Citations sur Agatha Raisin enquête, tome 13 : Chantage au presbytère (32)
– Quand je vous vois vous morfondre, je n’aime pas ça du tout, dit la femme du pasteur d’un ton soucieux. J’ai l’impression que, chaque fois que vous vous ennuyez, un meurtre se produit quelque part.
– Les meurtres se produisent partout et tous les jours.
– Je veux dire dans les alentours.
Agatha se remettait très rarement en question, et ce rare moment d’introspection était en fait provoqué par son désir d’oublier l’affaire en cours. Elle en voulait obscurément à John de prendre la direction des opérations. Il ne partait pas avec le même handicap qu’elle. En général, les gens le reconnaissaient et étaient disposés à lui parler. Et puis, c’est un homme, se dit-elle avec amertume. Les hommes « enquêtaient ». Les femmes « se mêlaient de ce qui ne les regardait pas ». Le mouvement de libération des femmes avait-il été un mythe ? Tout ce qu’elles semblaient avoir gagné, c’était d’aller travailler en plus d’élever leurs enfants. On ne les respectait plus.
Le pasteur arriva et les regarda avec curiosité. Il avait le type de visage qui, pour Agatha, était caractéristique du clergé de l’Église anglicane : des yeux myopes derrière des verres épais, des cheveux gris et rares, une peau grise, un nez bulbeux et une bouche charnue aux épaisses lèvres pâles.
– Beau ? Un vicaire beau ? Il est gay ?
– Allons ! Pourquoi partez-vous du principe qu’un beau jeune homme est forcément gay ?
– Parce que c’est le cas en général, grommela Agatha.
Agatha jeta un regard de biais à John et remarqua pour la première fois que la peau sous son menton devenait flasque et qu'un réseau de petites rides entourait ses yeux. Cela, Dieu sait pourquoi, lui remonta le moral et elle se mit à siffloter - faux - jusqu'à ce que John lui demande d'arrêter.
Comme la plupart des personnes très directives en apparences mais tendres et peur sures d'elles à l'intérieur, Agatha se prenait pour une femme douce, sensible et compatissante.
Quand je vous vois vous morfondre, je n’aime pas ça du tout, dit la femme du pasteur d’un ton soucieux. J’ai l’impression que, chaque fois que vous vous ennuyez, un meurtre se produit quelque part.
- [...] Que voulez-vous savoir à propos de Mr Delon ?
- Nous avons entendu dire que vous étiez amis, commença Agatha.
- C’est exact, et la nouvelle de sa mort m’a bouleversée. Et puis maintenant, il y a eu un deuxième assassinats, c’est horrible. Jamais des choses pareilles ne s’étaient produites avant votre arrivée dans notre village, Mrs Raisin.
- Cela n’a rien à voir avec moi. Je ne me promène pas en assassinant les gens. [...]
Il ne partait pas avec le même handicap qu’elle. En général, les gens le reconnaissaient et étaient disposés à lui parler. Et puis, c’est un homme, se dit-elle avec amertume. Les hommes « enquêtaient ». Les femmes « se mêlaient de ce qui ne les regardait pas ». Le mouvement de libération des femmes avait-il été un mythe ? Tout ce qu’elles semblaient avoir gagné, c’était d’aller travailler en plus d’élever leurs enfants. On ne les respectait plus .
- Je n'ai pas aimé la façon dont il vous a traitée. Je voudrais tant que vous trouviez chaussure à votre pied.
- Je vous le répète, j'ai renoncé. De toute façon, on ne trouve plus chaussure à son pied, à mon âge.
- Dieu y pourvoira, dit pieusement Mme Bloxby.
Agatha eut la vision d'un beau célibataire emballé dans du papier-cadeau descendant du ciel et elle sourit.