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4,13

sur 17379 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Même si c'est banal à dire, ce sont pour moi les plus beaux poèmes de la littérature française. En m'inspirant d'un célèbre vers du recueil, j'ose écrire qu'ils luisent en moi comme un ostensoir. Jamais on ne se lasse de relire en pleurant de bonheur des vers que seul un génie est capable d'écrire. Baudelaire était très malheureux, d'où le titre du livre, mais de ses blessures a jailli la lumière.
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Grand classique mais toujours résolument moderne, et rebelle.
Je peux le relire vingt fois et toujours, de nouvelles associations m'apparaissent.
"A une passante" , ode à toutes les relations non vécues, qui auraient pu...
"Harmonie du soir" ou l'amour comme un adieu.
Et tant d'autres.
Magique, inépuisable, sublime!
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Les fleurs du mal de Charles BAUDELAIRE
(Le livre de Poche – Ed 1972)

4e de couverture : « Moi, mon âme est fêlée », disait Baudelaire, le coeur serré d'angoisse. le mal, la laideur et la bêtise l'oppressaient. Il lutta par le rêve et l'ironie. Fermant ses volets, il appareille vers un monde enivrant où les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Il construit, au-delà des mers, de féeriques palais peuplés de femmes voluptueuses et de chats mystérieux. Il descend en enfer pour y chercher des fleurs. du mal, il extrait la beauté et de l'incessant malheur les minutes heureuses.
Condamné en 1857 pour outrage à la morale publique, le poète répondit qu'il n'avait pu écrire autrement « un livre destiné à représenter l'agitation de l'esprit dans le mal ». Au-delà du bien et du mal, il y a le beau : Baudelaire nous l'a donné en des vers inoubliables.

Mon avis : Que dire de plus sur ces magnifiques vers que la présentation qui en est faite sur la 4e de couverture. Des vers sublimes à picorer de temps en temps, en voici un  extrait :

Le portrait (extrait)

La maladie et la mort font des cendres
De tout le feu qui pour nous flamboya
De ses grands yeux si fervents et si tendres
De cette bouche où mon coeur se noya

De ces baisers puissants comme un dictame
De ces transports plus vifs que des rayons
Que reste-t-il ? C'est affreux, ô mon âme !
Rien qu'un dessin fort pâle, aux trois crayons….

À lire en consommant un verre de vin des chiffonniers, de l'assassin, du solitaire ou des amants, au choix selon votre humeur.

Instagram @la_cath_a_strophes

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Ô Baudelaire, comme vous m'avez longuement retenu dans vos pages!
Vous a qui revient le titre de Roi des poètes dits "maudits.
Vous qui dans vos ténèbres m'avez conduit,
Ah, Baudelaire dont l'âpre et douce amertume traverse les âges!
Parce que ce qui vous hante et que vous nous offrez, ces Fleurs du mal
C'est toujours là, puissant, hypnotique, affolant et génial.
Pauvre voyageur humble , déjà, de votre Spleen de Paris, j'ai circulé au milieu de vos tombes et dans vos cauchemars si prégnants... Là où la douceur parfois m'a surpris. Comme j'ai voyagé, avec vous, Baudelaire! Surtout le matin avant d'aller bosser! Curieux "coup de fouet", me direz-vous.
Je suis sorti de chez-vous et de vos sombres jardins... Ce matin. Je me suis enfoncé dans l'encore-nuit de ce matin humide, avec vos Fleurs qui ne faneront jamais dans ma mémoire.
Merci à vous, Charles Baudelaire.
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Baudelaire transforme la boue de l'homme en or. Une carcasse devient un objet d'élégance tout comme l'horloge devenant criminelle. Voilà tout le génie du poète : il fait office d'alchimiste et change des éléments en les esthétisants à volonté. « calme, luxe et volupté » a-t-il écrit dans « L'invitation au voyage » : calme des paroles et mots prononcés, luxe esthétique dans la finalité et volupté, plaisir des sens, lors de la lecture.
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Il s'agit sûrement, et malgré ses thématiques sombres, du meilleur recueil de poèmes qui n'a jamais été écrit.
Il est difficile de dire en quoi Baudelaire est si différent des autres. Peut-être est-ce dû à l'obscurité en lui qui l'a tant inspiré ?
Tout cela amenant au fait que ses écrits m'ont toujours apparu comme plus authentiques. La beauté est un artifice dont il semble s'être débarrassé ici pour ne montrer que le vrai.
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À la fin d'un poème, le recueil refermé, après plusieurs lectures, Les Fleurs du Mal continuent de conserver une place tout à fait particulière pour moi, une place réservée.
Un peu d'histoire (ça ne peut pas faire de mal) : commencée en 1840, l'écriture des Fleurs du Mal et tous les poèmes qui les composent ne sont pas à l'origine destinés à la publication. Ce n'est que très progressivement que l'idée d'un recueil s'imposera dans l'esprit de son auteur. Édité en 1857 sous le titre des Fleurs du Mal (Baudelaire voulait initialement intituler son ouvrage Les Lesbiennes puis Les Limbes), dédié à Théophile Gautier qui ne voudra jamais reconnaître la dédicace, le recueil s'impose comme un livre totalement à part. Tellement à part que son auteur et son éditeur seront jugés par le Tribunal correctionnel en août 1857 pour délit d'outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs (plusieurs poèmes seront alors interdits à la publication*). Publiées une seconde fois en 1861 puis une troisième en 1868, Il faudra attendre un arrêt de la Cour de cassation de... 1949 pour réhabiliter Les Fleurs du Mal.

