On ne sort pas avec un prof !

Personnellement, j'ai trouvé ce roman original dans la mesure où il aborde un sujet qui touche pas mal d'adolescents : le premier amour et ses conséquences ou comment peut-on passer d'un sentiment extrême à un autre, de l'amour à la haine ? Dès le début de l'histoire, je me suis attachée à Jocelyne, une fille un peu compliquée, mais en réalité timide, manquant de confiance en elle malgré tout ce qu'elle raconte. Puis, elle engendre un sentiment ambigu et agace par son comportement. Ce livre offre une réflexion sur les rapports humains, nous invite à réfléchir sur le sens que nous donnons au mot « amour » et nous apprend qu'il faut grandir pour évoluer. S'attacher à des iodées préconçues ne mène à rien. Puis, le temps dissipe le chagrin, la haine, les sentiments contradictoires.

Les romans qui parlent d'enseignement pullulent. Il ne s'agit pas d'un livre pédagogique ni de socles à suivre. Seulement d'un récit linéaire qui raconte le quotidien d'une élève éprise d'un de ses profs. Une situation ordinaire lorsqu'on 16 ou 17 ans. Une sorte de transfert qui fait qu'on adore un homme ou une femme qui évolue face au tableau noir. L'auteur n'a bien sûr pas la prétention de faire oeuvre sociologique. Il se contente de raconter une histoire à la première personne, en sondant les pulsions d'une étudiante qui ne maîtrise pas ses hormones et qui, doucement, s'enfonce dans la déraison amoureuse. L'amour rend aveugle au point de ne pas voir ce qui est impossible, fait éclater le périmètre qui circonscrit les rapports qui s'établissent dans la hiérarchie scolaire, rend tout simplement dangereuses certaines liaisons. Ce livre parle d'amour surtout, mais souligne ce qu'il peut avoir de malsain lorsque le dialogue ne s'établit pas, lorsque les rapports naissent d'un malentendu.

Tomber amoureuse d'un prof, ça nous arrive à toutes. Lorsqu'un nouvel enseignant jeune et mignon arrive dans une école, on se répète qu'il est vraiment pas mal. Pour certaines, les choses vont même plus loin : les cours passants, elles se rendent compte qu'en plus d'être mignon il est super sympa, a une voix à vous faire fondre et est extrêmement sexy… Elles tombent alors amoureuses et se mettent à fantasmer d'une manière ingérable. Aller en cours n'est plus du tout un calvaire mais un réel plaisir. C'est là que commencent les problèmes ! Grosso modo, voilà le thème de ce livre, plutôt bien écrit, fluide et au ton moderne. Les chapitres courts facilitent la lecture et on ne se perd pas avec les personnages secondaires, puisqu'ils ne font que passer.

Un livre cynique et finalement drôle au second degré. On assiste à la lente descente aux enfers d'une ado qui s'amourache d'un de ses profs. Il existe de nombreux témoignages sur les sentiments amoureux entre élèves et profs. Qu'il s'agisse d'histoires vécues ou fantasmées. Sur les forums Internet, les ados s'épanchent quand les adultes écrivent des romans : Stefan Zweig (" la Confusion des sentiments ") ou, plus récemment, Florence Noiville. Dans " l'Attachement " (éd. Stock), elle évoque l'amour fou de Marie, dix-sept ans, pour son professeur de littérature au lycée et de trente ans son aîné. le sujet n'est donc pas nouveau, mais mené avec brio jusqu'au dernier chapitre, qui fait l'effet d'une claque. Plutôt immorale cette histoire !

Jocelyne rêve. Jocelyne fantasme. Jocelyne écrit une belle letter d'amour. Jocelyne achète un présent pour des fiançailles qui n'existent pas. Jocelyne se venge.Il n'y a rien de pire qu'une passion frustrée. ON NE SORT PAS AVEC UN PROF ! nous plonge dans la tête d'une adulescente contrariée, qui ne connaît rien aux choses de l'amour et qui s'emballe au point de se métamorphoser en sorcière furieuse, prête à tous les mensonges, aux calomnies et à l'irréversible. Il ne s'agit pas d'un thriller mais d'un livre d'ambiance où l'abandon amoureux annihile tout, jusqu'à l'image qu'on se fait de soi et des autres. Aimer un prof est déraisonnable. Croire qu'il va concrétiser ce qu'on attend de lui est encore moins probable. Ce livre aurait pu s'intituler "Chronique d'une passion désenchantée". Atmosphère !

