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Il y a cinquante ans apparaissait en Italie un nouveau type de longs métrages : le film d'anthophages ! Il a naturellement fait parler de lui en traînant une odeur de scandale et a vivement été attaqué par les critiques. Malgré la censure et de vives mises en garde venues d'un peu partout, le genre s'est développé à une vitesse inégalée, engendrant quelques fleurons et de bien mauvais ersatz. La recette se voulait simple : des effets spéciaux bien gores qui, s'ils n'étaient pas toujours au top, devaient convaincre, des morts réelles d'animaux sauvages, des décors exotiques, du sexe, beaucoup de violence et un prétexte anthropologique affirmant que tout ce qui se déroulait sur la toile était inspiré de faits réels. Horrible mensonge, of course ! Dès leurs débuts, ces réalisations se sont avérées un sous-genre cinématographique bien codé. du sang, des nichons et une tribu d'indigènes. C'est ce modèle qu'ont repris à l'envi les artisans qui se sont succédé devant et derrière la caméra, avec un résultat plus ou moins nanardesque, passant du meilleur (Cannibal Holocaust) au pire (Terreur Cannibale). Une formule miracle qui avait pour vocation d'appâter un public toujours plus large : du fan de gore au voyeur. Mais l'ingrédient principal restait la présence de tribus sauvages comme objet de répulsion. Celui qui vit différemment est forcément celui dont on doit se méfier. Un relent de mentalité colonialiste qui a la vie dure ! Daniel Bastié parle évidemment des films en les décortiquant un à un, mais évoque aussi le cannibalisme à travers le temps et explique pourquoi ce type de films n'a pas perduré. Pas de photos mais un texte passionnant.
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Le succès de Cannibal Holocaust a engendré une courte mode de films de cannibales, souvent sous de fallacieux prétextes ethnologiques. Des histoires souvent grotesques et loin des canons imposés par le cinéma traditionnel. Maintenant, le débat est de savoir si ce type de production plaît ou non. Précédés d'une réputation sulfureuse, ces produits ont hanté les frontons des cinoches de quartier pendant une décennie, avant de retourner dans les tiroirs des maisons de production. Interdits aux mineurs un peu partout, ces opus se sont acharnés à se copier les uns les autres, avec une surenchère dans le sexe et le gore. Cent fois plus dégueulasses que la plupart des films d'horreur de l'époque, ils sont devenus cultes lorsqu'ils ont ressurgi en vidéo au cours des années 90, parce que jamais diffusés (ou très rarement et dans un montage soft) à la TV et que les aînés en parlaient parfois en grimaçant. Lorsqu'ils ont été vendus en DVD début 2000, la jaquette ne s'est jamais privée d'indiquer : « Ce film accumule les scènes de meurtre, de cannibalisme et de viol impressionnantes qui ne sont pas appropriées à un public jeune en dépit d'une volonté de second degré ». Daniel Bastié propose une étude soigneuse d'un genre difficile à défendre et dont le thème central reste l'un des derniers tabous de notre société : l'anthropophagie !
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Films gratinés à ne pas mettre entre toutes les mains. Réserves absolues et sujet compliqué. On n'aborde pas l'anthropophagie sans appréhension. Il y a du sang, du sexe et beaucoup de violence. Daniel Bastié traite le sujet sans exhibitionnisme, avec un décalage bien utile pour ne pas avoir la nausée. le gore ne m'effraie pas et j'aime les films d'horreur. Pourtant là, il y a du dégoût. Peut-être une limite à ne pas franchir. Il faut être malade pour faire des films pareils. l'auteur revient sur les codes du genre, les remet en situation et nous montre l'évolution des moeurs et de la censure à mesure que ces longs métrages ont été mis en chantier. On comprend mieux après lu ce livre. le cinéma est parfois sociologie.
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J'adore les films d'horreur. Comme tout le monde, j'ai découvert les films de cannibales en VHS. Mon frère allait louer chaque semaine des séries bis (Jess Franco, Jean Rollin, etc.) et il est tombé sur Cannibal Holocaust. le choc Après un électrochoc, j'ai été séduit par le ton neuf de ce film. Cash, gore, complètement frappé … avec une critique amère de notre société de consommation. Ruggero Deodato a réussi un film qui dénonce la violence en l'exacerbant. Comment faire un livre sur ce genre de production ? Daniel Bastié a réussi la gageure en présentant chaque film comme une nouvelle plus ou moins longue. Depuis, ils ont été réédité en DVD (pas trop chers) et à un moment vendus en librairie pour une dizaine d'euros. Je suis fan de gore.
