Je connaissais l'oeuvre du père mais peu celle du fils. Je l'ai découvert un dimanche face à Catherine Ceylac (je me suis rendue compte, a posteriori, que j'ai échappé au tapage médiatique autour de cet ouvrage). J'y ai vu un beau bonhomme au langage parfait. Convaincue ? Oh que oui !
La tête ailleurs c'est l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une blonde. Une blonde (on s'en contentera et c'est bien suffisant). Une femme énigmatique, belle, généreuse, intelligente, fumeuse, amoureuse, qui ne cesse de plier bagage. Et y'a un gars, amoureux de cette magnifique blonde. Un jeune trentenaire touchant, drôle, qui découvre l'amour. C'est aussi le point de vue d'un observateur de notre société. Un regard lucide sur son nombril et celui des autres. Bien sûr parfois ses mots sont durs, vulgaires mais s'en dégage une telle sincérité qu'on passe l'éponge.
Nicolas Bedos se décrit comme un sale gosse des beaux quartiers à la formule qui fait mouche. Il a un regard lucide et mordant sur le Tout-Paris, les bobos, les branchés, les cathos intégristes, les Léa Seydoux et autres pseudo acteurs, des starlettes-politiques aux starlettes-politisées.
Nicolas Bedos vit comme ça. Dans la braise de la provocation sociétale. C'est son gagne-pain.
L'auteur nous a présenté ce livre comme étant un roman d'amour. Pourtant, il en ressort des chroniques d'
une année particulière distillées entre ses confidences d'homme amoureux. Et c'est bien là le défaut de cet ouvrage : de ne pas avoir fait le choix entre roman et essai. L'auteur est un surdoué de la formule mais on était en droit d'espérer autre chose qu'une resucée des épisodes précédents. « Elève doué, se contente du minimum ». C'est un peu cela et c'est dommage. On a tout de même accès aux coulisses. Son récit de 2013 est l'histoire d'un amour souhaité, une sorte de journal (intime). Pour ma part, je me suis contentée de gommer le personnage médiatique, qui donne l'impression que sa vie est une farce, et me suis attachée à l'écrivain amoureux. Son écriture est à la fois tendre, mélancolique, poignante, méchante, drôle mais surtout d'une grande sensibilité. Il nous offre ses fragilités (pas si salaud que ça finalement) car
Nicolas Bedos joue sans cesse sa vie, perd et gagne, mais tente de le faire sans cynisme. On sent poindre une tristesse, une envie de grandir dans son rapport avec les femmes, avec la paternité qui ne manquera pas de devenir un souci d'ici quelques temps.
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