Ses mains deviennent inactives car son esprit, par la porte du songe, se détourne d'elles pour s'absorber dans la mer. Dans l'étendue, la monotonie et le sel aigu de la mer. Peut-être ne l'a-t-il pas connue quand il avait des yeux. Aujourd'hui quelque chose commence à s'ouvrir en lui, et parfois elle est là dans sa plénitude, désirant qu'il se perde ou se consume en elle.
Dans cette muraille intérieure où j'étais enfermé, la musique d'Alcyon m'avait fait retrouver une vérité perdue.
Voilà comment j'ai connu mon père. Il est apparut à un carrefour sur son char que tiraient des chevaux couverts d'écume. Il m'a intimé l'ordre de lui céder la place. Je menais aussi des chevaux, mais ils n'étaient pas attelés. Il me fallait d'abord les rassembler, les faire reculer. Par respect pour son âge, j'allais le faire, mais tout de suite ce furent des injures puis des coups de fouet en plein visage. Dans la surprise et la colère du combat, je l'ai tué sans savoir qui il était.
Diotime chante souvent, hier nous avons chanté avec elle et la tristesse a disparu.
Clios rit : "Comme partout ce sont les pauvres qui ont payé et bâti les murailles de Thèbes et ce sont les riches qu'elles protègent."
Le plus terrible ce sont les cris, les cris de ceux qui ont peur, qui sont renversés ou emportés par les lames. Ces cris pourtant vous soutiennent car ils signifient que vous êtes là, que vous luttez encore. Le naufrage est sûr, vous êtes déjà tout engourdi par les vagues glacées qui vous assaillent, mais en somme tant qu'on crie, on est vivant.
La vie, la mort, la maladie sont de grands fauves, d'intrépides joueuses qui lancent leurs dés sans hésiter. Sans la mort quels terribles combats entre ceux qui ne mourraient plus et ceux qui grandissent, avides de terres et de liberté. Qu'adviendrait-il si le blé refusait d'être moissonné et vous de quitter vos maisons transitoires, car c'est ainsi que l'amour est possible ?
La liberté douce n’existe pas.
Il faut se perdre toujours plus, toi et moi.
Le plus profond, le plus caché de ses désirs, celui que le quotidien nie avec obstination mais dont l'appel constant est l'acte acharné de sa vie, ce désir est fait pour être entendu. Il l'est en ce lieu et en cet instant même.