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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre du professeur Mary Beard est à bien des égards un réussite, mais c'est également quelque peu original parce qu'il couvre l'histoire de Rome, mais seulement son premier millénaire. La période commence par sa base, traditionnellement réglée à 753 avant J.C, et elle s'arrête en l'an 212, lors de l'édit de Caracalla qui étendit la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'Empire romain.

L'événement était en effet capital, comme correctement souligné par l'auteur, mais c'était en grande partie en raison de ses conséquences car la citoyenneté romaine allait changer du tout au tout.

Il peut sembler étrange de publier un livre sur l'histoire de Rome et s'arrêter en l'An 212, sachant que l'Empire Romain a continué pendant plus de 2 siècles et demi. C'est sur ce point qu'il est important de comprendre le titre du livre, sa signification, et les intentions de l'auteur.

SPQR est l'acronyme du sénat et des habitants de Rome. La signification se rapporte à une période où le sénat et les personnes ont exercé la puissance suprême dans la ville de Rome dans un premier temps, pour devenir ensuite la capitale de l'Italie, et aller jusqu'a être la capitale d'un empire.

Cependant, ce livre aborde plutôt le sujet de l'identité romaine et, avec beaucoup de précisions, de ce qu'a signifié être un citoyen romain. L'auteure ne manque pas de souligner la formation et l'expansion de l'identité romaine ainsi que les conséquences sur la citoyenneté romaine. Mary Bard tient le premier rôle en examinant, en expliquant et en démystifiant les mythes de fondation de Rome, qui semblent avoir été élaboré dès le 1er siècle avant J.C. Elle analyse également des mythes de fondation romains plus récents, tels que la soi-disant bataille décisive d'Actium, et la propagande d'Augustus. Elle explique également comment les régimes et les sociétés romaines étaient vraiment – la soi-disant République commencée en tant qu'une oligarchie avec des sénateurs romains qui choisissaient, parfois, de devenir des « populares », comme le faisait par exemple César.

Pour conclure, c'est un livre remarquablement bien écrit dans un style très accessible qui veux sans nul doute viser un large public. C'est également un livre qui contient de nombreuses illustrations soigneusement choisies qui attisent la curiosité et l'intérêt du lecteur, tel que la fausse représentation de la célèbre fresque de Cicero devant le sénat pendant lequel il a confondu Catilina. Également incluses, cinq excellentes cartes de Rome et de ses environs, y compris son empire.

En conclusion, je dirais que ce livre surprend par la thématique abordée, je en m'attendais pas du tout à cela, mais j'ai vraiment adoré cette lecture. Certains lecteurs ne seront sans doute pas du même avis, car l'auteure part de son point de vue et mets l'accent sur une époque bien précise, mais personnellement, cela ne m'a pas dérangé et j'ai appris beaucoup de choses.

Une fois encore, un grand Merci à Babelio pour nous proposer des lectures très variées, qui nous permettent de prendre des risques et de découvrir de belles oeuvres.
Merci également aux éditions Perrin de fournir un si bel ouvrage, car l'édition est vraiment impeccable que ce soit au niveau de la couverture ou la qualité du papier. Pas de coquilles ni d'encre qui bave, et malgré l'épaisseur du livre, la reliure n'a pas souffert et était très agréable en main.

