né d'Achille aux pieds rapides.
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📚Les exilées de Troie, Pat Barker📚

Si vous remontez mon fil de publications, vous trouverez dans mes lectures de l'été dernier : le silence des vaincues.

Les exilées de Troie poursuit l'histoire de ce précédent tome. Briséis reprend la parole pour nous conter la suite de sa vie au camp grec après la mort d'Achille jusqu'au retour tant attendu des troupes grecques. Et ce retour se fait plus qu'attendre ! Les vents n'étant pas favorables à un départ en mer 🌊

Ce tome a été moins difficile à lire, Briséis n'est plus esclave mais femme d'un Grec puissant au sein du camp des Myrmidons. Par contre, le sort des femmes esclaves ou trophées de guerre n'est toujours pas glorieux. Les scènes décrites sont plus sobres que détaillées. Les propos sont explicites sans être choquants.

Ici, la ville de Troie est tombée, les Troyennes sont entre les mains des Grecques : Hélène est de retour auprès de Ménélas, Cassandre est prisonnière d'Agamemnon, Andromaque est l'esclave de Pyrrhus, Hécube est enfermée chez Ulysse… sans compter toutes les autres femmes !

Deux autres personnages sont également mis en avant au cours des chapitres. le seul reproche que j'ai à faire, c'est que l'auteur de ne spécifie pas que l'on change de narrateur au début du chapitre et il faut plusieurs lignes pour comprendre qui parle.
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Si le tome précédent nous laissait voir la place des femmes prisonnières dans une guerre interminable et éreintante pour tous les hommes, ici, nous sommes confrontés à l'attente. Ces femmes, anciennes reines, princesses ou tout simplement mères de famille, deviennent les esclaves d'hommes complètement à bout, anéantis par la perte d'êtres chers, par la séparation d'avec leur famille et surtout inoccupés. de cette absence d'action naît une tension nouvelle, dans laquelle l'ennui est le prétexte à toutes les querelles, à toutes les violences.

A la fougue impétueuse d'Achille succède l'irrévérence prétentieuse de Pyrrhus. Jeune encore, ce soldat doit faire ses preuves dans un combat dont il ne voit que la fin à l'ombre d'un père surpuissant qu'il ne parvient pas à égaler. J'avais été dérangée dans le Silence des Vaincues par cette peinture quasi-incestueuse d'un Achille qui recherchait constamment le souvenir de sa mère dans ses relations sexuelles. J'ai été davantage fascinée par cette relation au mort, à l'absent que dois affronter Pyrrhus, même si celle-ci le rend tout simplement détestable. Il a tous les défauts, et aucune qualité : il ment, il manipule, il agresse, insulte les vieillards, les prêtres, ne fait confiance à personne. Celui qui deviendra le persécuteur d'Andromaque est bien moins humain que son père à force d'essayer d'égaler son côté divin.

J'ai aimé me replonger dans ce camp achéen où la pourriture, les cadavres en décomposition (et notamment celui de Priam) côtoient les odeurs de sueur, de vin et de feu. J'ai également retrouvé le langage vulgaire qui m'avait dérangée dans le premier opus, mais uniquement dans la bouche de Pyrrhus, cela m'a semblé juste et bien plus facile à accepter.

Grande différence entre les deux romans : la posture de toutes ces femmes. Si Briséis était complètement anéantie et semblait ne rien ressentir, il n'en est pas de même ici. Enceinte du divin Achille, Briséis est toujours aussi indécise, sa grossesse n'est qu'une protection qui ne la préoccupe que légèrement. Elle lui permet simplement de bénéficier de la protection des Grecs et notamment de son nouvel époux, choisi par Achille. A l'inverse, si l'on excepte Andromaque qui brille par sa fragilité et son effacement, les Troyennes sont des révoltées, des colériques. Menées par la vieille Hécube, Cassandre, Hellé, Amina et tant d'autres ne courbent pas l'échine. Elles savent que le destin est en marche, notamment Cassandre, que personne n'écoute, mais elles ne se laissent pas faire. Elles feront tout pour protéger leurs aînés, leurs enfants, leur fierté. de cette colère en sourdine des personnages émerge chez le lecteur une plus grande compassion.

Bref, j'ai déjà hâte de découvrir ce que nous réserve l'autrice par la suite : que deviendront ces femmes une fois arrivées en Grèce ? Alors même que chacune d'elles va se retrouver en un lieu différent…

Lien : https://livresque78.com/2022..
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Étant absolument fan de cette autrice, est-ce étonnant si je dis que ce roman a été de nouveau un immense coup de coeur ? Absolument pas !
Je me laisse sans cesse transporter par sa plume sans aucun effort.
J'aime sa façon de détailler les décors, certaines scènes ou encore certaines caractéristiques propre à un personnage. Les dialogues, le fil conducteur de l'histoire : tout est absolument parfait.
On a vraiment la sensation d'y être, d'assister à la construction de ce qu'a été la guerre de Troie.
C'est une autrice brillante que je ne peux que recommander.
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