Quelques lignes dans la presse éveillent la curiosité de Kate, la journaliste dont j'avais déjà fait connaissance dans «
La veuve ». Flanquée de Joe, un jeune stagiaire qu'on lui a mis dans les pattes, elle est intriguée par la découverte d'un squelette de bébé sur un chantier de la banlieue de Londres. Ça sent le cold case à plein nez.
Alors que la plupart des lecteurs sont plus intéressés par les potins mondains que par les faits divers, Kate n'est pas la seule à s'arrêter sur ce sinistre fait divers. Pour Angela, c'est le cruel rappel du rapt de sa petite fille à la maternité il y a 40 ans. Et pour Emma, correctrice littéraire à son domicile, c'est la peur que son secret le plus glaçant soit découvert.
Fiona Barton qui est elle-même journaliste, s'est glissée dans la peau de Kate. Et si elle donne la parole en alternance à Emma et Angela, et même à June la mère d'Emma, elle garde les rênes de l'enquête. Entre présent et passé, chaque personnage se dévoile en même temps qu'il dévoile une part de son histoire. Tout est savamment dosé pour donner un aperçu de leur profil psychologique sans donner de véritable certitude sur qui elles sont. Si Kate arrive à les faire parler, on sent que tout n'est pas dit. On écoute leurs réflexions, leurs craintes et leurs espoirs sans mettre le doigt sur ce qui guide leurs agissements. La narration est diablement efficace pour laisser le lecteur dans l'expectative.
Si j'ai fini par deviner le fin mot de l'histoire, à aucun moment je n'ai réussi à décrocher de ce récit totalement addictif qui tourne autour de la relation mère/enfant. Les personnages nous collent à la peau et certains passages sont forts en émotions. Quant aux relations entre police et journaliste, j'ai trouvé qu'elles étaient bien cernées, même si l'actualité ne donne pas le même aperçu sur la question.
Un thriller psychologique fascinant.