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Souvenirs d'enfance de l'auteur alors qu'il était exilé avec sa mère en Sibérie, son père déporté au goulag, Les neiges bleues retrace le quotidien de ces résistants polonais au régime soviétique pendant la seconde guerre mondiale, dans l'attente parfois du retour du père, avec la volonté aussi d'avancer. Piotr Bednarski nous propose une écriture saisissante de poésie, de Beauté (surnom de la mère) et de douceur, pour un sujet qui aurait pu être glacial.

J'ai noté cette petite phrase qui vous accrochera peut-être, je l'espère :

« Or n'est-ce pas justement quand la mort est sur le seuil, quand elle fait déjà son nid en nous, à l'intérieur, que le désir de vivre s'exalte et que l'on devient capable d'abattre des montagnes, et de ressusciter d'entre les morts ? »

Il me semble qu'elle reflète assez bien l'esprit du livre : au milieu du froid, de l'absence, de la misère, de la douleur voire de l'aigreur ou du danger, il émane des Neiges bleues un espoir, une douce luminosité – comme un soleil d'hiver – qui nous tire vers l'avant, ou vers la vie.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Piotr Bednarski (écrivain polonais) nous livre dans cet émouvant témoignage autobiographique la vie de sa famille polonaise "envoyée et assignée à résidence" en Sibérie dans les années 40, alors que son père militaire de carrière est prisonnier en camp de travail. Ces "relégués", car "fils d'ennemis du peuple travailleur" privés de droits civiques vivent au jour le jour dans la terreur d'une dénonciation,la misère, la faim, le froid (les neiges sont bleues par moins 40° d'où le titre), mais Piéta, alors garçonnet de 8 ans courageux,pieux,insolent, sensible,révolté et rusé, tire sa force de survie dans l'amour et la sagesse de sa mère juive mystique dite "Beauté" car "belle comme Néfertiti" aux nombreux mais dangereux prétendants, l'amitié de sa bande de copains puis dans la poésie lorsque les pertes se feront trop cruelles.
Pan d'histoire relatant le quotidien d'une communauté soumise au bon vouloir d'un inquisiteur et vivant dans la terreur du "système répressif soviétique",chapitres sous forme de nouvelles dominées par un souvenir lié à une émotion intense, Les neiges bleues est également un bel hommage à la mère d'un enfant bâti selon les lois du coeur et le secret confié d'une philosophie de vie envers et contre tout (qui force l'admiration). A lire +++++
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J'ai dévoré ce livre (reçu grâce à l'opération Masse Critique) mais je n'ai pas pu le lire en une seule fois tellement était puissante la sensation de se prendre un coup de poing dans le ventre à la lecture de certains chapitres. J'ai été émue mais j'ai aussi eu la rage, celle qu'on ressent quand on est témoin de choses innommables mais qu'on n'est qu' un spectateur impuissant.
Petia nous raconte avec ses yeux d'enfants le quotidien en Sibérie dans les années 40, la faim continuelle, le froid encore et toujours, la menace permanente d'une arrestation avec envoi au goulag, voire même d'une "disparition mystérieuse"...
Mais, parce qu'il a encore sa mère, Petia s'accroche à la vie. Il nous raconte des faits atroces mais pour lui, ce n'est que ce qu'il vit, au jour le jour.
Il perdra en quelques années tous les membres de sa famille, il verra nombre de ses copains mourir, il sera témoin de dénonciations pratiquement chaque semaine.
Et malgré toute cette laideur, Petia réussit à aimer la vie et la poésie, il garde espoir même si lui-même ne sait pas trop en quoi.
Ces tous petits chapitres m'ont bouleversés, la mort y est partout, mais c'est surtout le fait de voir la dignité côtoyer de si près la barbarie qui rend ce récit si violent et si fort.
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J'ai un avis bien différent des autre critiques , je n'ai pas beaucoup apprécié ce livre , ni pour le fond , ni pour la forme , ceci bien sûr n'engage que moi .
L'histoire raconte l'exil d'une famille dans les années 40 en Sibérie , vue par les yeux de l'auteur alors petit garçon .
Pour moi , les anecdotes sont convenues et il n'y a pas beaucoup d'émotions , cela reste malgré tout un témoignage terrible de cette époque , et l'auteur nous montre la capacité incroyable que nous avons de résister à l'horreur car même au fin fond de la Sibérie , il y a eu des moments de bonheur .
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Un titre oh combien poétique pour évoquer à la fois un enfer - celui de la Sibérie des années 40 - et le charme de l'enfance. Car le narrateur de ce livre, composé de chapitres courts et très émouvants, est un petit garçon de huit ans qui regarde le monde qui l'entoure avec l'allégresse naturelle de l'enfance.
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Ce livre est une partition de souvenirs d'un enfant de 8 ans – Petia – vivant dans l'enfer blanc du Goulag, plus précisément dans la région de Kolyma célèbre pour ses camps de travails soviétique qui furent légion durant la période stalinienne.
On se prend d'affection pour cet enfant imaginatif et artiste dans l'âme. Sa mère, Beauté, fait penser à certain de ces saints catholiques, résigné face à la souffrance et à la douleur. L'enfant et sa mère forme un couple puissant et véritablement intéressant. Ils incarnent un espoir dans ce monde sans vie et fataliste. Beauté, comme le surnomme Petia, est divinement belle, ce faisant, elle est harcelé par des dizaines de prétendants, les premiers étant les agents du NKVD, véritables démons et bourreaux de ce livre. Ils ont le pouvoir de faire disparaitre n'importe qui du jour au lendemain. Grâce à son charme presque ensorceleur, la mère de Petia permet de sortir son fils ou elle-même de situations difficiles. Même le diable sait reconnaitre le caractère presque sacré de la beauté. Mais cet avantage deviendra rapidement un handicap pour Beauté.
C'est en tout cas un bon livre autobiographique. Il est bien écrit mais la fin me semble un peu trop rapidement amenée. J'aurai aimé avoir plus de détails sur la découverte de la poésie par Petia.
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Un garçon raconte son quotidien en Sibérie où lui et sa famille ont été déportés pendant la seconde guerre mondiale. Un quotidien difficile, entre la faim, le froid, la terreur stalinienne, les disparus et les morts de plus en plus nombreux.