Sortir avec un prof n'est pas chose aisée. Surtout lorsqu'on a dix-sept ans, qu'on possède quelques kilos en trop et que l'enseignant n'a aucune envie de transgresser un tabou. Puis, les neurones s'activent. Dans son lit, avant de s'endormir, Jocelyne déroule un film de ouf, ne sait plus à quel saint se vouer et se conditionne à croire que tout est possible. Pourtant, il suffirait d'un rien. En amour, il importe de se manifester au bon moment. Ni avant ni trop tard ! Un homme ne peut décidément pas rester indifférent à une jeune femme qui s'offre sans calcul. C'est un peu mal connaître le monde des adultes. Alors, un refus peut déclencher une tornade et faire vaciller la bonne morale sur ses assisses. On se situe ici à mille lieues du livre romantique, même si la première partie pourrait laisser croire à cette étiquette. Vengeance et manipulation sont ici les clés de ce livre d'un peu moins de cent quatre-vingts pages. Quête initiatique, besoin d'expression et recherche d'amour sont les boussoles de ce récit ancré dans le présent et qui nous décrit l'adolescence sous des traits parfois crus.

Comme le dit le titre, on ne sort pas avec un prof ! On pourrait se lasser de ce roman, c'est vrai ça tourne un peu en rond... Mais comme on entre progressivement dans le psychisme de Jocelyne, on se prend au jeu de ses errements et de ses sentiments qui s'exacerbent, même si elle est agaçante, capricieuse. Elle est ce genre de fille qu'on déteste tout simplement parce qu'elle en fait des tonnes et ne connaît pas de limites. La fin n'est pas assez tragique ni heureuse, elle est même très étonnante, Je n'imaginais pas ça du tout. J'en suis restée abasourdie en découvrant jusqu'où une garce peut aller.

Sortir avec un de ses profs engendre nécessairement des situations indélicates et pas simples à appréhender. Premièrement, vous vous retrouverez dans une position à double niveau. En effet, vous êtes à la fois son égal en raison de l'intimité que vous partagez avec lui et en même temps vous restez son élève. Cette socialisation à double niveau est contradictoire. Deuxièmement, vous vous retrouverez forcément en décalage par rapport aux autres élèves de la classe et vous ressentirez plus désagréablement le fait de vivre cette relation dans le secret. En dérogeant aux règles établies, vous devez recréer vos propres règles et adopter un comportement qui n'est socialement intégré par personne avec pour conséquence qu'il faut sans cesse improviser pour ne pas se trahir. Troisièmement, avoir un prof dans sa poche ne veut pas forcément dire avoir son diplôme dans la même poche. Enfin, le jugement des proches, de l'école et des copines ne vous fera aucun cadeau. Autant bien réfléchir avant de franchir le pas !

On m'a conseillé « On ne sort pas avec un prof ! », mais le plaisir n'a pas été long à s'évanouir. En effet, dès les premières chapitres, je me suis butée à des clichés qui m'ont profondément agacée.
Mais commençons par le début. Il était une fois une fille parfaite. Au corps parfait. Aux cheveux parfaits. Châtains et longs. Aux yeux parfaits. du moins, voilà ce qu'elle pense d'elle malgré quelques rondeurs à faire disparaître. Tellement parfaite qu'elle aurait sûrement dû avoir un amoureux au lieu de flasher sur son professeur de français. D'où le titre ! Premier agacement. Lequel sera suivi par un la description de l'obsession dans laquelle s'enlise cette jeune demoiselle doublée d'un caractère de sorcière tout droit sortie d'un conte de Grimm. C'est un peu trop, non? Mais bon, j'ai mis mes petits grincements de dents dans mon tiroir et je suis allée jusqu'au bout du roman, lequel n'est pas mauvais mais pas non plus très bon. Autrement dit, il se lit agréablement (quand vous aurez mis de côté vos agacements), mais vous ne conserverez pas un souvenir impérissable de ces 174 pages mettant en scène une ado déterminée.

Comme le livre est écrit à la première personne, on est constamment dans la tête de l'héroïne. Elle sait que ses penchants sont mauvais, elle essaie de lutter, de les contourner. On peut presque ressentir de l'empathie pour elle. La lutte devient plus difficile et vire à l'obstination. Et elle finit par céder en se vautrant dans ce qu'il y a de plus abject. Je m'attendais à une belle histoire d'amour façon « Mourir d'aimer » et il n'en a rien été. Ce n'est pas sensuel, ce n'est pas beau, c'est surtout très pulsionnel. Bien sûr, l'amour de la jeune fille est pur, mais sombre dans la violence lorsqu'il est refoulé. J'ai été moyennement séduite par ce récit qui tourne un peu en rond. Alors qu'elle se croit une femme, elle est encore une gamine. On se situe davantage dans le fait divers que dans l'univers du roman !