Une lecture parfaite !
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Un livre d'histoire qui se lit comme un roman. Mary Beard réussit le tour de force de nous plonger dans un millénaire d'histoire romaine et de nous rendre cette époque, ce peuple, ces événements, totalement modernes.
543 pages divisées en 12 chapitres dont la majorité sont consacrés à la Rome archaïque et républicaine. Mary Beard est plus intéressée par l'évolution de la petite cité en Empire que par la gestion de ce même empire.
Mais son histoire ne se contente pas de raconter les évènements qui ont fait Rome, ses guerres et ses grands personnages, mais ce qui rend réellement son ouvrage passionnant ce sont ces études économiques, commerciales, sociétales, culturelles, religieuses, etc. Et on s'aperçoit que la civilisation romaine est extraordinairement proche de la notre dans sa mentalité, dans sa politique, dans sa diplomatie, dans sa répartition des richesses, dans ses interrogations … Mary Beard fait de subtils parallèles avec notre époque. Elle met particulièrement l'accent sur les conflits entre riches et pauvres et sur les réformes proposées (par les Gracques, notamment) et sur la résistance des possédants à tous ce qui remettrait en cause leur position sociale. Sur cette notion de liberté qui n'est brandit que par les riches qui veulent sauver leur liberté de posséder (les terres, le pouvoir, les richesses) et qui manipulent les foules en ce sens. Sur l'impérialisme romain qui sert souvent les intérêts de la classe dirigeante pour obtenir et asseoir leur pouvoir.
La question du mariage, de la naissance, de la mort, de l'esclavage sont abordés avec une hauteur de vie qui profite aux néophytes de l'histoire romaine. Les clichés sont étudiés et les découvertes de l'archéologie permettent souvent de nuancer les les propos définitifs de Cicéron ou de Salluste.
Mary Beard retrace avec beaucoup d'humour et un style (et une traduction remarquable) d'une grande simplicité et d'une fluidité extraordinaire, l'histoire de cet empire mainte fois fantasmé dans les films, romans et séries.
Si vous voulez connaître l'enfance de note civilisation occidentale (les racines et la naissance se situant un peu plus à l'est, en Grèce et en Mésopotamie), si vous voulez lire un essai facile d'accès, passionnant, sérieux dans son propos, écho de notre propre monde, avec une plume de qualité et un humour salvateur, n'hésitez pas. Ce livre est pour vous !
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Voici une histoire de la Rome antique de haute volée. Mary Beard s'intéresse à Rome de sa naissance vers le VIIIe siècle avant J.-C. à l'an 212, date à laquelle l'empereur Caracalla décréta que "tout habitant libre de l'empire serait un citoyen romain à part entière". le choix de l'auteure exclut donc la période allant de l'avènement du christianisme à Rome au déclin et à la fin de l'empire.
Sans entrer dans le détail des événements, sauf pour illustrer son propos, c'est les grandes évolutions et les tendances profondes qui sont donc ici étudiées, le coeur du sujet étant l'identité romaine et la question « qu'est-ce qu'être romain ? ». Sont particulièrement étudiés les rapports sociaux entre maîtres et esclaves ainsi qu'entre riches et pauvres, la place de l'institution militaire, le rôle du sénat et son comportement face aux empereurs autocrates.
On trouvera ici autant de plaisir de lecture que dans les romans situés dans l'antiquité. L'un et les autres se complètent.
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Un bel exemple du travail d'un historien, et des hypothèses que rendent obligatoires la discontinuité et l'inéluctable partialité des vestiges fragmentaires qui nous restent d'une époque si lointaine. Et malgré cela, l'auteur parvient à nous rendre vivant ce monde ancien. Pas seulement par les faits d'armes de ses généraux ou les exploits de ses dirigeants, mais aussi en s'efforçant d'approcher la vie quotidienne du peuple ordinaire. Une approche très agréable et d'une lecture facile qui change des livres de style plus scolaire.
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SPQR : Billet du 19 novembre 2017

Chers Babéliens

Vous connaissez cet aphorisme que l’on trouve dans les pages roses du Larousse : Doctus cum libro. Aphorisme dépréciatif autant qu’ironique. Aujourd’hui, si je devais faire du latin de cuisine (je ne suis pas latiniste et je ne demande qu’à être corrigé), je me mettrais au goût du jour et je dirai : doctus cum «Internet ». Comment traduire Internet en latin, à moins de considérer que c'est déjà du latin ?

Tout cela pour indiquer que si l’on peut se moquer de celui qui « fait son savant » avec les livres des autres, il est devenu plus facile, désormais, de se prétendre cultivé avec Internet. Mais, comment faire autrement ?

