C'est pire de croire que ses rêves peuvent devenir réalité, et de se rendre compte que, au moment de les toucher, ils nous échappent à jamais.
Je veux dessiner l'espoir, mais je ne sais plus à quoi il ressemble.
14 textes de 14 auteurs qui abordent sous des genres propres le thème de l'exil. Et puisqu'on s'exile pour multiples raisons, ce recueil a ainsi le mérite de le traiter sous plusieurs aspects. Touchant de près la complexité de ces quêtes pour une terre meilleure. C'est la grande force de cet ouvrage dont une partie des ventes est reversée à L'UNICEF.
Elles et ils
Elles et ils, disent :
Nous venons en paix.
Suicider le silence.
Et renaître.
Mettre au monde
Un chant de terre latérite
Mémoire d'encre vive
Cendre d'espérance
Fragile orchidée
Plantée dans le champ
D'un rêve reporté de mille ans.
[...] la maladie est un exil qui, si l'on en revient, vous déracine pour mieux vous planter ailleurs...
[...] tes arrière-arrière-grands-parents, Vladimir Féderovitch Sokolov et Fédora Nicolaïovna Sorokine, se sont trouvés alors qu'ils étaient en train de tout perdre.
Et si l'amour éclaira ce triste jour, la légende veut que les larmes des exilés se soient transformées en stalagmites qui seraient montées jusqu'au ciel pour déchirer les nuages.
- Et après ? demanda l'enfant.
- Et après, il y a eu la Turquie...
L'habitude met de la ouate sur nos vies.
Nos souvenirs sont précieux, car ils disent de nous ce qui nous échappe. Alors certains s'accrochent. Reviennent. Nous hantent. Nous détruisent. Nous construisent.
La vie, ce n'est pas ce que l'on reçoit, c'est ce que l'on en fait.
On ne choisit pas toujours où l'on va. Sa route, sa trajectoire, sa direction. On choisit de revenir. Parfois on ne choisit pas. Cela dépend de pourquoi on est parti. Cela dépend de si l'on peut vraiment rentrer à la maison. Et si l'on revient, surtout : sera-t-on le même ?