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Citations sur Depuis qu'elle est morte elle va beaucoup mieux (9)

Dans ce que nous sommes, il y a immanquablement tout ce que nous avons été. Cette constatation n'est pas une banalité. Il se peut que le caractère change, que l'énervé devienne flegmatique, que la beauté soit rongée de laideur, que le méchant se soit adouci, mais la personne est toujours là. Elle ne disparaît jamais. Elle est dépouillée de sa malice, de ses attraits, de ses colères. Mais elle est toujours là, comme le filigrane qui authentifie le billet de banque.
Nous ne sommes qu'une superposition de transparences dont les épaisseurs accumulées finissent par donner une impression d'obscurité. Mais la lumière brille toujours au coeur de cet enchevêtrement d'empreintes plus ou moins nettes, souvent entassées selon un ordre arbitraire ou difficilement appréciable.
Bien qu'elles ne soient plus que très peu de choses, toutes ces vies finissent par avoir été belles, parce qu'elles ont été vécues jusqu'au bout. Sans doute qu'à partir d'un certain âge, on meurt réconcilié avec l'univers entier. Et qu'on ne regrette pas plus qu'on ne sera regretté. On disparaît, on se fond avec le reste du monde, on devient l'intime de la planète, alors qu'on n'en était que le visiteur. p 86
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On a beau être sûr et certain du caractère inéluctable de la mort, cette perspective nous apparaît jusqu'à la dernière limite comme assez incertaine, peu souhaitable et, peut-être, contenant un nombre indéfini, infini, d'ajournements. C'est une faculté humaine que de penser qu'on peut toujours s'en remettre au lendemain. Et que tout finira par s'arranger un jour. L'homme a besoin de savoir qu'après le pas qu'il vient de faire il y en aura un autre, et puis un autre.
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A la vérité, je ne savais pas quoi dire. Ni quoi faire. Pourtant, pour une fois, j'éyais à peu près à ma place. La vie est déjà loin derrière nous. La sienne n'est qu'à trois souffles de son dernier souffle. [...] L'avenir tien dans l'heure, dans la minute, dans la seconde, dans le battement des paupières. Mais c'est un avenir précieux parce que, s'il ne contient presque plus de choses de la vie, il est encore chargé de toute la vie qui est un principe.
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comment déterminer la limite au-delà de laquelle ce qu'on vit ne vaut pas de souffrir plus longtemps ? En ce qui me concerne, sans doute que ce sera le jour où il ne me sera plus donné de désirer l'espace qui offre au corps sa place au milieu des forêts, au milieu des campagnes, sous le soleil, dans l'averse de la neige, à la croisée des vents qui tournent autour de nous, avec ce grondement près de nos oreilles et qui vibrent jusqu'à nos tempes où il y a des fièvres et des excitations.
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Les morts nous quittent, ce n'est pas nous qui les abandonnons.
Pour eux, nous ne sommes plus rien. Pour nous, ils sont encore beaucoup.
Ils ne seront jamais de trop dans notre mémoire.
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De toute façon, ce matin rien n’est plus neuf que ce qui n’était déjà pas très neuf hier matin. On continue à n’être pas mort, ce qui, sans être une sinécure, n’apparaît pas comme une nouvelle désastreuse. En ce moment, je cours les hôpitaux, les hospices. J’entends crier les vieillards qui agonisent. Certains appellent la mort comme une délivrance. D’autres la supplient de les laisser durer encore un peu. Je vois des corps trop maigres, trop gras, trop anguleux, trop arrondis, qui pissent dans la ouate, chient de même, mouillent de bave leur vieux pyjama à rayures, font puer leurs pantoufles, se cassent contre le coin du lit, suspendus à des tuyaux, respirant mal, geignant, blafards, effrayés comme des condamnés, punis d’on ne sait quel égarement, l’horreur banale de l’existence, en fin de compte.
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A tout prendre, la littérature n'est valable que dans la mesure où elle ne renvoie pas le lecteur avec brutalité devant ses soucis. Plus je vais, plus je suis partisan d'une littérature du contournement, de la périphrase, du décalage. Il s'agit de créer un autre monde où rien n'est important, où ce qui meurt revient à la vie, sans explications, parce que c'est très agréable de se raconter des histoires, de croire un instant que tout est possible, que nous n'avons aucune limite, que nos souffrances ne sont qu'un jeu parmi d'autres, et que nous y puisons autant de raisons de vivre que dans nos plaisirs.
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La vieillesse n'est rien de moins qu'une prison. La pire, puisqu'on a aucun espoir d'en sortir.
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La France des vieillards n'a rien à envier à la France de l'industrie. Ce pays est un assemblage de petits désastres.
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