• 1957 : la guerre fait rage en Algérie.
• 1962, indépendance algérienne : le petit Nouredine arrive en France avec sa soeur et leurs parents d'origine kabyle. le père de Gianni - fils d'émigrés italiens - propose au père de Nouredine de se faire embaucher comme lui aux chantiers navals de Saint-Nazaire.
Nouredine et Gianni, qui ont le même âge, deviennent inséparables.
• 2002 : ces petits ont grandi, ils travaillent aux Chantiers nazairiens, comme leurs pères. L'heure est aux délocalisations, donc à la révolte et aux manifestations ouvrières musclées.
Ces trois cadres alternent dans cet album, de manière souvent confuse pour le lecteur : pas de contraste de couleur, pas de rappel de date pour se situer dans le temps et l'espace. Ce manque de repères nuit à la compréhension du récit, d'autant que les protagonistes se ressemblent beaucoup d'une génération à l'autre.
Mais peu importe (oui, pas grave si j'ai dû lire la BD trois fois - chut !).
Les contextes socio-historiques sont intéressants et subtilement décrits, de même que les sujets évoqués : l'immigration, la guerre, l'amitié, la famille et les non-dits, la révolte sociale, l'extrémisme religieux comme recours en pleine crise identitaire. Et surtout la colère d'un fils contre son père - ou plutôt contre lui-même, contre sa propre inertie ?
Un message important, en tout cas : "Le passé de tes parents, tu ne jugeras point". Car autres temps, autres moeurs. Et parce que tout ne peut pas être formulé, même entre membres d'une même famille...
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Le thème de l'amitié, la cohésion syndicale, le racisme ordinaire, jamais anodin, la difficile intégration des immigrés, celle des kabyles qui ne sont chez eux nulle part après la guerre, la radicalisation qui s'ensuit parfois, le chômage et la crise qui menace, l'incompréhension entre générations, les regrets... Intense et poignant.
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