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Films abjects faits pour provoquer le dégoût, plus personne n'oserait faire des longs métrages aussi trash et politiquement incorrects. Si vous croyez avoir tout vu au cinéma, je vous conseille de visionner "Cannibal Holocaust" pour avoir des nausées. le comble est que la réalisation est très bien faite. Ce genre est né du "mondo" italien, très en vogue dans les années 60. L'idée consistait à provoquer tout en laissant supposer que de pareilles choses existent réellement, avec un côté faux reportage. Bien sûr, le cannibalisme a été une réalité. On raconte même qu'il a été abandonné lorsque les hommes sont sortis de la préhistoire. Dans plusieurs régions primitives, il aurait perduré. Les psychiatres allèguent que certains malades mangent ceux de leur espèce. mais il est ici question de cas cliniques ou sadiques. Lenzi, Deodato et les autres nous invitent à une balade pas du tout plan-plan dans des jungles amazoniennes à la rencontre d'autres cultures. le film d'aventure devient film gore, avec des séquences particulièrement sanglantes. Daniel Bastié analyse la dizaine de films produits au cours des seventies et part du script original pour tirer des comparaisons, étudier l'évolution des scénarios, s'intéresser à l'aspect ethnologique et tirer des conclusions. C'est assez révélateur d'une époque qui ne possédait pas d'ordinateurs et qui regardait le monde avec oeillères.
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Je déteste ce genre de films et pourtant j'ai lemprunté cet ouvrage à la bibliothèque. Une aberration ? Pas vraiment, puisque l'un parle de l'autre sans en faire l'apologie. Après une introduction sur l'historique du cannibalisme et le pourquoi de ces moeurs dans certaines régions du monde avant l'arrivée du monothéiste, l'auteur rappelle que lors de circonstancies extrêmes, l'homme a été amené à manger son semblable pour survivre. Je pense au crash du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya dans la cordillère des Andes en 1983 ou à la grande famine qui a frappé la Sibérie au début des années 30. Bien entendu, le présent livre s'intéresse aux films mis en chantier par certains italiens au cours des années 70, avec toujours un pareil schéma : des blancs qui se rendent dans une jungle hostile et qui tombent entre les pattes d'indigènes plutôt voraces. Chaque film est méticuleusement présenté, avec des bouts de dialogue et des commentaires qui rythment l'action. Au fil des chapitres, on voit une série de règles se mettre en place : opposition de deux civilisations, mort réelle d'animaux sauvages (non protégés), nudité, violence et sadisme dans le cadre de scènes de torture. On se situe dans les seventies, où la censure venait de se relâcher complètement. Période qui a vu naître une explosion de films pornographiques et qui s'est vautrée dans un mauvais goût discutable. Je pense à la série "Ilsa" ou à certains longs métrages de Jess Franco. Pourtant, à mesure que les films de cannibales se sont alignés sur les frontons des cinémas, le rapport avec les autochtones a évolué. de sauvages sans lois, il ont eu affaire à des étrangers venus imposer leur culture, se croyant les maîtres partout. La fin horrible de ces derniers se justifie donc comme étant une juste punition de leurs forfaits. La grande question qui demeure : faut– il dénoncer la violence en l'utilisant ? Il y a malheureusement beaucoup de complaisances dans ces longs métrages faits pour stimuler le voyeurisme et susciter des vomissements. En refusant de juger, Daniel Bastié garde un regard extérieur, compte les coups et analyse ce qui doit l'être. Sans être convaincue du bien– fondé de ce type de production cinématographique, je comprends maintenant beaucoup mieux dans quel contexte il a vu le jour. de là à acheter les films , c'est un pas que je ne franchirai pas.
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Premier livre édité chez Ménadès. Il s'agit d'un manuscrit consacré aux films de cannibales italiens. Genre qui a sévi au cours des années 70 et qui, malgré quelques essais infructueux, n'a jamais ressuscité de ses cendres. Difficile en effet de quitter le contexte de la jungle pour faire évoluer les membres d'une tribu primitive dans la société moderne. Film par film, Daniel Bastié analyse la dizaine de produits qui se sont succédé sur les écrans, censurés dans plusieurs pays ou carrément interdits.
