A Marcolès, un charmant village du Cantal de six-cents habitants, toutes les semaines, à 20 heures précises, le Club du mardi se réunit à la médiathèque. Ils sont huit membres, tous passionnés par l'oeuvre d'
Agatha Christie. D'âges et de catégories sociales différentes, ils partagent la même érudition au sujet des livres de la « Duchesse de la Mort ». Un soir, l'une d'entre eux, Iris, déclare qu'il est dommage de ne pas partager leurs connaissances. Odile, la médiathécaire enthousiaste, confie que, depuis un moment, elle pense à « organiser une manifestation autour de la Grande Dame du Crime » (p. 24). Les avis fusent et c'est ainsi qu'est retenue l'idée d'un colloque. le groupe décide de convier des intervenants extérieurs, des spécialistes reconnus d'
Agatha Christie.
Les invitations sont envoyées. Hélas, entre le rêve et la réalité, il y a un gouffre. Peu importe, la dynamique est lancée. Archibald de la Rochette est forcé de mettre son château à disposition, le planning de conférences est élaboré, les repas et l'hébergement des « spécialistes » sont planifiés, la ferveur des organisateurs est à son paroxysme. Comme souvent, des petits grains de sable s'insèrent dans les projets. Ainsi, une conférencière se décommande et envoie son assistante à sa place. Celle-ci n'est pas une inconnue pour les villageois. A ce bouleversement, s'ajoutent les personnalités égocentriques à gérer : les membres du club ne ménagent pas leur peine, guidés par la bienveillance légendaire d'Odile.
Ils en oublieraient presque la menace qui plane sur la réception. Or, le premier soir montre qu'ils ont eu tort de la traiter avec légèreté et humour : un crime a été commis. Les suspects sont nombreux : membres du club, conférenciers, habitants de Marcolès et les indices sont minces. Chacun dresse sa liste de coupables potentiels et doit se méfier de tous. Je n'ai connu le coupable que dix pages avant la fin : lorsque
Sylvie Baron l'a désigné. Je ne nourrissais de soupçons sur personne en particulier. J'écoutais toujours le dernier qui parlait.
J'ai très peu lu
Agatha Christie et c'était, il y a très longtemps. J'ai aimé que les faits soient analysés à la lumière de ses livres, de ses intrigues et de ses méthodes d'investigation. Ses ouvrages sont des personnages de l'histoire. Ils sont insérés et éclairent les évènements… quand ils ne détournent pas l'attention des convives. J'ai, aussi, beaucoup aimé les portraits très nuancés et, cependant, avec des caractéristiques très fortes. Dans presque toutes les personnalités, un trait de caractère ou un élément de leur vie résonnait en moi. Pour l'une, c'était son approche de la lecture, pour une autre, c'étaient des épreuves vécues, pour une autre, un état d'esprit, etc. Cette proximité renforçait ma difficulté à définir un coupable : peut-être parce que cela aurait été une trahison envers moi-même.
J'ai été captivée par ce cosy-mystery au coeur des livres, qui m'a permis d'approcher l'oeuvre d'
Agatha Christie de manière originale.
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