Citations sur Nanofictions (40)
Ce maître en ombres chinoises jouissait d'un succès mondial. Mias, jalouse que toute la gloire soit pour lui, son ombre le quitta pour tenter une carrière solo. En vain : aucun producteur ne voulut signer avec une opbre désincarnée. Lasse, elle se jeta dans un puits de lumière.
Ray Bradbury conseillait la chose suivante : « Écrivez une histoire courte chaque semaine. Il n'est pas possible d'écrire 52 mauvaises histoires courtes d'affilée. »
Ray Bradbury conseillait la chose suivante : « Écrivez une histoire courte chaque semaine. Il n’est pas possible d’écrire 52 mauvaises histoires courtes d’affilée. » J’espère qu’il avait raison, et que les histoires que vous vous apprêtez à lire trouveront grâce à vos yeux. Et si au moins l’une d’entre elles vous reste à l’esprit pendant 30 ans, je considérerai la mission comme accomplie.
En novembre 2017, un certain réseau social à la mascotte aviaire bouleversait les habitudes de ses utilisateurs en passant la longueur maximale de ses posts à 280 caractères. Pour ma part, j’y voyais une opportunité de m’essayer enfin à l’exercice de la micro littérature, et après avoir passé des années à raconter des histoires vraies à travers différents supports, de pouvoir en inventer moi-même. J’ouvrais donc le compte Nanofictions, et commençais à y écrire régulièrement des nouvelles avec l’espoir fou de capturer, à mon tour, cette lumineuse brièveté qui m’avait tant plu dans les exemples précités.
Ce qui m’avait particulièrement marqué dans cette histoire, c’est qu’elle tenait en dix lignes. Je vous l’ai racontée ici en intégralité. Et malgré sa brièveté, elle a autant d’impact, si ce n’est plus, que beaucoup de longs récits. Elle frappe l’imagination avec toute la force de son idée centrale, qui n’a pas le temps de se diluer. Et c’est ce qui me plait dans les micro nouvelles : épurer une histoire jusqu’à en extraire l’essence. Le principe actif.
C’est l’histoire d’un écrivain jivaro qui voulait réduire non pas les têtes, mais les textes. À force, il avait fini par s’apercevoir que l’art parfait du conteur d’histoires pouvait s’exprimer sur 280 caractères. Alors il inventa un nouveau format, et le nomma « Nanofiction ».
Extrait de la préface de Bernard Werber
Lorsque les ordinateurs de bureau devinrent conscients, on demanda aux utilisateurs de ne jamais les éteindre.
- Mais la nuit, il a un économiseur d'écran très bizarre qui m'empêche de dormir, se plaignit une cliente.
- Oh, ce n'est pas un économiseur, lui répondit-on. Il rêve.
Dans cette école, on apprenait à désapprendre. Chaque cours servait à remettre en question ce qu'on pensait savoir sur le monde, la vie, les relations humaines, le fonctionnement de la société. À la fin de l'année, un diplôme était remis à ceux qui n'avaient plus de certitudes.
Pendant un instant, l'expérience ouvrit une brèche vers un autre monde. Les chercheurs eurent le temps d'apercevoir des créatures gigantesques juste avant qu'elle ne se referme. Soudain, sur les ordinateurs du labo, un message apparut : "Nous vous avons vus aussi. Nous arrivons."
Quand j’étais à l’école primaire, il y a une bonne trentaine d’années, l’instituteur nous avait fait lire une nouvelle de science-fiction que je n’ai jamais oubliée. Il y est question d’une petite planète déserte dont le sous-sol regorge de ressources rares et précieuses. Une multinationale terrienne y envoie des vaisseaux remplis de machines et d’ouvriers, mais le problème, c’est que la planète est recouverte d’une pellicule de matière inconnue, et manifestement indestructible. Aucun outil, aucune foreuse ne parvient à en érafler la surface. Après des semaines de tentatives acharnées, l’opération est finalement annulée. Mais juste avant que les vaisseaux ne quittent la planète, un des ouvriers renverse sa bière par accident. Et à l’endroit précis où le liquide a touché le sol, la matière inviolable fond comme neige au soleil. L’ouvrier vient de trouver la solution miracle, mais comme personne d’autre n’a vu la scène et qu’il n’aime pas spécialement ses employeurs, il décide… de ne rien dire.