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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roitelet c'est lui. L'autre.
Le petit frère.
Atteint de schizophrénie.
Éteint de schizophrénie.
Tout le vide dedans, comme ça qu'il le dirait. Toute la vie absente dedans.

Pourtant, le récit est ponctué de délicatesses, nées de ses lèvres ou de l'amour fou entre lui et son frère.

Ne cherche pas, il ne se passe rien.
Rien qui puisse s'apparenter à un "page turner", à une succession d'actions fébriles, la peur de l'ennui en suspens au bout de la plume.
Arrête-toi une seconde. le temps d'une caresse au chien Pablo. D'un frolement du chat Lennon contre ta jambe.
Reprends ton souffle.

C'est quelque chose de simple.
De beau comme ça.
Des mots qui ne demandent rien.
S'offrent.
A la manière de Bobin.
Dans une bourrasque folle de poésie. On est emporté, ému, émerveillé. Bercé par cette musique-là.
Celle des histoires qui racontent tout.

Ne cherche pas.
Il ne se passe rien.
Tout est là. ❤
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De courtes pages, si bien écrites, pour nous faire entrer dans la tête d'un frère schizo. Un peu plus jeune que « l'écrivain » on est témoin de sa probable bascule, de son enfermement, de ses angoisses, etc. Ce n'est en aucun cas une description des symptômes c'est un échange avec le quotidien rural des deux frères, tendre fraternité, complicité, respect. Les pensées de l'un interroge l'autre et vice et versa. C'est souvent beau, plein d'humanité, jamais de compassion juste un effet de balancier. Les ondes passent avec les voisins, les animaux domestiques, le ciel et les paysages. Livre aussi court que profondément humain.
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Trop court roman ! Les chapitres brefs sont autant d'instantanés de la vie du narrateur qui réfléchit sur la vieillesse, la nature, la mort, son enfance, en une sorte de kaléidoscope qui nous renvoie l'image de sa vie paisible et aimante de toutes choses. Étrangement, la présence de son frère schizophrène, de ses noirceurs et de son désarroi, n'enlève rien à la douceur qui se dégage de cette oeuvre et on se surprend à aimer les pensées lucides de ce « roitelet » chassé du royaume de la sérénité. Une fois le livre refermé, c'est la quiétude que l'on retient. Cela vient peut-être de la belle tendresse qui relie les deux frères et du ton résolument philosophique de ce livre.
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Un homme, le narrateur et écrivain vit à la campagne, au Canada avec son épouse Livia, son chien Pablo et sont chat Lennon.

La vie de la ferme s'écoule lentement et paisiblement comme un fleuve tranquille ; entre travail d'écriture, travaux de la ferme, deuils, rencontres amicales.

L'homme en question raconte sa vie, sa relation aux autres et celle, particulière qu'il entretien avec son frère, schizophrène. Une relation douce-amère entre crises et apaisement, entre angoisses et résolution.

Il raconte, également sa relation
• avec la nature, omniprésente, personnage à part entière du roman,
• sa relation avec le monde animal et avec l'au-delà ou la notion d'une Force plus grande, au-dessus de nous régirait la vie, plus précisément notre vie.

Il parle des échanges avec son frère, d'un monde inconnu dans lequel ce dernier s'enfonce, plein de lucidité sur le fonctionnement de son esprit.

Un roman poétique et philosophique, à la fois conté avec pudeur et délicatesse. Un roman où l'amour est omniprésent :
• l'amour pour son épouse
• l'amour pour son chien qui l'accompagne partout et son chat
• l'amour pour ses voisins
• l'amour pour la campagne qui l'entoure (les champs, les étoiles et le soleil couchant, la lune qui lui sourit, les lucioles chantant autour de lui).
• L'amour omniprésent et indéfectible pour son frère, de deux ans son cadet.

Jean-François Beauchemin aborde la maladie mentale dans de brefs chapitres (un paragraphe ou une page). Une découverte de ce que c'est que la schizophrénie, sujet intéressant, traité, ici, avec continence, compassion et amour. Il dévoile le quotidien qu'il partage avec son frère, un frère nouveau avec lequel, il faut composer.

Quelle richesse ce roman !
Quelle richesse de poésie !
Un coup de coeur littéraire pour une prose magistrale et magnifique : la force des mots qui émeut.

