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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lenny a tenté de mettre fin à ses jours. Par trois fois. La première fois, il n'avait que 9 ans. Bien qu'il n'en soit pas mort, quelque chose à l'intérieur de lui est pourtant définitivement mort... Pourtant, le petit garçon mène une vie tranquille et heureuse, entouré de parents aimants. Mais le jour où la famille accueille ses deux petites soeurs, des jumelles, ses parents, submergés et épuisés, le laissent volontiers aux bons soins de Gilbert, un voisin devenu ami, qui ne manque pas d'attention aussi bien pour la maman que pour Lenny...
Saphir a toujours aimé nager. Aussi, lorsque ses parents décident de déménager dans le sud de la France, tout près de la mer, il est ravi et heureux, même s'il sait que sa grand-mère va beaucoup lui manquer. Pour lui faire plaisir, ses parents l'inscrivent dans un club de natation. Il progresse si bien qu'il se fait bientôt remarquer par un ancien champion de natation, devenu aujourd'hui l'un des meilleurs entraîneurs...
Biscotte a la rage en lui. Un truc qui le ronge, qui l'étouffe parfois. Alors, pour évacuer tout ça, il court et, à bout de souffle, frappe de ses mains et de ses pieds, jusqu'à ce qu'un cri, presque bestial, s'échappe. Et quand courir ne suffit plus, il écrit sur un cahier. Et se confie, sans jamais nommer les choses. Sans ordre ni chronologie. Comme ça vient. Seul moyen d'évacuer ce qui déborde de partout...
Esteban, âgé aujourd'hui de 35 ans, s'est construit un corps grâce auquel il sait que plus personne ne l'embêtera. Presque 2m, 120 kilos, des bras aux muscles saillants, des jambes comme des poteaux. Et pourtant, malgré cette apparence imposante, il cache au fond de lui une terrible blessure. Parce que son fils a aujourd'hui l'âge qu'il avait quand tout a basculé, il a décidé de venir en aide aux jeunes...

Dès les premières lignes, Sandrine Beau nous saisit, de par les paroles de Lenny, et ne nous lâche plus et ce, jusqu'à la toute fin. Dans ce roman choral, elle donne, à tour de rôle, la voix à Lenny, Saphir, Biscotte et Esteban. L'on découvre ainsi, le coeur serré, les drames qui ont jalonné leur vie au cours de leur enfance/adolescence. Tous les quatre victimes d'un pédophile, qu'il soit un ami de la famille, un entraîneur, une mauvaise rencontre, et pourtant tous se sentent coupables et honteux. Coupables de ne pas avoir dit "non", d'avoir laissé faire. S'ensuivent alors des périodes de désespoir, de douleur mais aussi de silence. L'auteure, avec ses quatre personnages, aborde, intelligemment, la pédophilie sous différents angles et dépeint, avec force et sensibilité, l'engrenage, l'emprise, le mal qui ronge, les ravages, aussi bien physiques que psychologiques. Sans verser dans le sordide, ses mots, d'une grande justesse et subtilité, frappent fort.

Un roman poignant, percutant, que l'on lit d'une traite, le souffle coupé...
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ouh la la la claque !

Récit à quatre voix, celles de Lenny, Saphir et Biscotte, trois jeunes ados terrorisés, et Esteban, 35 ans et jeune papa, mais qui a été un de ces trois ados là, voire un peu des trois.
Ces quatre voix sont des voix brisées par les violences sexuelles qu'ils ont subies d'un proche de la famille, d'un entraineur sportif ou d'une mauvaise rencontre. le personnage de Lenny extrêmement bouleversant déconstruit tout le mécanisme de l'emprise et de l'enferment sur soi jusqu'à l'envie de mourir.

J'ai beaucoup aimé aussi le personnage d'Esteban (j'avais vu le témoignage de Sébastien Boueilh justement il y a peu) car il montre les ravages d'un tel secret enfoui et qui resurgit forcément. Et aussi, car il est le pivot de chacune des histoires au fond, il est Lenny, il est Saphir et il est aussi Biscotte, il est celui qui libère la parole.
Sandrine Beau a choisi des personnages masculin et c'est très malin, car comme le dit Biscotte "ça n'arrive pas aux garçons ce genre de choses. Et ça m'est arrivé », cela les autorise à se poser des questions, souvent tabous, sur leur future sexualité.

Sandrine Beau a le talent de donner vie à ses personnages, à les animer sous nos yeux, à nous faire ressentir leurs peines et leurs peurs. La tension est présente tout au long du livre, à tel point que l'on lit presque en apnée.

Un roman certes utile mais surtout puissant et terriblement bouleversant.
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Sandrine Beau n'en est pas à son premier roman coup de poing. Et autant La porte de la salle de bain était nécessaire, autant celui-ci l'est aussi. Parce que la plupart du temps, quand on parle d'agression sexuelle, d'inceste, de pédophilie, on parle de filles. Les garçons restent trop souvent en retrait alors qu'ils vivent aussi ce genre de drame. Et qu'ils manquent de modèles, qu'ils ont l'impression d'être seuls, et donc se taisent. le jour où je suis mort et les suivants est donc d'autant plus nécessaire qu'il met en scène quatre destins semblables. Chacun différent dans l'agression, dans la réaction, mais tous aussi percutants jusqu'à cette fin qui offre de l'espoir, qui autorise ses lecteurs potentiels à croire qu'il y a de la lumière. Ouf.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Un roman jeunesse sur un sujet difficile : la pédophilie.

