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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une trouvaille en médiathèque, la couverture a attiré mon regard avec ses magnifiques couleurs. Me voici partie pour une escale brésilienne de mon « tour du monde ».
Que cette Euridice est pétillante ! Quelle volonté, quelle énergie et quelle imagination !
C'est un roman dynamique, plein de peps (à l'image de sa couverture!), entraînant, qui nous ravit par son rythme enlevé et son humour.
Une pépite à découvrir.
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Un roman qui porte bien son 2e titre : La vie invisible d'Euridice Gusmão dont le personnage éponyme est invisible à plusieurs titres:
- du point de vue de la fiction, Euridice est éclipsée au sein de sa famille par une grande soeur, Guida, plus féminine, plus "émancipée", puis, une fois adulte, au sein de son foyer, invisible aux yeux de son mari qui nie son intelligence et ses multiples talents.
- du point de vue narratif, la vie d'Euridice, promise dès le titre, est éclipsée par les multiples récits enchassés des membres de son entourage.

J'ai aimé me plonger dans l'atmosphère brésilienne des années 50, les références aux plats portugais, les noms de famille évocateurs pour moi. J'ai imaginé sans peine le quotidien d' Euridice et de sa soeur Guida, dans une société en évolution mais dont les moeurs matrimoniales restaient ancestrales.
Par contre, j'ai été un peu déçue du sort réservé à Euridice mais je dois reconnaître que le titre était assez évocateur.

Je recommande ce roman à tous les lecteurs qui aiment les récits de vie réalistes et désireux d'entrer dans l'univers des us et coutumes brésiliens.
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Un premier roman sur la condition féminine mais pas que.. Dans le genre "radionovelas", Martha Batalha dissèque chacun de ses personnages avec beaucoup d'humour. Coups de projecteurs sur des réalités universelles, malheureusement encore trop actuelles, alors que le roman se situe dans les années 1950. Une petite perle à découvrir rapidement !
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Martha Batalha nous fait découvrir par étalement successif des tranches de vie de la classe moyenne carioca.
De ceux qui rêvent de mieux dans leur vie mais qui sont sans cesse ramenés à leur réalité.
Notamment Euridice, femme au foyer exemplaire mais à l'âme d'artiste qui cherche à égayer son existence de simple cuisinière de sa famille.
En passant par la gastronomie puis la couture et enfin l'écriture, Euridice raconte une histoire qui peut être celle de plusieurs femmes comme elle. L'histoire de celle qu'on a toujours cru bonne qu'à une chose, tenir une maison.

J'ai beaucoup les petites digressions pour découvrir le parcours des différents personnages.
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Les mots « desafinado » (désaccordé) et « saudade » (nostalgie, à la fois envie de partir et de rester, un mot pratiquement intraduisible) me viennent à l'esprit pour ce roman. Allez-savoir pourquoi... Ce sont des mots qui sont employés abondement dans la littérature et la musique brésilienne. Quelque chose aussi « d'Orfeu Negro », ce film réalisé par Marcel Camus en 1959 qui se passe dans les favelas de Rio. C'est à la fois tout ça et pas tout à fait. Enfin pas que ça. Toutes les nuances du Brésil sont contenues dans ce roman.

C'est un roman très « coloré », original, plein de vie, de fantaisie, d'humour désabusé, de naïveté aussi. Une fraicheur propre à la littérature Sud-Américaine. Une légèreté pour aborder des sujets qui ne le sont pas vraiment. En l'occurrence dans ce roman, les efforts pour l'émancipation de la femme dans les années 50-60, ici, au Brésil, mais partout ailleurs dans ce continent, très « machiste » qui vivent sur la base du patriarcat absolu.

Ce roman retrace une tranche de vie; ce qui veut dire que nous prenons la vie d'Eurydice à un moment « X » et que la fin n'en est pas une puisque sa vie continuera son cours. Cela ne m'a pas gênée, cela permet au contraire d'imaginer ce qu'elle a pu faire après, même si on y trouve comme du renoncement et une résilience sur la condition féminine dans son comportement.

A la base, Eurydice est inventive. Elle ne rêve pas de « révolution » à proprement parler, juste de reconnaissance. Elle s'ennuie dans son quotidien routinier et ne s'en contente pas. Elle veut s'adonner à ses hobbies, des passions que d'autres qualifient de lubies.

Elle s'essayera à la cuisine « élaborée » et tentera d'en faire un livre de recette mais sera en bute à l'incompréhension de son mari qui ne comprend absolument pas sa démarche.