Même si le livre évoque une période et des conditions de vie effroyables, il n'est pas que noirceur, loin de là. le fait de faire s'exprimer un enfant, allège le sujet, introduit une capacité d'émerveillement, des échappées, une absence de jugement explicite.

Le livre se base sur le vécu de l'auteur, qu'il a sans doute, comme tout véritable auteur, transformé. Déjà par la langue, qui a rythme bien à elle. Simple comme l'est le langage d'un enfant, mais en même temps étrangement poétique.

Un livre dont il est difficile de parler, tant il touche, émeut, au-delà des mots. Une pure merveille.
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J'ai particulièrement aimé ce livre.C'est un petit livre découpé en courts chapitres .L'écriture est sublime, poétique et envoûtante alors que l'histoire est terrible.
L'auteur nous raconte ses souvenirs d'enfance alors que sa famille est déportée au goulag en Sibérie, son père dans un camp de travaux forcés, sa mère et lui assignés à résidence dans un village en pleine taïga.
C'est son quotidien qu'il raconte avec simplicité mais avec beaucoup d'émotions et d'humanité.Un livre magnifique, que je vous conseille.
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Une plongée au coeur de la vie quotidienne d'un enfant de 8 ans dans l'enfer des goulags Russes.

Le témoignage est poignant, et ce récit m'a permis d'en savoir plus sur cette période sombre de l'histoire de la Russie.

J'ai aimé la description de l'horreur avec les yeux d'un enfant de 8 ans, j'ai aimé la douceur et la pudeur qui découle de ce livre, j'ai aimé la philosophie du récit et le message d'espoir et d'amour qu'il transmet, et finalement j'ai aimé la poésie de l'auteur.

Un tout petit livre mais un grand récit !!! Je conseille vivement.
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Les Hommes sont givrés!
Petia, 8 ans, est un enfant polonais exilé en URSS, il est avec sa mère assigné à résidence dans un de ces camps de travail la mort montés en Sibérie sous le régime répressif stalinien. Là, l'amitié, l'amour côtoient au quotidien la misère, la famine, les trahisons et la mort incarnée par les hommes du NKVD qui frappent selon leur bon vouloir. L'enfant armé de l'amour de sa mère saura tirer partie de la beauté de cette dernière et de la faiblesse des hommes pour combattre, vivre et ne pas se laisser avilir.

Dans ce récit autobiographique décomposé en petites histoires, Piotr Bednarski nous donne à voir le quotidien de ces gens - femmes, enfants, invalides, dissidents avérés ou supposés du régime stalinien - enfermés dans les camps du Goulag. Alors que la guerre fait rage en Europe, loin des charniers, des bombes c'est à un autre combat que cette population d'exilés doit faire face : les privations, le froid et la répression ; toutes pouvant conduire à une mort soudaine et certaine.

Mais pas de pathos dans ce récit. S'il peut s'avérer triste et dramatique il n'en est pas moins plein de vie et d'espoirs. le jeune Petia ne se laisse jamais abattre. Il a pour lui c'est vrai malgré tout l'insouciance de l'enfance, une aptitude à percer le coeur des hommes (ceux qui tournent autour de sa mère notamment) et une soif de vie phénoménale.

Il ne faut pas se tromper, ce qui nous est raconté à travers le quotidien de cet enfant, celui de sa mère et des autres prisonniers de ce camp n'a rien de joyeux et il faut le caractère "bienheureux" de Petia pour rendre tout ça comestible et atténuer l'horreur de ce témoignage. C'est révoltant de voir jusqu'où peut conduire la bêtise d'un homme et sa soif de domination, contrôle. On trouve beaucoup de romans, de témoignages sur les camps de concentration, nettement moins sur ceux de l'ex-URSS et sur ce qu'ont vécu ces milliers de personnes enfermées dans les camps du Goulag. C'est une chance et une richesse que de lire un texte comme celui qui nous est offert par Piotr Bednarski, même s'il nous oblige à ouvrir les yeux encore une fois sur la noirceur humaine. Il permet de ne pas oublier, il permet le travail de mémoire. Parce qu'il ne faut pas oublier que le négationnisme ne s'est pas limité aux camps de concentration hitlériens, la France a longtemps considéré Staline comme le libérateur de l'Europe de l'Est et refusé de reconnaître la véracité des témoignages de ceux qui étaient sortis vivants des "goulags".

Le petit Petia a été porté par l'amour de sa mère, par ses rêves, par sa foi et l'amour des mots. Son amour de la vie lui a permis de se relever à chaque coups durs. Aussi petit était-il, ses sentiments étaient grands et c'est ce qui l'a conduit toujours à aller de l'avant. Ça et la chance sous les traits d'une femme qui, malgré son propre malheur, lui a offert la liberté.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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