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Rares sont les livres traitant du sous-genre peu défendu (peu défendable diront certains détracteurs) du film de cannibale, dans lequel se sont investis Umberto Lenzi, Ruggero Deodato, pratiquement même Bruno Mattei mais également des réalisateurs plus "réputés et renommés" tels que Eli Roth (Green Inferno) et S. Craig Zahler (Bone Tomahawk), voire même plus récemment avec le français "Grave" de Julia Ducournau.
Rien que pour ça , le livre mérite le coup d'être acheté. Les critiques positives que vous trouverez sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=ZxyMGo2iPx4&t=17s) et ici-même sont fondées et si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas, surtout que le prix reste relativement correct.
L'auteur porte un regard sur tout un pan de la culture Bis italienne, du bon et du moins bon, mais toujours avec de la passion et jamais du mépris pour cette culture, qui a accueilli parfois deux extrêmes: le grand Cannibal Holocaust et le nanar pur jus. Hautement recommandable.
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Le cannibalisme au cinéma existe dans des films de types différents, s'inféodant le plus souvent au thriller (vive Hannibal Lecter !). Néanmoins le genre atteint une apogée dans le cinéma italien au cours des années 70 grâce à Umberto Lenzi (qui a mis ce sous-genre du cinéma horrifique sur les rails en le codifiant) et Ruggero Deodato (qui l'a doté d'un titre de noblesse avec « Cannibal Holocaust »). Gore, ultra-violent, machiste, exhibitionniste et foncièrement malsain, il a vécu diverses déclinaisons, entraînant les spectateurs au mitan de jungles exotiques et en les soumettant à des situations extrêmes faites de meurtres sauvages, de viols abjects et de tortures éparses. Encensé par certains et dénoncé par d'autres, le cannibal movie a toutefois été limité par son contexte géographique (des territoires sauvages et luxuriants plantés loin de toute terre civilisée), circonscrivant l'action autour d'êtres primitifs proches de l'âge de la pierre et se sustentant de toute viande (humaine incluse !) à portée des incisives et des molaires. Au-delà de scénarios prétextes à décrire des abominations, les détracteurs ont principalement reproché un réflexe faussement documentaire, né dans la veine du mondo, et des meurtres réels d'animaux sauvages.
En partant de DVD, Daniel Bastié redéfinit le genre, replace le cannibalisme dans son contexte historique et analyse les longs métrages qui en ont fait son succès, de la période de gloire à son déclin, sans oublier de souligner la grammaire mise en place et devenue répétitive d'une réalisation à l'autre. Souvent, l'histoire démarre avec une vue aérienne de la forêt vierge, un groupe d'aventuriers qui progresse là où peu ou pas de compatriotes se sont avancés et met en opposition deux civilisations a priori peu faites pour cohabiter. Si les barbares sont ceux auxquels on songe, Ruggero Deodato a inversé la donne en prouvant que les Américains et les Européens n'ont rien à envier aux indigènes les plus sauvages. « le dernier monde cannibale », « Cannibal holocaust », « Cannibal ferox », « Mondo cannibale » … tous sont passés à la moulinette des souvenirs. Nostalgie oblige !
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Classiques de la série Z, les films de cannibales sont des pépites du gore, avec quelques titres devenus cultes. Les histoires sont toujours les mêmes, avec un épilogue qui ressemble à une vitrine de charcuterie, qui met à mal les malheureux qui se sont introduits dans les jungles profondes pour des motivations très différentes : obtenir un scoop, goût de l'exploration ou appât du gain (minerai rare). En quelques films, Umberto Lenzi et Ruggero Deodato ont acquis une réputation basée sur un mauvais goût qui devient sublime à force d'outrances et de transgressions ludiques de la morale majoritaire. Ces films ont récemment été réédités en DVD dans leur version originale, non censurée. le livre "Les mondes cannibales du cinéma italien ... d'Umberto Lenzi à Ruggero Deodato" est bien documenté, mais manque de photographies illustratives. Heureusement il y a Internet pour découvrir les longs métrages cités ou quelques extraits .
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