Puis, elle s'improvisera avec succès couturière. Avec une telle réussite que bientôt ses clientes ne se comptent plus et qu'elle doit faire appel à des aides. Son hobby est en passe de devenir une véritable petite entreprise, qui ne sera pas, mais alors pas du tout du gout de son mari lorsqu'il viendra à le découvrir.

Non, mais c'est vrai quoi ! C'est lui l'homme de la maison, celui qui trime et s'échine pour ramener l'argent du foyer. Depuis quand voit-on que sa femme aurait de telle velléité ? Et que diraient les voisins, la famille ???
Car cette société là fonctionne sur un modèle de patriarcat où l'homme, le père, le mari règne en maitre. Pas question de se faire damer le pion et surtout quelle utilité ?

Tantôt drôle, tantôt nostalgique, optimiste, tragique, tantôt attendrissant, les personnages sont extrêmement attachants, plein de courage pour certains, étouffés par la fierté pour d'autres. Certains mesquins, engoncés dans des traditions ancestrales qui leur collent à la peau, d'autres « lumineux » et plein d'espoirs. J'ai ressenti de l'empathie pour certains des personnages, une tendresse particulière pour Filomena, de la tristesse parfois et même de la colère devant des réactions tellement obtuses.

Mais ce livre parle aussi bien des favelas, des populations déshéritées qui vivent en marge de Rio, que de classe sociale dite aisée, de petite bourgeoisie engoncée dans leurs principes rigides et patriarcaux.

Les parents d'Eyridice sont de simples commerçants, pas riches, mais suffisamment pour ne pas vivre dans des bidonvilles. Lorsqu'elle se marie, elle « gagne » un rang social qui lui permet de vivre dans une maison très correcte.

En revanche sa soeur, qui rencontre un charmant jeune homme révolté, qui lui étouffe dans une haute bourgeoisie, très collet-monté entre des parents bouffis d'orgueil et de richesse. Il ne rêve que d'une chose : s'en affranchir.

Il entrainera Guida dans ses rêves d'indépendance qui finiront dans un faubourg mal famé et déshérité de Rio puisque les parents fortunés ont coupé les vivres au fils à papa qui se révèle en être un archétype parfait puisqu'il retournera vers sa belle demeure et ses richesses dès Guida enceinte. Un « riche » rêve-t-il donc de devenir « pauvre » ??? c'est rare !

Ce livre sous ses airs « légers » a beaucoup plus de profondeur qu'il n'en a l'air. D'aucun y voit une lecture simplette (comme certains le pensent aussi pour Paolo Coelho). Mais que nenni ! Loin de là. C'est un faux « feel-good » book. Il faut voir bien au-delà.

Ce Brésil fataliste mais qui conserve une innocence et une joie de vivre à toute épreuve qui les aide à supporter les aléas d'une vie parfois tragique. A l'instar, comme je viens de le dire, de Paulo Coelho qui utilise force métaphores et paraboles à l'aspect simple (je parle de l'Alchimiste par exemple dont beaucoup n'y voit qu'un conte sans intérêt) qui révèlent en fait une philosophie beaucoup plus élaborée qu'elle n‘y parait. Ici, nous découvrons aussi l'envers du décor (et encore pas le plus sombre) !

Bref, j'ai adoré le style foisonnant, l'histoire, les leçons qu'on peut en tirer et la philosophie qui s'en dégage. Bravo à l'auteure.
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Ça commence fort ! Euridice ne saigne pas lors de sa nuit de noce qui du coup se transforme en cauchemar puisqu'elle est copieusement insultée par son ''bip'' de mari qui la considère soudain comme une trainée.
Éternelle domination des mâles qui perdure dans beaucoup de pays .

C'est bien écrit. J'ai trouvé qu'il y avait sans cesse une espèce d'humour sous-jacent, quelque chose d'amusant, qui éclate de temps en temps...
Et pourtant, que de sentiments négatifs par moments ! Un vrai plaidoyer contre le mariage et le statut de femme au foyer, ce que je comprends aisément, doublé d'une quasi-apologie qui nous dit "la mort est belle, elle nous libère !" du moins en ce qui concerne Zélia, la voisine, qui n'est que fiel et aigreur.

Ce roman raconte l'histoire d'Euridice avec toutes les petites choses de la vie qui font la vie. Tous ces petits détails qui peuvent paraître insignifiants, et pourtant... ce sont eux qui nous construisent.
J'ai trouvé tellement triste que jamais elle ne tienne tête à son mari, cet imbécile qui ne se soucie pas du besoin de sa femme d'être autre chose qu'une ménagère.
C'est la triste condition féminine d'une époque.