Les premiers textes du recueil empruntent au réalisme et à la cruauté pour parler de la mort, du désespoir, de la pauvreté,… Une écriture mélancolique qui n'a rien à voir avec le romantisme et le classicisme encore en vogue à l'époque, la destinée humaine plutôt que l'être seul face à son destin.
Paradoxe de cette poésie tourmentée, le sujet central des Fleurs du Mal est la... beauté. Familière, allégorique, symbolique, divinisée, éphémère,… elle irrigue toute l'oeuvre. Derrière l'excès de réalisme, l'abondance d'images parfois rudes (on pense au poème Une charogne), Baudelaire pose une réflexion métaphysique, ironique, sans détour sur la vie, comme le fait une vanité en peinture.

" Ô vous ! soyez témoins que j'ai fait mon devoir
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j'ai de chaque chose extrait la quintessence,
Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. "

Ces derniers vers d'un " Projet pour un épilogue " intégré dans la seconde édition de 1861, résument à eux seuls tout le travail d'écriture de Baudelaire, le rôle du poète tel qu'il le concevait.
Le " Tu ", c'est la ville de Paris, lieu incontournable des Fleurs du Mal. " Ta boue ", ce sont ses méandres, ses rues emplies d'histoires et de paradoxes, qui porte en elles la vie des déshérités, des laissés pour compte mais aussi celle des rentiers, des bien-nés à l'exubérante apparence, comme les projets du baron Haussmann (" le vieux Paris n'est plus, (la forme d'une ville change plus vite, hélas ! Que le coeur d'un mortel "**)) et une modernité qui emporte tout sur son passage.

Si certains poèmes de Baudelaire ont un caractère un peu académique, un peu compassé, la plupart cependant, dans leur sonorité, leur rythme, dans les images qu'ils éveillent touchent littéralement au sublime. Ainsi La Chevelure (extrait) :

" […] Je plongerais ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé.

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendus,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, de musc et de goudron.[…]"

Poésie intemporelle, ouvrant la beauté (esthétique) jusque dans l'impensé, jusque dans le macabre et la solitude de notre condition mortelle, Charles Baudelaire, poète incompris, idéaliste, est allé au plus près du langage dans ce qu'il a de plus sensible, de plus édifiant.
Théorisant (il était un grand critique d'art) sur le beau et la beauté, composant avec les paradoxes et s'affranchissant des styles, Baudelaire avec les Fleurs du Mal a rendu la poésie encore plus indispensable, plus essentielle à notre monde.


(*) Les poèmes interdits en 1857 par le Tribunal correctionnel de la Seine sont "Les Bijoux", "Le Léthé", "À celle qui est trop gaie", "Femmes damnées", "Lesbos" et "Les Métamorphoses du vampire".
(**) extrait de « Ébauche d'un épilogue »
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Il se dégage de ces fleurs du mal une chaleur d'enfer qui ne descend pas sous terre mais au contraire monte au ciel et porte au plus haut le poète -que dis-je? - l'albatros aux ailes de géant !
Il est des oeuvres qui nous donnent l'impression de pénétrer la vie dans toute son âpreté, leurs mots gravissant hardiment les plus abruptes crêtes de l'intime. Périple rare, exigeant, au terme duquel le lecteur se retrouve coi, exsangue, enrichi néanmoins par cet intense voyage.
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Comment définir en "un mot", ce pur chef-d'oeuvre de la littérature française, à l'image inaltérable de son auteur, notre cher Charles Baudelaire, semblable à l'albatros survolant l'océan de la vie dans Sa Majesté la plus absolue, et ainsi côtoyant les cieux, son cri se fait entendre, raisonnant au loin sur les côtes, remplies de leurs fourches caudines, où seuls les grands chevaux noirs pétrifient les êtres de ce bas monde, hennissants dans la nuit obscure de nos vies…
En effet, comment traduire le génie, la grandeur et l'essence de ces poésies aux parfums éternelle et insoupçonnée?
Les dieux peuvent rougir et brûler leurs parchemins célestes; à présent la vérité est dites, voire formulée, et cela n'incombe qu'à un simple homme, fait de chair et de sang, mais dont l'âme a su prendre possession de son corps.
Ha! Charles, "fais sonner et raisonner" les tambours du tréfonds de la raison; pardonne nous nos égards et vois dans nos larmes, le simple reflet amer, de nos yeux aveugles et indigents!
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Ma critique sera parfaitement inutile : Tient-on là le meilleur recueil de poësie de tous les temps ? C'est la seule question que je me pose. Pour le reste, lisez-le vous même et appréciez ; j'ai une petite préférence pour le poëme d'introduction, mais chacun peut en trouver selon ses goûts.
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