Dans ce livre, on va suivre quatre personnages : trois jeunes garçons victimes de viols, et un homme victime dans sa jeunesse, qui se décide à parler. C'est grâce au témoignage de cet adulte que les trois jeunes victimes vont pouvoir sortir du silence.

Les garçons ont subi chacun un mode opératoire différent : l'un est violé régulièrement par le copain de famille qui a toute la confiance des parents, l'autre par son entraîneur sportif et le dernier lors d'une soirée qui a mal tourné.

Dans ce roman choral, l'auteure donne la parole à tour de rôle aux trois enfants et à l'adulte. On découvre petit à petit leur drame et surtout l'impossibilité de parler, l'humiliation, la saleté et la mainmise du bourreau. Il n'y a aucun "voyeurisme" ou scène chocs. On devine les actes, ils ne sont jamais décrits.

C'est un roman très fort mais pas du tout sordide sur un thème peu abordé en littérature, celui du viol chez les jeunes garçons.

En fin de livre, une liste d'organisations / services d'écoutes est donnée, si le lecteur a besoin d'aide ou de conseil.

Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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ROMAN COUP POING
Ce livre retrace quatre parcours de la fin de leur enfance à l'adolescence de Lenny, Saphir, Biscotte et Esteban. Chacun d'eux ont été abusé par un proche de la famille ou du cercle proche de l'enfant mais aucun d'eux n'ose se confier à ses parents, un ami ou une personne de confiance. Nous basculons dans leur vie quotidienne et découvrons au fil de leurs mots comment tout à basculer pour eux et surtout comment leur bourreau arrive à avoir une telle emprise sur eux.

Cela fait plusieurs jours que j'ai refermé ce livre et il me reste dans la tête. Les mots simples choisis par l'autrice rendent le récit encore plus fort. Ce n'est pas une lecture plaisir mais il est à lire. Peut être que pour certains ados cela peut aussi aider à en parler et les pages avec toutes les organismes que l'on peut contacter anonymement sont là pour ça.
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La claque !

Ce livre m'a scotchée… Que d'émotions ressenties à la lecture de ce livre !
C'est une histoire qui me restera longtemps en mémoire.

Je suis une nouvelle fois conquise par le talent de Sandrine Beau.
Le jour où je suis mort et les suivants m'a complètement chamboulée.
D'ailleurs, je me souviens encore de l'un de ses ouvrages inoubliable, lu il y a quelques années, La porte de la salle de bain.

Une fois la lecture commencée, impossible de reposer le livre ! J'ai été aspirée par le parcours de ces enfants victimes d'abus sexuels.
C'est en apnée que j'ai lu ce texte en quelques heures où j'ai suivi le récit de ces quatre garçons, Lenny, Saphir, Biscotte, trois adolescents et Esteban, 35 ans.
Ces garçons ont été la proie d'un pédophile ou de violeurs et ont subi l'indicible.

Et même si la lecture a été parfois difficile, le coeur serré, je n'ai pu quitter ces personnages si bouleversants.

Quatre voix qui s'alternent en nous livrant leurs histoires, avec toute la détresse, la honte, la douleur, le dégoût, le désarroi, la peur ou encore la haine qu'ils ressentent à l'égard de leur violeur et des actes commis sur eux.
C'est ainsi que l'on découvre au fil des pages, leurs abuseurs qu'ils ont croisé ou côtoyé régulièrement parce qu'ils étaient entraineurs, amis de la famille…

Grâce à ces principaux protagonistes, l'auteure met en avant toute la problématique de l'emprise et du mécanisme de destruction ainsi que l'abus de pouvoir.
C'est encore un sujet tabou, particulièrement pour les victimes du sexe masculin, dont le regard des autres et la honte qu'ils éprouvent, ne facilitent pas la dénonciation ou la libération de la parole.

Un roman bouleversant comme rarement j'ai pu lire; les mots et les sentiments de ces enfants sont si réels si poignants.

Chapeau à Sandrine Beau, d'avoir réussi à transmettre autant d'émotions et de vérités dans une fiction aussi juste. Et ce qui est particulièrement fort, c'est que l'on ne tombe JAMAIS dans le pathos, à aucun moment, ce n'est glauque. Ce n'est qu'un IMMENSE CRI de ces petites victimes dont ils trouveront la force de parler un jour.

Sans vouloir en dire de trop, j'ai vraiment aimé le lien entre Esteban et ses trois adolescents, je vous laisse le découvrir. C'est absolument percutant et extrêmement bien pensé.

