Cet article va être tellement difficile à faire ! Ma lecture des Neiges bleues de
Piotr Bednarski a été étonnante à plus d'un titre et plusieurs jours après l'avoir finie, j'en suis encore marquée, sans réussir à bien mettre des mots dessus... Essayons tout de même.
Pieta vit avec sa maman dans un village perdu au milieu de la Sibérie, où le gouvernement de Staline envoie les gens gênants. Ce lieu est une sorte d'anti-chambre du Goulag, et à tout moment chacun sait qu'il peut y être envoyé, ou qu'il peut en voir revenir un être cher longtemps disparu. Pieta nous raconte son quotidien et les événements qui viennent briser sa monotonie.
J'avoue volontiers que le sujet ne m'enchantait guère. Je me suis même demandé pourquoi j'avais eu l'idée tordue de mettre ce titre dans le Challenge Cold Winter, ce genre d'histoire étant tout sauf réconfortant ! (En fait, c'est d'une part parce qu'il y a le mot neige dedans, et d'autre part parce que j'ai reçu ce livre de Matilda, que je remercie d'ailleurs, il y a déjà trop longtemps, et que je voulais le sortir de ma PÀL.) Je n'aime pas beaucoup les histoires de déportation, ni celles qui touchent de trop près à la guerre, et en plus ce livre est autobiographique (trop sensible je suis). Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher d'être happée dès les premières pages par le style. Je ne sais pas à quoi il ressemble en polonais, mais la traduction m'a fait rêver, bravo au collectif d'étudiants qui a assuré cette traduction ! Il y a énormément de beauté, de sensibilité et de sincérité dans la plume de
Piotr Bednarski, qui m'a aussitôt séduite. Certains phrases rappellent beaucoup plus la poésie que la prose.
Ensuite, je me suis rapidement attachée à Pieta et à ses « aventures ».
Les neiges bleues est un roman mais sa composition rappelle aussi le recueil de nouvelles ; chaque chapitre porte un titre propre, est consacré à un événement particulier et beaucoup se terminent par une sorte de chute. Néanmoins, c'est bel et bien un roman, on retrouve les personnages et des références aux autres petites histoires, et on avance dans le temps, jusqu'à la chute ultime, à laquelle j'avoue que je ne m'attendais pas du tout. le livre oscille sans cesse entre joie et tristesse, toujours dans l'émotion pure, et simple. L'auteur ne s'appesantit pas sur les drames qui jalonnaient alors sa courte existence. Je n'ai pas pu faire autrement qu'être touchée par son courage et sa fragilité, par les petits défis qu'ils lançaient à la vie si dure qu'il menait, par sa capacité à rebondir après chaque épreuve.
La vision qu'il nous met devant les yeux m'a toujours plu, même quand elle était cruelle. J'ai suivi avidement l'histoire de sa mère, « Beauté ». L'existence d'une telle personne dans le monde qu'il nous décrit est extraordinaire. Malgré les drames, je ne peux retenir que l'espoir (depuis quand suis-je si optimiste ? Je pense que c'est l'effet que produit l'auteur). Quasiment tous les personnages secondaires sont intéressants, même s'ils ne font souvent que passer. Je reste étonnée de voir la quantité de choses que
Piotr Bednarski a réussi à développer en si peu de pages, et de l'intensité qu'elles contiennent.
Je suis désolée, je trouve cette chronique NULLE en comparaison de ce que j'ai ressenti à ma lecture. J'ai vu qu'un autre titre de cet auteur est paru au Livre de Poche l'an dernier,
Un goût de sel, et je ne vais pas manquer de l'acheter. Je ne peux que vous conseiller (c'est bien parce que je ne peux pas vous y obliger) de lire ce petite livre exceptionnel.
Lien :
http://sans-grand-interet.co..