Ce que nous savons, nous l’apprenons dans les livres, ailleurs, par nos expériences et, de nos jours sur Internet. Ainsi, nous avons beaucoup appris par des livres écrits par ceux qui, eux-mêmes, ont puisé dans les recherches que leurs prédécesseurs et leurs contemporains ont fixées, à leur tour, dans les livres, et ainsi de suite. Ecrits que l’on retrouve souvent sur Internet

Peut-être est-ce un appel à la modestie qui doit servir d’écrin à un savoir généralement approximatif, incomplet, quand on a acquis une petite culture, une connaissance modeste, dans un domaine qui n’est pas sa spécialité. Bref, l’humilité sied à la connaissance acquise notamment, par la lecture, par la curiosité intellectuelle. J’y souscris totalement.

Pourquoi ce préambule ? Parce que je viens d’achever le très beau livre d’histoire sur la Rome antique de Mary Beard, qui m’a fait faire des découvertes formidables, et me permet de considérer cette histoire romaine avec un regard neuf. Je suis comme tout le monde, l’empire romain ne m’était pas totalement inconnu. Mais avec ce livre, je m’aperçois que je n’en savais rien, en définitive.

Babelio incite les Babéliens à citer des passages qu’ils ont particulièrement remarqués de leur lecture. Il leur suggère aussi des critiques ; ce commentaire sur un livre que l’on a apprécié (ou pas du tout apprécié) constitue un exercice remarquable et plutôt difficile, si l’on ne souhaite pas se contenter du : « Une chronique magistrale » de The Economist, à propos du livre de Mary Beard, sans que l’on ait d’ailleurs la garantie que cette exclamation prouve que son auteur a lu le livre.

Cet exercice est intéressant en ce qu’il implique une réflexion sur ce que l’on pourrait dire d’un très bon livre, et qui présenterait quelque originalité tant dans la forme que sur le fond. En effet, après la lecture des 544 pages de ce livre, je puis, à mon tour, déclarer que j’ai trouvé SPQR, FORMIDABLE !

Cependant, cela me paraît un peu court pour inciter les Babéliens à le lire, à leur tour. Alors, que faire ? Je me suis rendu sur Intenet (Doctus cum rete « Internet »), pour faire un peu connaissance avec l’auteure.

Où l’on apprend que Winifred Mary Beard, est née le 1ᵉʳ janvier 1955, est une universitaire et une érudite britannique, qu’elle a acquis des idées féministes dans sa jeunesse, idées qu’elle a conservées (les grandes intellectuelles finissent presque toujours par être féministes), qu’elle aime et pratique l’archéologie (ce qui est manifeste dans son livre), qu’elle a reçu un prix important pour son œuvre, qu’elle est très connue Outre-Manche, qu’elle anime des émissions pour la BBC, et possède par-dessus-tout, le franc parler d’une grande intellectuelle qui ne s’en laisse pas conter (cela se remarque aussi dans son écriture).

Je voulais donc connaître un peu mieux cette historienne, et Internet m’a facilité le travail. Pour son SPQR, c’est une autre paire de manche, comment parler de tant de richesse et d’érudition avec un petit peu d’intelligence, en tout cas sans paraître mièvre, plat, etc. ?

ET BIEN C’EST SIMPLE, JE N’EN PARLERAI PAS !