C'est la beauté du monde, la beauté de cette relation unique, pas comme les autres entre observance et compréhension, puis acceptation. Capacité d'écoute, capacité d'entendre ce que ce frère dit, de percevoir les sens cachés.

Un roman sensible, cette sensibilité et cette empathie qui permettent de comprendre, de se projeter dans l'autre. Une belle histoire de fraternité, tendre et poétique.


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« Presque rien n'arrive dans cette histoire, mais tout y a un sens ».
Cette citation en toute fin de livre résume à elle seule la singularité de ce court roman. Dans des chapitres courts, dans une langue belle, c'est l'histoire d'un homme sur le dernier versant de sa vie, de ses bonheurs, de ses réflexions, de ses doutes. C'est aussi et surtout le récit du lien étroit avec son frère, atteint de schizophrénie sur lequel il veille avec délicatesse et sollicitude.
Rien arrive dans cette histoire, Mais chaque page déborde d'amour. Un amour tendre et pudique de cet homme pour son petit frère empêtré dans son malheur, un amour protecteur et inconditionnel qui jamais n'efface la peine née de la maladie de ce frère si proche.
Ce livre très contemplatif, constitué de réflexions, de méditations sur le sens de la vie, l'âme ou la vieillesse, avait sur le papier peu de chances de me plaire et pourtant il m'a profondément émue. Il est lumineux, simple et sensible. Un brin mélancolique mais extrêmement poétique. Tout en retenue, il est doux et apaisant et que ça fait du bien!
Un livre à lire et à relire, pour venir piocher des pensées, des réflexions, pour venir y retrouver de la quiétude, pour s'extraire en poésie du quotidien trépidant.
Un livre pépite, un vrai de vrai.
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Ce livre se lit comme une chronique écrite au jour le jour, comme un journal intime, le message de fond est à mon sens double, c'est l'occasion d'un dialogue et d'une réflexion intérieure, une réflexion sur la vie, le bonheur, sur le temps qui passe et, en fin de compte, le frère schizophrène sans être relégué au second plan, loin s'en faut, devient aussi un moyen par lequel le narrateur nous fait entrer plus en avant dans son propre univers intérieur (tout en abordant les difficultés et l'apport de l'aidant), dans sa vie et sa façon de voir les choses par rapport à des sujets aussi divers que la religion, l'art, autrui, ce que lui apporte chaque personne de son entourage (au premier plan desquelles figure bien sûr son frère malade - ce dernier étant traversé aussi par d'étonnants épisodes de lucidité et participe aussi à l'élargissement et à l'enrichissement du point de vue du narrateur lorsqu'il est rapporté par celui-ci), y compris ses animaux domestiques, le chien Pablo assez présent au fil des chapitres, le chat Lennon mais aussi le cheval des voisins et bien d'autres animaux et végétaux aussi, car tout y respire la douceur de vivre et le temps qui passe et s'écoule doucement et paisiblement malgré les orages causés par le mal dont le frère est atteint.
En toile de fond, le récit transmet aussi comme message l'absolue nécessité de savoir profiter à fond du présent et de ses proches, d'honorer ses chers disparus, et c'est aussi l'occasion d'un réflexion philosophique sur la vie, la valeur de la famille, le bonheur, (passé et présent), l'avenir aussi : comment l'appréhender lorsqu'on arrive à un âge assez avancé (la soixantaine), avec sa perspective ultime, et en ce sens les gens qui ont un peu de vécu derrière eux l'apprécieront davantage, c'est à mon sens un livre que l'on lira avec davantage de plaisir à un âge mûr, par l'expérience de vie qui y est décrite et par les passages portant sur le temps qui passe notamment et les points de vue philosophiques qui y sont exposé, mais bien entendu, le livre plaira aussi aux jeunes générations.
Chaque chapitre très court se lit comme les pages d'un journal intime centré sur une réflexion qui fait du bien à l'esprit et dont on peut presque à chaque fois tirer une citation quotidienne. Aussi, comme le conclut son auteur : "presque rien n'arrive dans ce livre, mais tout y a un sens". Je me demande aussi maintenant si ce livre est autobiographique parce qu'il semble si authentique qu'on peine à croire qu'il s'agisse d'une pure idée originale sortie tout droit de l'imaginaire de son auteur et dans laquelle il n'y aurait pas ne serait-ce qu'une part même modeste d'expérience personnelle et de vécu.
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Intriguée par les résumés de plusieurs des romans de Beauchemin qui me sont passés entre les mains à la médiathèque, c'est le premier que j'emprunte. Sa 4e de couv qui compare le frère du narrateur à un petit oiseau fragile et fantasque m'a touchée personnellement et j'étais curieuse. Tout le récit a ensuite tenu sa promesse. Il ne s'y passe pas grand chose, c'est juste un succession de courts chapitres/tranches de vie sur le quotidien du narrateur à la campagne avec son frère, sa femme, leur chien, leur chat et leurs voisin·es. le frère est schizophrène, et le narrateur rend compte de ses éclairs de lucidité comme de ses crises avec une douceur à crever le coeur. J'ai beaucoup aimé ce récit pour sa simplicité, sa tendresse et son humour.
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Un récit sensible et touchant, celui d'un écrivain et de son frère schizophrène, d'un jardin empli de merveilles, d'un ciel étoilé et de souvenirs d'enfance. Une histoire lumineuse, malgré la détresse du frère dont l'âme "[cherche] un passage vers le jour". Un texte précieux dans sa volonté de donner à entendre la façon douloureuse dont le frère malade appréhende le monde, et de nous inviter à apprécier ces petits riens qui rendent la vie plus douce, l'observation des oiseaux ou un bon repas partagé avec ceux qu'on aime.
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Un petit livre d'une profondeur extrême. Ce qui devrait être sensé semble complètement dérisoire et ce qui est pourrait à priori avoir peu de raison semble tellement juste.
Une histoire sans histoire, simplement le cheminement de deux hommes vers une certaine maturité . Les ténèbres de l'un sont parfois lumière, et les visions de l'autre peuvent être très sombres. Une compréhension et une adhésion à l'autre, une réflexion sur la vie, une harmonie avec la nature.

