Je savais parfaitement qu’aucun mot ne pouvait atténuer la douleur. Les mots étaient inutiles.
Et peut-être que je sautais à pieds joints dans un abîme de souffrance, mais pour une fois dans ma vie, ce n’étaient pas mes craintes que j’écoutais, c’étaient mes envies.
La mort faisait changer les gens, leur personnalité, leur vision de la vie en elle-même.
Car lorsqu’on s’autorisait à aimer, il fallait s’attendre à souffrir, cet état de fait était incontestable.
Le passé est ce qu’il est et tu ne serais pas celle que tu es si tu n’avais pas vécu ce que tu as vécu.
Pendant longtemps je m’étais sentie seule et abandonnée, même si au fond je ne l’avais pas vraiment été. La vie m’avait appris que rien n’était fait pour durer: tout le monde finissait un jour pas m’abandonner. Ce sentiment m’avait poursuivie et, encore aujourd’hui, j’en portais les stigmates. L’angoisse du lendemain. L’angoisse de la maladie, mais aussi l’angoisse de ne pas savoir où je mettais les pieds. Mon besoin de contrôle était apparu à cette période. Quand j’avais compris que la mort était bien présente et que ça n’arrivait pas qu’aux autres.
Même si elle ne l'avait pas souhaité, elle avait réussi à me faire renaître. A me faire sentir vivant. Moi-même.
Je me pris le tête dans les mains en comprenant à quel point j'étais dans la merde.
J'étais fou d'elle.
il fallait que j'arrête de lire, car ce que je lisais était en train de me bousiller les neurones: dans la vraie vie, les rencontres mystérieuse débouchaient sur des types normaux. beaux certes mais aussi normaux que les autres étudiants, voir même encore plus insupportables et arrogants qu'eux
Trop occupée à ne pas suffoquer pendant la chute, je pris conscience qu'il me l'avait vraiment dit, il m'aimait. Je ne savais pas comment prendre cette nouvelle; cela m'effrayait un peu, mais surtout, je pris conscience que son sentiment était partagé. Je n'étais jamais tombée amoureuse donc je ne pouvais pas certifier qu'il s'agissait d'amour, mais je tenais à lui sincèrement.