Les petits meurtres du mardi

Comme dit justement Agatha Christie dans L'Homme au complet marron : " La vie est bien difficile. Les hommes ne sont pas gentils avec vous si vous n'êtes pas jolie et les femmes ne sont pas gentilles avec vous si vous l'êtes."

En apprendre sur les autres, c'est aussi les comprendre.

Dans le Cantal, le printemps est souvent court mais violent, balayé d'odeurs de rosée et de narcisses blancs, de lumières ivres, de meuglements poignants et de brumes silencieuses.

La bienveillance peut être naïve et la bonté cruelle.

[ Agatha Christie ]

Avec son premier époux, elle a fait un tour du monde en dix mois. On est en 1922, n'oubliez pas. Elle pratique le surf à Honolilu, divorce en 1928, part seule en Iral en 1930, participe à de nombreuses campagnes de fouilles archéologiques, devient richissime, indépendante, une vraie self-made woman.

De vingt ans sa cadette, Irène Tropor, ancienne costumière, est aux petits soins avec ce mari qu'un brin de célébrité avait fait volage et qu'une presque cécité lui a rendu fidèle.

Jo est un spécimen à part.
Très à part même.
Le genre de fille à qui on jette malgré soi un coup d’œil supplémentaire quand on la croise pour la première fois par hasard.
Ça tient à des petits riens et à tout un ensemble de choses.
À sa façon de marcher, d’incliner la tête, de sourire, au désordre de sa chevelure flamboyante, à l’originalité de ses vêtements souvent bohèmes et toujours très colorés, à la franchise déconcertante de son regard noisette.

Archie se sent obligé de voler à son secours. Il a toujours respecté Odile et n'hésite pas à la comparer, en tout bien tout honneur, à une bouillotte, comme celle que sa mère glissait dans son lit les soirs d'hiver. Une bouillotte de bienfaisance qui enveloppe les autres de sa chaleur humaine. L'idée de voir couler de grosses larmes sur les joues de la bouillotte lui est insupportable.

-- Je ne sais pas, Poisson numéro deux est encore plus effacé que son cousin. À eux deux, ils se feraient bouffer par le premier piranha qui passe sans même bouger une écaille.

Elle le rassure en disant qu’une collation l’attend au château.
Il bute un peu sur le mot.
— Une collation, c’est petit ça, non ?
Il extirpe un guide touristique de son sac à dos pour énumérer d’une voix gourmande :
— Tripoux, aligot, truffade, pounti, saucisson d’Auvergne, tu vois, c’est marqué là, les spécialités du pays. Moi, j’ai toujours la joie de découvrir les spécialités, surtout en France. Il faut que je goûte tout pendant le colloque, pour l’énergie, tu comprends ?