Jean-François Beauchemin raconte avec beaucoup de sensibilité, de délicatesse l'âme humaine. Un récit simplement beau.
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"Tu devrais écrire un livre dans lequel rien n'arrive". Ce conseil, le narrateur le reçoit de son frère, au hasard d'une de leurs conversations à bâtons rompus.

Le cadet souffre de schizophrénie. L'aîné le protège, essaie de le comprendre et de regarder dans la même direction que lui. Il fait de son mieux pour faciliter la joie de son frère.

Il en résulte un récit empli de délicatesse et de connivence, principalement centré sur cette relation entre deux hommes parvenus à l'automne de leurs existences. En contrepoint à la maladie, à l'inquiétude et aux remous de l'âme, Jean-François Beauchemin propose comme remède la recherche de la beauté : la contemplation d'un vase de fleurs posé sur une table, deux frères assis sur un petit banc au milieu d'un jardin, la recette d'un minestrone aux ingrédients savamment dosés, un chien et un chat qui dorment l'un contre l'autre dans un bosquet...

Cette touchante invitation épicurienne à savourer les plaisirs simples de l'existence fait fortement penser à l'univers de Christian Bobin. C'est doux, c'est calme comme la lecture de ce poème de Verlaine :

"Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme."

Il m'a manqué un "je ne sais quoi" pour me faire entrer pleinement en empathie avec les personnages, dont les silhouettes esquissées se découpent sur le ciel. le regard porté sur la maladie et les relations humaines est plus poétique que clinique, le récit tient le Monde et ses turbulences à distance. Tout est adouci, le temps paraît suspendu.

Le narrateur explique qu'il a voulu "écrire quelques pages dans lesquelles le silence tient la place la plus importante". Silence matérialisé par une page blanche séparant chacun des 63 chapitres du roman. Cette construction savamment désordonnée, kaléidoscopique, reflète "l'esprit morcelé" du frère du narrateur, coutumier d'une économie de mots que l'on retrouve dans ces chapitres dont la longueur n'excède jamais deux pages.

Un roman à lire précautionneusement, à l'ombre d'un arbre, bercé par le chant des oiseaux, à l'heure où la lumière change et où le soleil commence lentement à descendre, jusqu'à ce que tout s'apaise.
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