Je ne parlerai pas de ces mythes des origines de la Rome archaïque, chantés sur le tard, par un Virgile courtisan et qui déboucha sur la royauté, dont un Tarquin de sang royal, précipita la chute, par le viol de Lucrèce,

- Ni de la République corrompue par un Sénat rendu impuissant face aux généraux romains ;

- Ni de celui qui, en franchissant le Rubicon (petite rivière ridicule, devenue symbole de toutes les audaces), ne prit point de titre usé, mais fit de son nom un titre supérieur à celui des rois (Chateaubriand) ;

- Ni du premier véritable empereur, Pompée, qui se faisait appeler Magnus, comme Alexandre, sans en avoir l’envergure, et qui précédera César chez Pluton, selon la méthode désormais éprouvée à Rome, de l’assassinat politique ;

- Pas davantage, du premier qui régna plus de 40 ans, le dénommé Octavien dit Auguste, dont notre calendrier garde la mémoire dans la plus grande indifférence des aoûtiens fréquentant nos plages du nord ou du sud de la France ;

- Encore moins des 14 empereurs qui offrirent deux siècles de stabilité à l’empire, ni de Cicéron, ni de Pline, ni de Suétone, ni de tous ces noms célèbres de cette histoire, dont nous avons, au moins, une fois entendu parler.

Par contre, comme moi, vous ne connaissez pas Caius Pupius Amicus, que la fière épitaphe décrit comme purpurianus (teinturier), ni Vergilius Eurysaces, entrepreneur boulanger et fier de l’être comme l’indique son tombeau de 10 mètres de haut ! Encore moins l’obscure Ménophilos, musicien venu d’une lointaine contrée d’Asie pour mourir à Rome en laissant cette épitaphe émouvante : « Je n’a jamais prononcé de paroles offensantes, et j’étais un ami des Muses. ».

Et puis, il y a cette héroïne celte, bien connue des Britanniques, sorte de Jeanne d’Arc, avant l’heure, ou d’Astérix en robe – c’est comme vous voulez-, la « Reine » Boadicée qui mena la vie dure aux garnisons romaines de la Bretagne et dont les statues figurent en bonne place à Londres et aux Pays de Galles.

Bien mieux, je croyais les graffitis « modernes » ; voilà que Mary Beard, nous présente la « culture des bars » (ou tavernes), très nombreux à Rome, faite, notamment, de la passion du jeu de dés contre sesterces sonnants et trébuchants, de graffitis qui valent bien ceux que nous trouvons dans les toilettes publiques de nos jours, comme ce « J’ai baisé la patronne » figurant sur un panneau de bar, ou bien encore des dessins de sexe explicite.

On trouve aussi, des graffitis d’Ostie, par exemple, qui détournent avec humour et impertinence les premiers mots d’une œuvre littéraire archiconnue à l’époque : « Je chante les combats et ce héros qui le premier, etc. », qui devient, sous un dessin de façade d’une blanchisserie : « Je chante les fouleurs et leur hibou et non les combats et l’homme. ».

Il y en a beaucoup d’autres ; et si la grande Histoire n’a pas retenu leurs noms, si aucun professeur ne vous en a jamais parlé, si la vie quotidienne dans l’empire est passée sous silence au profit des portraits des grands personnages, Mary Beard, rétablit les choses et nous rappelle que des millions d’anonymes, pauvres ou riches ont, certes, laissé peu de traces dans l’Histoire (surtout les pauvres), mais que les quelques unes que l’archéologie exhume, affûtent le regard de l’historien, améliore sa compréhension et la nôtre de ce monde qui a enfanté l’Occident.

Une chronique magistrale ! selon The Economist, j'aurai tenté de vous expliquer pourquoi … Pat


Première critique alors que la lecture était en cour... (que je ne renie pas)

Un livre d'histoire, un livre d'érudition qui se lit comme un roman ; une grande historienne qui sait raconter l'Histoire et passionner son lecteur.

Où l'on apprend, comment le verbe de Cicéron détruisit Catilina ;

comment, le début de son discours (à charge) a traversé l'Histoire et que les contestataires de tout pays n'hésitent pas à reprendre à leur compte.

Ainsi, ce célèbre "Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? ", "plane encore sur la réthorique protestataire du XXIème siècle". Même François Hollande en a fait les frais : "Quo usque tandem abutere, François Hollande, patientia nostra ? "

Lecture à suivre donc...Pat

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Bel ouvrage passionnant et illustré d'environ 550 pages qui nous plonge dans l'Histoire de la Rome antique, du commencement à l'édit de Caracalla (212 ap. J.-C.).

