Mon avis :
Roman, peut-être, mais alors roman plus vrai que nature, car si « toute ressemblance avec des personnes existante ou ayant existé ne saurait être que fortuite », le narrateur a le même prénom que l'auteur, et cela ne me semble pas être un hasard. Plus vrai que nature, parce que l'auteur nous invite à écouter son histoire, par petits bouts, en respectant plus ou moins la chronologie, entre l'enfance, la guerre, la libération, et la vie d'adulte. Je dis bien écouter, parce qu'il nous interpelle, dans son monologue décousu.
C'est un peu comme s'il avait passé tant et tant de soirées avec nous, accoudé à un comptoir de bistrot, à refaire le monde, et à partager sa vie.
Le fil de son histoire nous est très vite familier. Pourtant, il revient sur ses pas, il flâne dans l'espace et dans le temps, dans la langue aussi : il n'hésite pas à utiliser l'argot, et à inventer des expressions savoureuses comme « croupions confits », pour désigner les bourgeois bien pensants de ce temps là.
Entre les miroirs fabriqués avec tant de soin par son père, dans le Nord de la France, et celui qui prend toute la place dans la chambre qu'il occupe au sixième étage à Paris, l'auteur nous convie à rassembler avec lui tous ces éclats de verre, éclats de vie, la sienne, réelle ou rêvée, mais aussi la nôtre peut-être ?
On se retrouve très vite pour une nouvelle chonique ,bonne lecture
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