Vous l'aurez compris, c'est un immense coup de coeur ou devrais-je dire "coup de poing" pour cette nouveauté qu'il faut lire, que vous soyez adolescent ou adulte comme moi. Un roman qui s'adresse à tous les lecteurs, sensibles sur la question des violences faites aux enfants.

Merci à l'auteure pour ce texte fort et d'une justesse inouïe et dont je ne peux que vous inciter à découvrir.
La littérature "jeunesse/ados" nous fait partager de grands moments de lecture, des pépites dont il ne faut surtout pas passer à côté.

Je remercie les éditions Alice jeunesse pour cet envoi.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Cet ouvrage évoque à travers trois parcours de vie l'abus d'adultes sur des garçons dans leur enfance. Les trois histoires vont se fédérer par la rencontre d'un quatrième protagoniste qui à un rôle prépondérant de témoignage, secours et accompagnement.
Le viol est évoqué sans équivoque mais avec la délicatesse nécessaire pour que les lecteurs-lectrices puissent à tout moment décider de la poursuite ou pas de leur lecture. La place de la famille et de l'impossibilité pour les victimes de parler est soulignée même si l'on sait que cela ne devrait pas être. le lent travail pour accepter l'idée que l'on n'est pas coupable mais une victime, que l'on n'a pas à subir la souffrance du silence quel que soit la réaction de l'entourage est évoqué. Les séquelles liées au silence sont mises en avant et l'expression par la parole, primordiale est mise en avant. J'ai aimé qu'a la fin de l'ouvrage les références des moyens d'aide.
A lire
La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau
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Lenny, Saphir, Biscotte et Esteban sont quatre garçons en prise avec un mal-être qu'ils tentent de dissimuler, de cacher à leur entourage ou au contraire de dire, d'exprimer, bien que personne ne semble comprendre. Tous les quatre sont, ou ont été, victimes de violences sexuelles.

Il y a quelques années, Sandrine Beau traitait déjà avec beaucoup de justesse le sujet des regards, des paroles ou des gestes déplacés d'un adulte sur une jeune adolescente dans La porte de la salle de bain. Dans ce nouveau roman, elle réussit encore une fois à se faire la voix de ces quatre garçons abusés dans leur enfance ou leur adolescence par des adultes. Lecture difficile et bouleversante par son sujet, d'autant plus avec le premier chapitre qui nous fait découvrir Lenny et ses tentatives de mettre fin à ses jours, chaque protagoniste va nous livrer son histoire à travers leur infinie détresse, leur honte, leur dégoût de soi, leur incompréhension ou leur haine, et, pour certains, leur résilience. Roman à quatre voix, tout ne nous est pas raconté de la même manière, parfois en « je », une autre fois sous forme de journal intime, ou encore par l'un des garçons devenu adulte, permettant ainsi d'écouter chacun à son propre rythme, nous révélant quand il le souhaite, quand il se sent prêt, ce qui lui est arrivé. Une libération de la parole qui trouvera tout son sens lors d'une salutaire journée de lycée.

« Ça n'arrive pas aux garçons ce genre de choses ». Sujet tabou qui persiste, à cause de ce que la société attend encore et toujours d'un garçon, Sandrine Beau montre l'emprise, l'abus de pouvoir, que ces adultes – souvent des proches – ont sur ces jeunes, rendant la dénonciation encore plus difficile. Et jamais, jamais, Sandrine Beau ne tombe dans le pathos ou le glauque. Elle nous rend les émotions, les cheminements de pensée, les vérités de chacun, avec subtilité et finesse. Elles n'en sont pas moins graves ou poignantes pour autant, mais on peut véritablement saluer l'intelligence de l'écriture et du scénario. Un roman court, tout en tension, qu'on lit d'un seul souffle. Percutant, sensible et assurément indispensable.
Lien : https://bobetjeanmichel.com/..
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Un livre très difficile mais très beau. le sujet est sérieux, peut être un peu trop pour des jeunes lecteurs. Mais avec un accompagnement il peut également être préventif.
4 enfances brisées par des adultes qui ont franchi des limites infranchissables.
4 jeunes qui vont devoir apprendre à vivre avec un traumatisme.
4 histoires différentes mais qui se rejoignent.
Un livre bouleversant!
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Cet ouvrage évoque à travers trois parcours de vie l'abus d'adultes sur des garçons dans leur enfance. Les trois histoires vont se fédérer par la rencontre d'un quatrième protagoniste qui à un rôle prépondérant de témoignage, secours et accompagnement.
Le viol est évoqué sans équivoque mais avec la délicatesse nécessaire pour que les lecteurs-lectrices puissent à tout moment décider de la poursuite ou pas de leur lecture. La place de la famille et de l'impossibilité pour les victimes de parler est soulignée même si l'on sait que cela ne devrait pas être. le lent travail pour accepter l'idée que l'on n'est pas coupable mais une victime, que l'on n'a pas à subir la souffrance du silence quel que soit la réaction de l'entourage est évoqué. Les séquelles liées au silence sont mises en avant et l'expression par la parole, primordiale est mise en avant. J'ai aimé qu'a la fin de l'ouvrage les références des moyens d'aide.
A lire
La professeuse documentaliste
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