Après une pause de 6 mois dans ma lecture j'ai enfin terminé ce livre que j'ai vraiment apprécié. Principalement les débuts de Rome et la Royauté ainsi que les explications sur l'Empire. En fait, cette (petite) "pause" s'explique par la quantité d'informations présentes dans les pages. Même si ce livre est accessible à tous, il demande une digestion continue des informations lues. Et donc, je ne pense pas que ce soit un livre à lire en une fois.

En bref, c'est une lecture que je recommande aux passionnés mais aussi aux curieux qui voudraient une lecture historique abordable et plutôt complète sur l'ancienne Rome. Ne soyez pas effrayé par ce pavé, prenez le temps ;)
Lien : https://armoirealire.wordpre..
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Un livre grandiose à l'image de l'excellente historienne mary beard. Ses émissions sont déjà geniales mais ici nous atteignons le sommet ! On sent l'énorme travail de recherche qui a été accompli suivi d'une transposition efficace, simplifiée et très précise. Tout y est pour être accessible, que ce soit pour le passionné ou le grand public. EXCEPTIONNEL !
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En voilà un bel ouvrage "illustré" qui pèse ses 545 Pages. Mary Beard nous offre un condensé brillant, pointu de sa vision de la création de la Rome antique.

Dès les premières pages, nous pouvons nous renseigner visuellement grâce à des cartes détaillées sur :
- L'ancienne Rome et ses voisins
- le paysage de la ville de Rome (forum, temples)
- L'Italie Romaine
- La ville de Rome durant la période impériale

Le professeur décide de se concentrer non pas sur la chute de Rome ou sur son déclin mais bien à sa dite naissance selon certains mythes.

Son ouvrage début donc donc en 63 avant J.C, en Rome Antique avec "L'heure de Gloire de Cicéron", célèbre dirigeant romain et son combat pour le pouvoir face à Lucius Sergius Catilina, un homme tristement inconnu, ruiné, fomenteur d'un sérieux complot "visant à assassiner les responsables élus de Rome et à renverser l'état des choses".

Elle nous décrypte l'anagramme si connu, SPQR "Senatus PopulusQue Romanus", le principe politique d'un pouvoir tenu par le Sénat alors constitué de 600 membres, tous des hommes bien sûr, pour le Peuple romain au Ier siècle av J.C. Elle nous présente l'affrontement des deux opposants politiques en lice pour le pouvoir devant le Sénat et la représentation que les artistes en ont fait dans leur imaginaire (cf. peinture du 8 novembre de Macari).

L'intérêt de l'auteur dans ce livre est de montrer qu'il est difficile d'avoir une simple et unique vérité dans la mesure où la plupart des archives faisant état de cette époque sont principalement des mémoires, écrits et représentations d'hommes politiques, fortunés, avides de pouvoir et ainsi guère objectifs. La femme n'a pas la parole et n'est pas représenté en dehors de la vision qu'en a l'homme. Elle déplore notamment la disparition des mémoires d'Agrippine, soeur de Caligula qui nous aurait permis de lever un peu le voile sur la place de la femme dans la société.

L'auteur nous explique notamment l'importance de la monnaie pour faire état de moments de vie tels que le vote, ou encore pour savoir qui est au pouvoir et à quel époque on se situe. En effet, nous avons créé notre propre unité de mesure à partir de la "naissance du Christ", les romains, eux, faisant référence à la personne en charge du pouvoir "le temps où le responsable de l'émission était Longinus". Il avait également un calendrier sur 8 jours, chaque jours avait sa lettre et son événement rattaché (jour de marché, de procession, de réunion...).

