Un repas de famille, une jeune femme qui empoisonne son fils, son mari, puis se suicide.
Pourquoi tant de violence, comment une jeune mère peut-elle décider de tuer son petit, son bébé, la chair de sa chair ?
Flash-back dans la vie de Marie. Cette jeune et jolie femme est bien mariée à un époux qu'elle aime et qui le lui rend bien. Lui est un avocat qui commence à être reconnu, leur vie est relativement aisée, un appartement confortable, une famille aimante, un métier à la banque qui sans la satisfaire démesurément, lui convient parfaitement pour avoir une vie confortable. Leur prochain projet. Avoir un enfant, pour parfaire ce bonheur quotidien.
Jusqu'au jour où son vélo est détérioré et elle doit rentrer à pieds ou se faire raccompagner par quelqu'un, qu'elle connaît, en qui elle a confiance… puis la sidération, l'incompréhension, la scène de viol, dévastatrice, violente, dérangeante, puis le retour… se laver, se débarrasser de l'infamie, enfin la douleur, le silence, obstiné, confus, honteux… la vie qui devrait reprendre mais qui subitement s'est interrompue un soir d'automne.
Avouer le viol, c'est accepter le regard de l'autre, son mépris, ses interrogations, imaginer qu'elle est même fautive peut-être ? Ce sera donc le silence, la haine qui peut à peu va s'insinuer en elle, le changement qui s'opère dans la vie, dans le coeur, dans la tête de Marie. Revenir au bureau, blaguer avec les amis, être légère, amoureuse, heureuse dans son couple, quand tout au fond d'elle la haine et les ressentiments prennent toute la place. Alors Marie va faire comme si, avancer mais ne pas oublier, garder la douleur au fond d'elle.
Pourtant, l'enfant attendu par le couple va arriver… mais l'angoisse et les interrogations de Marie sont plus forts que tout, plus forts que l'amour d'une mère, plus forts que ces bras, ce sourire, cette peau de bébé qu'elle rejette autant qu'elle le peut. Pour elle cet enfant est l'enfant du viol, l'enfant du monstre, il ne peut en être autrement. Lui viennent alors des envies d'abandon, de meurtre… Peu à peu, la haine s'installe, violente, exclusive, dévorant jusqu'à ses pensées, sa vie, son intimité. Jamais la jeune femme ne pourra aimer cet enfant, jamais elle ne pourra lui pardonner, sombrant peu à peu dans une folie cruelle et quasi inhumaine, dévastatrice.
Il y a dans ce roman une analyse étonnante et bouleversante des réactions d'une femme violée, de la façon dont la situation se retourne contre elle, coupable d'avoir été violée au moins à ses propres yeux, blessée, meurtrie, mais niée au fond d'elle, et sombrant dans la folie de l'incompréhension en s'enfermant dans sa solitude intérieure et son désespoir. Pourtant il y a aussi des scènes et situations par trop invraisemblables pour faire accepter l'ensemble de l'intrigue, l'ami intime, gynécologue, le mari rêveur qui ne comprend décidément rien, la mère qui découvre sa fille dans un état second et ne réagit pas…
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