Se venger de ceux qui nuisent à nos projets en renversant les leurs, c'est ce que chacun fait, ce que nous allons faire nous-mêmes. Eh bien, voilà tout pourtant.
Ne pouvant avilir l’esprit, on se venge en le maltraitant.
L’usage, maître Double-Main, est souvent un abus ; le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout, hors le fait, s’embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d’ennuyer l’auditoire et d’endormir Messiers ; plus boursouflés après que s’ils eussent composé l’oratorio pro Murena.
[…] de feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir ce qu’on ignore, d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend, surtout de pouvoir au-delà de ses forces ; avoir souvent pour grand secret de cacher qu’il n’y en a point, s’enfermer pour tailler des plumes et paraître profond quand on n’est, comme on dit, que vide et creux ; jouer bien ou mal un personnage, répandre des espions et pensionner des traîtres ; amollir des cachets, intercepter des lettres, et tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par l’importance des objets : voilà tout la politique, ou je meure !
LE COMTE. – Avec du caractère et de l’esprit, tu pourrais un jour t’avancer dans les bureaux.
FIGARO. – De l’esprit pour s’avancer ? Monseigneur se rit du mien. Médiocre et rampant, et l’on arrive à tout.
En fait d'amour, vois-tu, trop n'est pas même assez. (FIGARO, IV, 1)
BAZILE : Ah! Je n'irai pas lutter contre le pot de fer, moi qui ne suis...
FIGARO : Qu'une cruche.
II, 23
Le hasard a mieux fait que nous tous, ma petite. Ainsi va le monde ; on travaille, on projette, on arrange d’un côté ; la fortune accomplit de l’autre : et depuis l’affamé conquérant qui voudrait avaler la terre, jusqu’au paisible aveugle qui se laisse mener par son chien, tous sont le jouet de ses caprices ; encore l’aveugle au chien est-il souvent mieux conduit, moins trompé dans ses vues, que l’autre aveugle avec son entourage.
Adieu, mon petit Chérubin. Tu vas mener un train de vie bien différent, mon enfant. Dame ! tu ne rôderas plus tout le jour au quartier des femmes ; plus d’échaudés, de goûters à la crème, plus de main chaude ou de colin-maillard. De bons soldats, morbleu ! basanés, mal vêtus ; un grand fusil bien lourd ; tourne à droite, tourne à gauche, en avant, marche à la gloire, et ne va pas broncher en chemin ; à moins qu’un bon coup de feu…
Si je ne savais pas qu’amoureux, poète et musicien sont trois titres d’indulgence pour toutes les folies…