Le Mariage de Figaro

Quand le déshonneur est public, il faut que la vengeance le soit aussi.

Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.

Toute vérité n'est pas bonne à dire.

Les plus coupables sont les moins généreux ; c'est la règle.

Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis : encore, je dis ma gaieté sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m'occupe.

Ah ! quand l'intérêt personnel ne nous arme pas les unes contre les autres, nous sommes toutes portées à soutenir notre pauvre sexe opprimé contre ce fier, ce terrible... (en riant) et pourtant un peu nigaud de sexe masculin.

Le Comte - ... Je ne sais : moins d'uniformité peut-être, plus de piquant dans les manières; un je ne sais quoi qui fait le charme; quelque fois un refus, que sais-je ? Nos femmes croient tout accomplir en nous aimant: cela dit une fois, elles nous aiment, nous aiment ! (quand elles nous aiment), et sont si complaisantes et si constamment obligeantes, et toujours, et sans relâche, qu'on est tout surpris un beau soir de retrouver la satiété où l'on recherchait le bonheur !

LE COMTE. – Pourquoi faut-il qu’il y ait toujours du louche en ce que tu fais ?
FIGARO. - C’est ce qu’on voit partout, quand on cherche des torts.

Séguedille (air noté).

Je préfère à richesse
La sagesse
De ma Suzon ;
Zon, zon, zon,
Zon, zon, zon,
Zon, zon, zon,
Zon, zon, zon,
Aussi sa gentillesse
Est maîtresse
De ma raison ;
Zon, zon, zon,
Zon, zon, zon,
Zon, zon, zon,
Zon, zon, zon.

Vous demandez pour vous un pardon que vous refusez aux autres : voilà bien les hommes ! Ah ! si jamais je consentais à pardonner en faveur de l’erreur où vous a jeté ce billet, j’exigerai que l’amnistie fût générale.