Au début j'ai eu peur de m'ennuyer et d'avoir envie d'abandonner. C'est une forme de narration à laquelle je suis peu habituée. Ça m'a fait penser à une voix off dans un film, qui raconte les différentes étapes de la vie d'un personnage.
Mais finalement je me suis laissée emporter par cette histoire douce-amère de femmes, teintée d'ironie, et j'ai beaucoup aimé ! J'entendais même la voix off, une voix masculine douce et chaude.
J'y ai vu aussi un petit pamphlet contre les machos, ces hommes imbus d'eux-mêmes et de leur statut de mâle dominant, qui dénient à leurs épouses le droit d'avoir des envies d'autre chose que le ménage, la popote et les gosses à torcher.

Tout ça est une histoire de femmes, ou plutôt des histoires de femmes, Euridice, Zélia, Guida, Eulália... avec accessoirement, des hommes en arrière-plan qui n'ont pas vraiment le beau rôle.
Quoi que, certaines femmes font vraiment penser à des mantes religieuses.
Ça raconte aussi une certaine histoire du Brésil, plus précisément de Rio et des cariocas, plusieurs décennies en arrière.
J'ai adoré l'écriture, le déroulement de l'histoire, l'état d'esprit. J'ai tout aimé dans ce roman !

Une belle découverte pour moi qui avais craqué sur cette superbe couverture au départ.
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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C'est sûrement parce que j'ai lu Miss Islande il y a peu mais j'ai vu un lien entre ces deux histoires. 🇧🇷
Euridice vit à Rio de Janeiro dans une famille de classe moyenne dans les années 50. Euridice est double : celle qu'elle aimerait être (une femme qui aime créer, écrire) et celle qu'on attend qu'elle soit (attente de ses parents, attente de la maîtresse d'école, attente de son mari).
🇧🇷
Enfant, elle est très douée pour la flûte mais envisager qu'elle puisse être musicienne ne fait pas partie des possibles pour sa famille. Mariée, elle est si douée en cuisine qu'elle imagine un livre de recettes et espère pouvoir le publier. Quand elle le montre à son mari, il ricane et est à mille lieux de comprendre qu'elle puisse vouloir être autre chose qu'une femme au foyer.
🇧🇷
Euridice étouffe, rêve de liberté dans une société patriarcale, se sent comme invisible car elle n'existe pas telle qu'elle aimerait être. "Je suis en train d'écrire un livre. Sur l'histoire de l'invisibilité"
Et puis il y a aussi l'histoire de Guida, sa soeur, qui essaie d'échapper à sa condition sociale plus abruptement, en quittant tout. 🇧🇷
Ce que j'ai aimé ? ▪️ Plonger dans ces familles portugaises et dans la culture brésilienne à travers la cuisine (bien entendu j'ai eu envie de préparer un bolo de fuba, des brigadeiros), les radionoveles.... ▪️Le regard de l'auteure sur ses personnages (dont pas mal "hauts en couleur") : elle ne les juge pas, elle essaie tous de les comprendre, même les moins sympathiques. ▪️ La combativité d'Euridice et de Guida qui ne renoncent jamais à s'émancipe
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Magnifique livre, montrant l'injustice encore présente envers les femmes dans de nombreux pays...
Lecture facile et plaisante !
À lire :)
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Euridice Gusmao, jeune femme brésilienne vivant à Rio pendant les années 50 rêve de s'échapper intellectuellement du carcan familial et de son mari grossier personnage s'il en est. Alors elle accumule les projets : la couture, l'écriture... mais est bien souvent entravée par son mari encore et toujours. Cependant malgré les défaites Euridice est une femme forte et déterminée et rien ne pourra l'empêcher de s'émanciper. Elle pense souvent à sa soeur Guida ayant fugué quelques années auparavant et dont elle n'a aucune nouvelle.

L'écriture de ce roman est lumineuse et agréable à lire. Cette lecture est une parenthèse enchantée dans un pays et une ville méconnues. de plus l'originalité de cette pépite m'a vraiment séduite et que dire de cette couverture colorée et à l'image du contenu...

Un véritable coup de coeur pour ce premier roman donc je suivrais avec plaisir les futures publications de l'auteure.
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J'ai d'abord été attirée par la couverture colorée et tropicale de ce roman. le contenu s'est révélé aussi attirant que la couverture et j'ai dévoré ce roman qui traite avec humour de la condition féminine. A lire!
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