Mary Beard revient sur le mythe soi-disant fondateur de Rome à savoir l'abandon de Remus et Romulus, recueillis et allaités par une louve et sur l'importance que ce mythe a dans l'imaginaire européen au point d'oublier qu'il existait déjà des civilisations plus archaïques sur la colline de Rome. En effet, l'auteur revient sur l'exhumation de caveaux funéraires datant d'au moins 500 voire 700 avant J.C sous le sol romain.

L'auteur nous explique également la ressemblance importante qui co-existe dans la littérature, l'art, l'architecture et l'imaginaire romain avec la Grèce. Ainsi, elle cite le mythe d'Enée sur fond d"Illiade" d'Homère pour expliquer que l'origine de Rome reste floue même à une époque où la science permet de dater précisément l'âge de certain matériaux grâce au carbone 14 ou aux carottes glaciaires.

L'auteur se concentre sur une période moins étudié de la Rome antique à savoir la période monarchique qu'a connue Rome et son évolution politique et architecturale. Elle nous présente donc la dynastie des rois de Rome à commencer par les "Tarquin" (Le Superbe, l'Ancien), ces rois "étrusques". Elle explique de quelles manières ils ont participé notamment par leurs chutes à la libération du peuple, à l'avènement d'une République et donc de leurs droits (au peuple) et également à la construction d'une ville romaine en tant que telle avec son forum, ses temples, ses marchés.

Ainsi, si vous appréciez l'imaginaire romain et que vous souhaitez approfondir ou découvrir la vraie histoire de la naissance de Rome et de nourrir votre curiosité visuelle et mentale, cet ouvrage est pour vous ! Ne soyez pas découragés par la masse que représente ce livre, il se lit très facilement ! L'auteur a su se mettre aux niveaux des plus novices en la matière et vulgarise avec brio l'histoire de cette ville, de cet empire en corroborant ses dires avec des citations, des photos et schémas.
En soit, un ouvrage complet à mettre dans toutes les mains des passionnés d'histoire.
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Il m'en a fallu du temps pour achever cette brique !N'étant pas historienne, certains passages et questions me passionnent moins et j'ai donc fait des petites pauses dans ma lecture pour éviter l'overdose d'informations. Néanmoins, je n'ai jamais lâché totalement l'affaire et j'ai lu la plus grande partie de cet ouvrage avec plaisir car Mary Beard est une conteuse exceptionnelle et une vulgarisatrice hors-normes.
L'historienne nous embarque dans un long périple allant de la fondation de Rome (se demandant ce qu'il en est exactement de cette « fondation » et du mythique Romulus) à l'octroi de la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'empire par Caracalla (ensuite, c'est une autre histoire selon elle). Outre le récit des grands événements politiques de l'histoire romaine, ce qui est passionnant, c'est la peinture du quotidien que nous dresse l'autrice : comment vivaient les Romains, quelle éducation les enfants recevaient ils , quelle était là vie des femmes…
Bref, j'adhère à 100% à la quatrième de couverture qui crie au chef d'oeuvre sans qu'apparaisse le travail colossal qui le sous-tend. Une référence absolue sur la Rome antique.
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Mary Beard semble avoir produit un tour de force d'historienne en synthétisant dans un seul livre le résumé pertinent de 1000 ans d'histoire humaine et géopolitique autour d'un empire qui s'étend petit à petit sur un territoire gros comme un continent. Elle accompli en même temps un tour de force d'auteur qui nous fait plonger dans un ouvrage que j'aurai finalement bu jusqu'à la dernière goutte alors même que je n'avais pas particulièrement d'appétance pour lui au départ, et qu'il rentre facilement dans la catégorie des gros pavés écrits petit.
Mixe entre le roman et le livre d'histoire, jonglant entre différents récits à la fois particuliers et éclairants et relevant systématiquement les limites qu'on doit respecter à la généralisation des exemples qui nous sont présentés, Mary Beard réalise ici un objet qui mériterait sans doute le bouclier de Brennus des livre d'histoire (Hop!).
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